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L’ancien proverbe chinois « Donne un poisson à un homme et tu le nourriras un jour; apprends-lui à pêcher et tu le nourriras pour la vie » s’applique également à la musique. Pour Frédéric Lambert, professeur d’alto et de violon à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et professeur adjoint d’alto à l’Université McGill, l’enseignement de l’alto vise avant tout à favoriser l’autonomie musicale. « Votre futur professeur, c’est vous », dit-il.
L’approche pédagogique de Lambert s’inspire de celle de son propre mentor André Roy, avec qui il a étudié à l’Université McGill pendant dix ans. Du baccalauréat au doctorat, son professeur s’est toujours assuré que Lambert comprenait le pourquoi de chaque aspect du jeu de l’alto. « Il me posait toujours des questions, dit Lambert. Il me montrait quelque chose à faire et me demandait pourquoi il me demandait de le faire de cette façon. Il m’expliquait tout ce qu’il faisait, tout le temps. »
Roy ne lui a pas seulement appris à jouer de l’alto, « il m’a appris à enseigner », dit Lambert. Avec ses propres élèves, il s’efforce de transmettre la connaissance de soi qui mène à la confiance musicale. « André Roy m’a appris à connaître mes capacités sur l’instrument, à savoir ce que je sais faire et ce que je ne sais pas faire et à donner le meilleur de moi-même […]. Quand on choisit un doigté ou un coup d’archet, il ne faut pas oublier que tout est basé sur le talent. »
Si certains choix techniques et musicaux conviennent mieux à certains qu’à d’autres, Lambert insiste sur la nécessité de se connaître soi-même en tant que musicien afin de pouvoir prendre des décisions qui donneront des résultats. Lorsqu’un instrumentiste à cordes évolue dans le monde de la musique professionnelle et qu’il doit assimiler rapidement un grand nombre de nouveaux répertoires, il ne peut pas « prendre six mois pour faire des choix », tranche-t-il.
Lambert insiste également sur la nécessité pour les étudiants d’avoir un plan, aussi vague soit-il, de ce qu’ils aimeraient faire en musique. Bien que le secteur de la musique soit difficile, dit-il, avec de moins en moins d’emplois dans les orchestres et les quatuors à cordes, il a également connu une évolution avec l’avènement des médias sociaux : « Je sais qu’il existe un grand nombre d’emplois dont nous ne sommes pas vraiment conscients. »
Il a souvent des conversations sur la carrière avec ses étudiants, qui lui sont reconnaissants de ses conseils. « Fred a une vision diversifiée de la profession, ce qui me semble essentiel pour comprendre le milieu et y trouver la place que l’on souhaite, déclare Marilou Lepage, altiste et ancienne étudiante. Mon parcours n’aurait pas été le même sans ses conseils et son soutien. »
On peut voir Frédéric Lambert en concert avec l’Orchestre symphonique de Laval, l’Orchestre Métropolitain et le quatuor à cordes Quatuor Molinari.
Traduction : Andréanne Venne
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