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La musique de Haendel occupe une place de choix dans le répertoire de Bernard Labadie. Dans un passé récent, le chef québécois a dirigé le Messie avec l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa (décembre 2021) et présenté des œuvres d’autres compositeurs qui n’ont pas hésité à puiser leur inspiration chez ce grand maître du baroque. Au début du mois d’avril 2023, il dirigera La Création de Haydn avec l’Orchestre symphonique de Montréal, « un oratorio plus proche de l’influence de Haendel que de celle de Bach », estime-t-il.
Quelques semaines plus tard, du 10 au 12 mai, M. Labadie retrouvera son orchestre de cœur, Les Violons du Roy, dans un programme entièrement haendélien avec l’intégrale des quatre Coronation Anthems (hymnes du couronnement) et autres « musiques de circonstance » composées à l’occasion de fêtes royales britanniques. « Ce programme était prévu de longue date. N’y voyez aucun lien avec le récent couronnement du roi Charles III, précise-t-il d’un ton amusé. » Les voix de la Chapelle de Québec seront pleinement mises en valeur, bien évidemment au côté des Violons du Roy.
La série de concerts s’ouvrira sur le premier hymne de la collection, Zadok the Priest, HWV 258, devenu célèbre par ses utilisations au cinéma et dans diverses campagnes publicitaires. Ce sera, pour l’auditoire, une parfaite introduction à un corpus trop souvent occulté par les oratorios du compositeur et qui, pourtant, rivalise largement avec l’Hallelujah du Messie. « Haendel a eu l’intelligence d’incorporer une part importante de l’héritage musical britannique, susceptible de plaire au public londonien de l’époque. L’orchestration et la conduite des voix s’inscrivent clairement dans la lignée d’Henry Purcell, grande figure de la musique anglaise du XVIIe siècle. Entre l’art du contrepoint appris dans son Allemagne natale et l’art de la mélodie qu’il a perfectionné en Italie, Haendel a puisé dans une variété de styles et d’influences pour nous offrir une musique d’une étonnante richesse », analyse M. Labadie.
Les musiciens de l’orchestre, et notamment la section des cuivres, ne seront pas en reste dans Music for the Royal Fireworks. Pas de trompettes baroques, mais des trompettes modernes, plus faciles à manœuvrer et surtout au tempérament égal qui s’harmonise idéalement avec les autres instruments. « Les Violons du Roy n’ont pas vocation à jouer sur des instruments d’époque. La seule concession que nous faisons, pour demeurer fidèles au style, est de jouer avec des archets d’époque », rappelle le chef fondateur de l’ensemble.
Enfin, l’Ode pour l’anniversaire de la Reine Anne, HWV 74, verra trois solistes de premier plan se joindre aux Violons du Roy : la soprano Magali Simard-Galdès, le contre-ténor Tim Mead, que l’on a pu entendre récemment dans le Stabat Mater de Pergolèse sous la direction de Jonathan Cohen (novembre 2022), et le baryton-basse Neil Davies.
Haendel, chœurs et feux d’artifice royaux. Les 10 et 11 mai à Québec et le 12 mai à Montréal. Pour tous les détails, visitez le www.violonsduroy.com
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