Avec sa série Clavecin en concert, Luc Beauséjour a les yeux tournés vers l’avenir. Le 29 septembre, au Palais Montcalm, et le 30 septembre, à la salle Bourgie, le claveciniste québécois reçoit son collègue et chef d’orchestre Hervé Niquet, spécialiste de la musique baroque française. Les deux musiciens, qui se connaissent depuis plus de 20 ans, ont collaboré ensemble à plusieurs reprises et entament aujourd’hui un nouveau projet commun autour du compositeur Marc-Antoine Charpentier (1643-1704).
Luc Beauséjour se souvient : « Hervé Niquet est venu au Canada pour la toute première fois lors du Festival de Lamèque. Il était dans une période où il voulait faire de la musique à deux clavecins, avec un Canadien, et des personnes à ce festival m’avaient alors recommandé auprès de lui. Au départ, j’étais un peu surpris d’avoir une proposition de la sorte. On a fait des concerts au Canada dans le cadre de la série Clavecin en concert, mais aussi à Paris et dans le Sud de la France. On a aussi fait un enregistrement de musique française à deux clavecins, chez Analekta. Il y a eu d’autres collaborations depuis et récemment, on a repris contact. » Hervé Niquet a alors confié à Luc Beauséjour qu’il comptait retourner au Canada, cette fois-ci pour faire un projet d’envergure. « Lui, avait proposé toutes sortes de projets, dont il avait aussi parlé à sa maison de disque [Alpha Classics]. Quand on s’est mis à y réfléchir un peu plus, on s’est dit « pourquoi pas la musique française. »
De cette nouvelle collaboration est né le projet Charpentier; un projet qui s’étalerait sur trois ou quatre ans. « C’est ce qu’on vise. Pour enregistrer, faire des tournées, l’idée étant de présenter cela en sol canadien et québécois, mais aussi d’aller en France. Ce sera une très belle expérience pour nos musiciens québécois d’être dirigé par Hervé Niquet. Je vais bien sûr me faufiler dans l’orchestre. Je serai à l’orgue. »
Au programme de ces premiers concerts en sol québécois, le Te Deum de Charpentier, œuvre phare du compositeur, mais aussi deux grands motets. « On s’est dit qu’il nous fallait quelque chose de frappant : le Beatus Vir, H. 208, et le Miserere pour les Jésuites, H. 219. Il n’y a pas d’éditions modernes de ce dernier. Mon projet estival a donc été de préparer une partition pour tous les musiciens. »
Luc Beauséjour avait entre les mains une copie de la partition originale et ne pouvait compter que sur une transcription à la main datant des années 1990. La saisie par ordinateur totalise une trentaine de pages et une vingtaine de minutes de musique. « La ligne de basse, très charnue par le jeu conjoint du violoncelle, du basson, de l’orgue et du théorbe, permet d’avoir une ligne de dessus très fournie avec beaucoup d’ornementations, » précise Luc Beauséjour à propos de la partition. Pour les débuts de ce projet, trente chanteurs et musiciens seront réunis sur scène.
Les autres événements de la saison de Clavecin en concert incluent une participation au Festival Bach de Montréal (18 novembre), où Luc Beauséjour retracera le parcours musical de Jean Sébastien Bach de sa jeunesse à sa maturité, ainsi que dans le cadre de la série des cantates de Bach (27 novembre), qui s’achève cette année à la salle Bourgie.
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