COVID-19 : guide pour les musiciens

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Dans un contexte marqué par la pandémie de COVID-19, qui a durement frappé le milieu culturel, de nouvelles normes sanitaires voient le jour. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu public un guide à l’intention des employeurs et des travailleurs dans le milieu de la production audiovisuelle. Ce guide s’applique également à l’industrie du spectacle, aux arts de la scène, aux institutions musicales et, en particulier, aux musiciens. Selon le document, l’employeur a l’obligation de protéger la santé et de garantir la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs, y compris dans le monde des arts. Ainsi, les activités pourront reprendre ou continuer dans les conditions les plus sûres et les plus saines possible.

À défaut de pouvoir éliminer les risques de contamination, l’employeur doit s’efforcer de les diminuer et de les contrôler, notamment en déterminant les tâches durant lesquelles les travailleuses et les travailleurs peuvent être exposés au virus. En outre, le guide énumère une série de mesures de prévention qui reposent sur plusieurs principes, déjà en vigueur dans les commerces et les lieux publics : exclusion des personnes symptomatiques des lieux de travail, distanciation physique, étiquette respiratoire, hygiène des mains ainsi que nettoyage régulier des outils, équipements et surfaces fréquemment touchés.

Voici ce que l’on peut retenir des principales recommandations du guide quant au travail des musiciens.

Organisation du travail

Le nombre de travailleurs présents au même moment et le nombre de rotations de tâches devraient être réduits dans la mesure du possible.

De plus, le nombre de déplacements d’un endroit à un autre au cours d’une même journée doit être limité au strict nécessaire (ex. : d’une salle de répétition à une autre dans un même immeuble). Des zones d’activité doivent être spécifiquement réservées aux producteurs et aux différents groupes de travailleurs et d’artistes afin de limiter les contacts. Des modifications aux horaires des activités sont aussi à prévoir, car elles permettent de réduire efficacement le nombre de contacts. À noter, enfin, qu’un masque bucconasal et une protection oculaire (lunettes de protection ou visière recouvrant le visage jusqu’au menton) seront fournis aux producteurs, aux travailleurs et aux artistes qui exécutent une tâche nécessitant d’être à moins de 2 mètres d’une autre personne et en l’absence de barrières physiques.

Mesures particulières pour l’hygiène

Il est recommandé de s’informer auprès du locateur de la salle de répétition ou de concert, s’il y a lieu, de la date de la dernière location. Il est préférable, en effet, de respecter un délai de 24 heures entre chaque groupe de musiciens. Si ce n’est pas possible, les surfaces susceptibles d’être touchées par différentes personnes doivent être nettoyées et désinfectées avant l’utilisation du lieu. De la même manière, les décors, les équipements, les objets ou les accessoires qui seront utilisés lors d’une répétition ou d’un concert doivent être nettoyés et désinfectés avant et après leur utilisation.

Mesures pour les véhicules de transport

Les producteurs, travailleurs ou artistes dans le véhicule doivent être séparés par une barrière physique ou être assis seuls sur la banquette ou avec des places libres entre eux afin de respecter la distance de 2 mètres entre chaque personne. Un masque bucconasal et une protection oculaire seront fournis au conducteur, aux producteurs, aux travailleurs et aux artistes lorsqu’il est impossible d’être à au moins 2 mètres d’une autre personne, sans barrière physique. De plus, le véhicule doit être rempli à seulement 50 % de sa capacité. 

Mesures particulières pour les studios d’enregistrement sonore

Les mêmes conditions d’hygiène et d’organisation du travail s’appliquent dans un studio d’enregistrement. À noter que les instrumentistes à vent sont maintenant concernés par une mesure spéciale qui stipule qu’un seul artiste à la fois, jouant de ce type d’instruments, est autorisé dans le local d’enregistrement, à moins d’être séparé par des barrières physiques (cloisons pleines). Après qu’un artiste a joué d’un instrument à vent, le sol de sa zone de travail doit être nettoyé.

Hygiène des mains

Le guide de la CNESST rappelle aux artistes les règles encadrant l’hygiène des mains : se laver souvent les mains avec de l’eau et du savon ou avec une solution hydroalcoolique d’au moins 60 % pendant au moins 20 secondes, notamment avant de se toucher le visage (yeux, nez, bouche), après avoir toussé, éternué ou s’être mouché, en entrant et en sortant des locaux et, dans la mesure du possible, après chaque utilisation de l’équipement collectif (chaises, lutrins, etc.).

Les obligations légales de l’employeur
et de l’artiste

Tel que stipulé par la CNESST, l’employeur a l’obligation de protéger la santé et de garantir la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Dans le contexte de la COVID-19, il doit les informer sur les risques liés à leur travail, y compris ceux liés au virus. Il doit également leur assurer la formation, la supervision et l’entraînement appropriés afin que tous aient l’habileté et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire le travail qui leur est confié.

De son côté, chaque travailleur ou travailleuse a l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique et de veiller à ne pas mettre en danger celles des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail (article 49 de la LSST). Pour ce faire, il doit respecter les règles et les mesures mises en vigueur dans le contexte de la COVID-19, au même titre que les autres règles appliquées dans le milieu de travail. Il doit également contribuer à l’identification et à l’élimination des risques et, le cas échéant, en référer à son supérieur ou à un représentant de l’employeur.

Source : www.cnesst.gouv.qc.ca

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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