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Un manuscrit musical médiéval a un long chemin à parcourir avant d’arriver à nos oreilles. Le 10 novembre, le public montréalais aura l’occasion de voyager dans le temps et l’espace lorsque l’Ensemble Scholastica interprétera une sélection de la collection de manuscrits médiévaux de McGill. À la chapelle Notre-Dame-De-Bon-Secours, l’ensemble interprétera un programme de chants médiévaux dans diverses configurations musicales.
« Il s’agit d’un répertoire vaste et varié, explique la directrice artistique Rebecca Bain, dont nous choisissons des pièces particulières qui se trouvent dans les sources (manuscrits et fragments) de la collection de McGill. Nous les interpréterons selon la pratique médiévale . Nous aurons quelques instruments d’époque pour nous accompagner et nous chanterons quelques voix ajoutées. Les techniques d’élaboration du plain-chant et de création de polyphonie ont été utilisées à partir du 11e siècle, et nous les recréons. »
Il existe une multitude de sources pour interpréter la musique de cette époque. Mais malgré l’existence de partitions de plain-chant ainsi que de traités sur la pratique de l’interprétation et la fabrication des instruments, Bain décrit l’impossibilité d’une interprétation « authentique » des œuvres médiévales. « Nous ne sommes pas au Moyen Âge, rappelle-t-elle. Nous n’avons pas la même culture que les gens de l’époque. Mais dans la mesure du possible, nous essayons d’étudier les manuscrits et de recréer cette musique. »
L’étude méticuleuse des sources anciennes est une particularité du travail de Bain. « Nous devons passer du temps avec les manuscrits et transcrire la musique et les textes », explique t-elle. Les concerts de l’Ensemble Scholastica nécessitent « beaucoup plus de temps pour l’élaboration du programme que pour la plupart des groupes qui disposent de partitions ».
L’assemblage de programmes d’œuvres anciennes est, pour Bain, un processus long, mais satisfaisant. À l’époque médiévale, les scribes passaient de longues heures à copier des documents à la main. Aujourd’hui, les chercheurs et les musiciens imitent la discipline de leurs prédécesseurs médiévaux. Bain admire le « travail minutieux des musicologues » qui identifient les origines de ces textes.
Les histoires fascinantes qui se cachent derrière ces textes seront racontées lors d’une conférence d’avant-concert le 7 novembre à la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales de l’Université McGill. La conférence sera présidée par des musicologues de McGill, des bibliothécaires de livres rares et par Bain elle-même, qui interprétera un extrait du concert du 10 novembre. Les participants auront également l’occasion de voir les manuscrits, ornés selon le style de l’époque.
Non seulement cette collaboration entre l’Ensemble Scholastica et la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales est une première pour les deux organisations, mais c’est aussi la première fois que les Montréalais auront l’occasion d’entendre interpréter les manuscrits médiévaux conservés dans leur propre ville. « Il s’agit de donner vie à ces manuscrits », explique M. Bain.
Pour en savoir plus sur la conférence du 7 novembre et le concert du 10 novembre de l’Ensemble Scholastica, consultez le site www.ensemblescholastica.ca.
Traduction: Andréanne Venne
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