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Alpha Classics
Carl Orff : Carmina Burana
Alina Wunderlin, soprano; Max Emanuel Cenčić, contre-ténor; Russell Braun, baryton; Tonhalle Orchester Zürich; Zürcher Sing-Akademie; Paavo Järvi, chef
Alpha Classics, 2024
Qu’attend-on d’un nouvel enregistrement d’une œuvre familière, bien qu’idiosyncrasique, comme Carmina Burana de Carl Orff, avec son curieux mélange de latin, de vieil haut-allemand, de vieux français et de romantisme luxuriant ? Je pense qu’on espère un voyage palpitant, excitant, épicé d’un peu d’humour et, si c’est un peu vulgaire, cela fait partie du plaisir.
C’est à peu près l’impact global de ce nouvel enregistrement de Zürich sur étiquette Alpha Classics. Le chef Paavo Järvi ne lambine jamais. L’ensemble est animé d’une dynamique palpitante, parfois fulgurante, mais qui n’affecte ni le Tonhalle-Orchester Zürich ni l’excellente Zürcher Sing-Akademie. Les qualités sont clairement mises en évidence au début d’In taberna où, malgré le rythme effréné, les choristes sont d’une clarté cristalline.
Il faut aussi d’excellents solistes, et le fardeau pèse particulièrement sur le baryton – surtout dans son rôle substantiel d’abbé biblique et lascif tout au long d’In taberna. Russell Braun est extrêmement bon ici, ainsi que dans le segment Cours d’amour. Son articulation du texte latin est très claire (je pouvais le comprendre sans le texte imprimé) et très expressive. Une grande partie de l’humour de la pièce dépend de sa capacité à articuler le texte avec précision et sensibilité, ce qu’il fait.
L’Allemande Alina Wunderlin est la soprano colorature. Elle a des aigus très nets et chante avec très peu de vibrato, ce qui renforce d’une certaine manière les qualités pseudo-médiévales de l’œuvre. Elle reçoit un excellent soutien des Zürcher Sängerknaben dans le très bel Amor volat undique.
Le contre-ténor Max Emanuel Cenčić a bien sûr un grand et très célèbre numéro, Olim lacus colueram, dans lequel il incarne un cygne en train de rôtir. Il le fait avec beaucoup de vibrato – certainement beaucoup plus que Wunderlin, mais je suppose que ce n’est pas étranger à la nature querelleuse du rôle et il s’exprime parfaitement, de sorte qu’il n’y a pas de problèmes de compréhension. Ce segment bénéficie également d’un excellent travail ludique de la part des bois.
Cette nouvelle version se présente sous la forme d’un disque physique ou numérique, en résolution standard et 96kHz/24 bit. L’enregistrement est généralement très clair et les voix sont particulièrement bien rendues. J’ai eu l’impression que les détails manquaient parfois dans l’orchestre et en particulier dans les percussions sur la copie en résolution standard que j’ai écoutée. Il est probablement préférable d’opter pour la haute résolution. Le livret contient un essai utile, les biographies de toutes les personnes concernées et les textes complets avec traduction en allemand et en anglais.
Il existe un grand nombre d’enregistrements plus ou moins nouveaux de Carmina Burana. Je ne peux pas dire que celui-ci soit meilleur que les meilleurs de la concurrence, mais il est bon et ne risque pas de décevoir.
Traduction : Andréanne Venne
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