Critique CD | Around Baermann (Leaf music, 2023)

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Around Baermann
Maryse Legault, clarinette; Gili Loftus, pianoforte
Leaf music, 2023

Spécialisée dans l’utilisation d’instruments d’époque, la jeune clarinettiste Maryse Legault présente son tout premier album, Around Baermann, chez Leaf Music. « Une véritable lettre d’amour à la musique tumultueuse du début du XIXe siècle », confie-t-elle sur son site Internet. Pour l’interprète, l’album représente l’aboutissement d’années de recherche. Il témoigne de son désir inébranlable de donner des récitals joués sur instruments d’époque.

Accompagnée de son amie et collaboratrice depuis plus de 10 ans, la pianiste Gili Loftus, qui joue ici sur un pianoforte, Maryse Legault ouvre l’enregistrement par les Variations sur un thème de Silvana de Carl Maria von Weber, compositeur incontournable lorsqu’il s’agit du répertoire pour clarinette. L’interprète s’illustre brillamment dans les passages de virtuosité où elle insuffle beaucoup de mouvement et ne perd absolument aucune note de la partition.

L’Introduction et Polonaise, op. 25, est de Heinrich Baermann, compositeur mis à l’honneur sur ce disque. L’énergie qui s’en dégage est plus enflammée, moins précieuse, que chez Weber. L’écoute n’en est que plus exaltante. Idem pour la Sonate pour clarinette en mi bémol majeur de Mendelssohn. Les silences dramatiques et la vivacité du premier mouvement maintiennent l’auditeur en haleine. Le Nocturno de Baermann offre une autre salve dramatique à cet album qui, vous l’aurez compris, se caractérise par son dynamisme.

Maryse Legault fait aussi la lumière sur une femme du XIXe siècle qui, comme plusieurs pour ne pas dire toutes ses consœurs, est passée trop longtemps dans l’ombre des hommes. C’est donc un geste fort que de faire figurer la Sonatine pour clarinette et piano de Caroline Schleicher-Krähmer en bonne place sur l’enregistrement. Enfin, Around Baermann se conclut par là où il avait commencé : une œuvre de Weber, en l’occurrence le Grand duo concertant, op. 48.

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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