Critique de disque | Brahms : Cello Sonatas, Alisa Weilerstein et Inon Barnatan

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Brahms : Cello Sonatas

Alisa Weilerstein, violoncelle; Inon Barnatan, piano

Pentatone, 2024

Après leur enregistrement de l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven en 2022, Alisa Weilerstein et Inon Barnatan nous reviennent avec un album consacré à Brahms : trois célèbres sonates, dont l’une est un arrangement de la Sonate pour violon et piano no 1 en sol majeur.

« Ce projet est une célébration de notre vision artistique commune et du respect mutuel qui s’est développé au cours de nombreuses années à jouer ensemble », déclare la violoncelliste dans les notes discographiques. Pour jouer Brahms, il faut effectivement avoir une entente et un équilibre entre chacune des parties que seule une longue collaboration permet.

Dans la Sonate no 1 en mi mineur, les deux partenaires font parler leurs individualités. Dès l’ouverture, Alisa Weilerstein fait preuve d’une intensité de jeu élevée, marquée par une certaine tendance à enfler les notes. Résultat : une interprétation très romantique avec la présence notable d’un rubato dans certains passages qui surprend l’oreille et n’est pas toujours du meilleur goût. De son côté, Inon Barnatan séduit par son phrasé extrêmement coulant, telle une force tranquille. De ce point de vue, les musiciens se complètent bien, autant dans ce que la musique exige que dans le caractère qu’ils expriment.

L’arrangement de la sonate pour violon a le mérite d’exister. Certes, les traits musicaux de la partie de violoncelle ne sont pas exactement caractéristiques de l’instrument, mais elle donne à entendre un style plus aérien, plus virtuose, qui s’ajoute à la palette expressive de Mme Weilerstein.

La Sonate no 2 en fa majeur, dernière de l’album, est un bel exemple de dramaturgie musicale. Le piano, plus volubile et plus mordant dans ses attaques, suscite une énergie comparable à celle déployée ici par le violoncelle. Un disque qui, dans l’ensemble, ravira les amateurs de romantisme musical.

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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