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Le 2 novembre, l’Ensemble Silakbo lançait sa tournée canadienne par un premier concert à Montréal, à la salle Joseph-Rouleau des Jeunesses Musicales Canada. Formé de trois musiciens bulgares (Angelina Gotcheva, clarinette, Yoanna Bozhkova, soprano, Bogdan Ivanov, piano), du violoniste portugais Edgar Gomes et du violoncelliste américain d’origine philippine Mikko Pablo, ce quintette était joint exceptionnellement par Adam Vincent Clarke, compositeur et joueur de cornemuse fier de ses racines néo-écossaises. Ensemble, ils nous ont présenté leur dernier projet, intitulé Est-Ouest. Plus que d’une rencontre, il s’agit d’un échange, d’une interconnexion, entre les cultures musicales canadienne et bulgare.
Dans le cadre de ce projet, trois créations commandées par l’ensemble Silakbo étaient éxécutées devant public. La première, Grains du compositeur canadien Liam Elliot, puisait dans le répertoire des danses et chants bulgares. L’impression qui nous est restée de cette musique en 7 mouvements était celle d’un écho à une longue tradition et à un territoire ancestral. Avant de chanter de sa pleine voix, Yoanna Bozhkova a débuté par un simple fredonnement, donnant ainsi le ton de ce qui allait être entendu. Par son choix des textures, Liam Elliot semblait suggérer les grands espaces. En témoigne le jeu effleuré de la clarinette et du violoncelle, notamment dans le finale, qui imitait avec réalisme le vent qui souffle sur les plaines. À noter aussi l’utilisation originale du piano comme d’une guitare dans le mouvement « Shadow 3 » (Biala roza). Penché au-dessus de la table d’harmonie, Bogdan Ivanov produisait ici un timbre sec en pinçant les cordes de ses doigts.
La deuxième création au programme, Images, était du compositeur bulgare Svetlin Hristov et faisait entendre, à l’inverse, l’écho de musiques traditionnelles canadiennes. Certains textes chantés comportaient des passages en anglais et en français quand la dernière pièce du cycle, intitulée simplement « Final », nous transportait jusque dans les Maritimes, dans l’ambiance d’un pub de type irlandais, aux sons du violon d’Edgar Gomes. Le langage musical déployé dans cette œuvre nous a frappé comme étant plus avant-gardiste, notamment par les nombreuses frictions entre les différents instruments du quintette. Pour la seconde fois au cours de la soirée, le piano a été utilisé de manière non conventionnelle, non plus comme un instrument à cordes pincées, mais comme un instrument de percussions dont les cordes étaient frappées à la main.
La Danse Balkanique était la troisième et dernière création, composée par Adam V. Clarke. Celle-ci s’est avérée la plus explosive et festive de toutes avec, par moments, des vagues de lyrisme. Toujours dans l’esprit d’un métissage culturel, moteur du projet, elle empruntait à des rythmes bulgares qui lui donnaient, en outre, un caractère obsédant. Cette œuvre nous a permis, enfin, d’apprécier ce nous savions déjà des précédentes auditions de l’ensemble, à savoir la qualité individuelle et la rigueur des musiciens. Le timbre de la soprano nous est apparu très proche de celui de la clarinette dans les passages en duo. L’entente du violoniste et du violoncelliste était aussi excellente et même fusionnelle dans le registre aigu.
Après Ottawa (3 novembre), direction Toronto (5 et 7 novembre), puis la Nouvelle-Écosse (le 10 novembre, à Wolfville, et enfin le 13 novembre, à Halifax) pour faire découvrir au public canadien la créativité et l’alchimie de ces six musiciens.
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