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L’été est une période de croissance. Alors que les jours se réchauffent et que les routines de l’année scolaire commencent à se relâcher, nous sommes plus libres de nous lancer dans les terres inconnues des baignades dans les lacs, des feux de joie et, oui, pour certains, de l’étude de la musique. Un camp musical d’été, une académie ou une résidence offre une occasion unique d’essayer quelque chose de nouveau ou de se plonger plus profondément dans son art. Quelques jours ou quelques semaines loin de la vie normale, entouré de nouveaux amis, de forêts, de lacs et de beaucoup de musique, peuvent être un moment merveilleux pour grandir non seulement en tant que musicien, mais aussi en tant qu’individu.
De nombreux programmes ouvrent leurs inscriptions en février et en mars. C’est donc le moment idéal pour commencer à réfléchir à vos projets d’été. Voici un aperçu des différents types d’activités musicales proposées au Canada.
Camps de jour pour enfants
L’une de mes premières expériences d’enseignement à un grand groupe d’enfants a eu lieu au camp de jour du Centre des beaux-arts de Préville, à Montréal, où j’ai travaillé comme professeur de violon il y a 11 ans.
Toutes les deux semaines, une nouvelle cohorte de campeurs commençait des cours collectifs quotidiens de 50 minutes où ils apprenaient les bases du violon. Au moment du concert de fin de session, un Twinkle Twinkle Little Star éraillé mais totalement passionné a retenti dans l’air. Les parents étaient incroyablement fiers : deux semaines auparavant, la plupart de leurs enfants n’avaient jamais touché un violon.
Si plusieurs enfants tombent amoureux de l’instrument et décident de suivre des cours privés pendant l’année scolaire, d’autres s’orientent vers des activités telles que le piano, la guitare, la comédie musicale ou la robotique. Le modèle Préville est unique dans la mesure où les enfants ont la possibilité d’essayer beaucoup de choses nouvelles. Outre le déjeuner et la récréation en plein air, les journées sont composées de quatre cours d’une heure que les enfants choisissent eux-mêmes.
Le Camp musical de Québec, fondé par la violoniste de l’Orchestre symphonique de Québec France Marcotte en 2014, est une autre option de programme de jour. Ce camp est une entreprise familiale florissante. Mme Marcotte et son mari, le violoniste de l’OSQ Pierre Bégin, ont six enfants très artistes, dont plusieurs sont des violonistes professionnels qui enseignent au camp.
Alors que Préville se distingue par la variété des activités proposées, le CMQ permet aux campeurs de se plonger profondément dans l’étude d’un instrument. Les journées sont axées sur la création musicale. Les campeurs commencent leur matinée par un cours d’instrument et une chorale, et selon leur niveau, ils jouent également dans des groupes de chambre et dans l’orchestre. Le camp convient aux débutants expérimentés ainsi qu’aux joueurs intermédiaires et avancés d’instruments d’orchestre, y compris la harpe et l’orgue.
Résidences musicales pour enfants/amateurs
Les centres musicaux tels que CAMMAC et le Camp musical du Saguenay–Lac-Saint-Jean offrent aux enfants, aux adultes et aux familles la possibilité de faire de la musique dans un environnement estival idyllique. Les deux centres sont situés dans des régions rurales du Québec où les lacs et les forêts abondent.
L’été à CAMMAC est divisé en huit sessions d’une semaine, chacune ayant un objectif différent. Les amateurs de niveau débutant à avancé participent à des activités spécialisées dans des domaines aussi variés que la musique ancienne, Broadway et la musique du monde. Le Camp musical du Saguenay suit un modèle similaire. Les cinq premières semaines de l’été sont consacrées aux jeunes musiciens âgés de 5 à 17 ans, tandis que les quatre semaines restantes sont consacrées à des retraites thématiques d’une semaine pour les adultes.
Le pianiste montréalais Paul Çelebi a étudié au Domaine Forget et à l’Académie de musique Orford, des instituts de formation professionnelle qui, comme CAMMAC et le Camp musical du Saguenay, sont situés à proximité de la nature. Çelebi chérit l’environnement dépourvu de distractions qu’offrent ces types de résidences. « Le fait de se trouver dans un environnement aussi beau et naturel, de l’explorer en suivant ses cours et de ne pas avoir les obligations de la vie quotidienne permet de disposer d’un temps et d’un espace sacrés et consacrés à la rencontre de la beauté par le biais de la musique », explique-t-il.
Instituts de formation professionnelle
Si le Domaine Forget et l’Académie de musique Orford sont les principaux instituts de formation professionnelle au Québec, l’Ouest canadien offre également un large éventail d’opportunités estivales pour les musiciens.
Le Banff Centre for Arts and Creativity, situé dans les montagnes Rocheuses, est la plus grande école d’arts et de médias du Canada. Le centre a commencé par un simple cours d’art dramatique en 1933 et propose aujourd’hui une pléthore de résidences dans des dizaines de disciplines. Cet été, Banff propose des résidences pour les interprètes et compositeurs classiques, les ingénieurs du son émergents, les artistes de jazz et les artistes sonores.
Situé au bord de la mer à Powell River, en Colombie-Britannique, le festival PRISMA propose une résidence d’été d’une semaine aux musiciens d’orchestre en formation. Le programme est conçu pour combler le fossé entre l’université et la vie professionnelle d’un musicien d’orchestre. Des cours de maître, des ateliers, des leçons particulières, des simulations d’auditions et des représentations ont pour but d’aider les étudiants à décrocher un poste dans un orchestre professionnel.
Outre le fait de se plonger profondément dans son métier et de rencontrer des musiciens partageant les mêmes intérêts, les instituts de formation professionnelle offrent une occasion unique d’étudier avec des professeurs renommés. Çelebi apprécie particulièrement le temps qu’il a passé à étudier avec Louis Lortie au Domaine Forget. Le style d’enseignement direct du célèbre pianiste a eu un impact considérable sur le jeune pianiste. « Son approche m’a appris à bien enseigner », dit Çelebi.
Traduction : Charles Angers
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