This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
Le Musée des beaux-arts célèbre les Hornstein.
L’émotion était palpable ce 4 novembre 2016 au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Le moment était bel et bien des plus solennels. C’était l’inauguration du Pavillon pour la Paix qui porte les noms des deux plus grands mécènes de l’histoire du MBAM, Michal et Renata Hornstein, décédés quelques mois avant cet événement qui ouvre le volet muséal des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Pour cette occasion, les deux amis du musée avaient même préparé une allocution…
« En tant que survivants de l’Holocauste, nous voudrions que le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein soit un lieu harmonieux et sûr où les visiteurs du monde entier pourront non seulement admirer des œuvres, mais aussi apprendre à travers l’art et même guérir grâce à l’art, disaient-ils. Nous savons que l’art a le pouvoir de rassembler les gens et de favoriser la compréhension, la tolérance et le dialogue au-delà des fossés les plus profonds. » Ce message des regrettés donateurs a marqué profondément la cérémonie d’inauguration de ce cinquième pavillon du MBAM dédié à l’art international et à l’éducation et dont l’érection a été motivée par le don exceptionnel des Hornstein de cent tableaux de maîtres anciens, la plus grande contribution privée de l’histoire moderne des musées au Québec. Cette donation majeure a également convaincu le gouvernement du Québec d’accorder une subvention de 19,5 millions de dollars.
« Nous sommes à près de 800 œuvres qui racontent l’histoire de l’art depuis le Moyen Âge jusqu’à l’art contemporain, s’est réjouie Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef. On a des œuvres majeures qui étaient en réserve faute de place. C’est évident que sans la participation et la donation du couple Michal et Renata, nous ne pourrions pas avoir un profil international de ce niveau. »
« On peut transformer un épisode tragique innommable d’une cruauté épouvantable en un acte de création, un acte de beauté et de don; c’est cela, le grand message que Michal et Renata nous laissent », a souligné, de son côté, le premier ministre Philippe Couillard lors de cette cérémonie, en présence du ministre des Affaires municipales et responsable de la Métropole, Martin Coiteux, du ministre de la Culture, Luc Fortin, et du maire de Montréal, Denis Coderre, qui a mis l’accent sur le rôle de pareils événements dans la consécration de Montréal comme métropole culturelle internationale.
L’art pour tous !
Étaient également de cette fête des beaux-arts plusieurs donateurs, notamment Michel de la Chenelière qui a donné son nom à l’Atelier international d’éducation et d’art-thérapie, partie intégrante de l’édifice.
« Le musée accueille maintenant plus d’un million de visiteurs par an. Malgré ce chiffre éloquent, il y a encore des gens qui n’osent pas franchir le portillon des arts, ils pensent que ce n’est pas pour eux, mais pour une certaine élite sociale », a dit M. de la Chenelière, notant toutefois que plus de 300 000 personnes bénéficient des services éducatifs et culturels du musée, dont 75 000 élèves du Grand Montréal.
L’édifice comporte six niveaux, dont deux sont consacrées aux espaces éducatifs et communautaires. En fait, la vocation première du nouveau pavillon est essentiellement éducative. À ce propos, Mme Bondil a affirmé : « Le musée a fait des bonds extraordinaires ces dernières années grâce à Michel de la Chenelière, dont le soutien a permis de passer de trois ateliers en 2011 à 12 ateliers en 2016, avec une croissance de 207 % du nombre des participants. »
« Ce sont des chiffres records au Canada », a souligné, sourire aux lèvres, celle qui a mené une course contre la montre pour que le projet soit livré à temps. Elle vient d’être reconduite à la tête du MBAM jusqu’en 2021, en reconnaissance notamment de sa « capacité à se renouveler et à sortir des sentiers battus », selon le conseil d’administration de l’institution.
Le Pavillon en chiffres
Le Pavillon Michal et Renata Hornstein, ouvert au public gratuitement jusqu’au 15 janvier 2017, compte quatre galeries consacrées à l’art international et à l’éducation. Le coût de ce legs du 375e de Montréal réalisé selon l’échéancier prévu et sans dépassement de coûts (un exploit, dira-t-on) s’élève à 25,5 millions $. Le gouvernement du Québec a offert 19,5 millions et le gouvernement fédéral, 1,5 million. Un don de 2 millions $ de Michel de la Chenelière a permis de construire un étage de plus. Le budget de fonctionnement (700 000 $ par année) sera assuré par un fonds constitué par Michal Hornstein et des partenaires privés. Le rez-de-chaussée et le sous-sol sont consacrés à l’éducation et à l’art-thérapie : visites scolaires et ateliers d’initiation. Les étages supérieurs abritent 800 œuvres qui vont du Moyen Âge à l’époque moderne. Le nouveau bâtiment, de 5 000 m2 (la superficie globale du MBAM est de 53 000 m2) a été imaginé dans le style d’une « promenade urbaine ouverte et intégrée à la ville » par l’architecte Katsuhiro Yamazaki du cabinet Atelier TAG.
Avec beaucoup de finesse et d’ingéniosité, les œuvres des artistes anciens (Mantegna, Véronèse, Rembrandt, Gainsborough, Corot, Tissot, Monet, Rodin, Matisse, Dix, Miró, Picasso, Giacometti, Richter, Ben Weider, entre autres) et des artistes modernes (Beaulieu, Beauséjour, Coutu, Pelegrinuzzi, Pouliot, Steinman, les collectifs EN MASSE et MU, entre autres) s’intègrent harmonieusement à l’architecture lumineuse agréablement agrémentée par des scénographies avant-gardistes. « Quand le musée qui abrite des œuvres d’art est lui-même une œuvre d’art, c’est le comble ! », dira Philippe Couillard, subjugué par cette ode à la beauté et à la paix qu’est ce « nouveau joyau architectural au cœur de Montréal ».
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)