Le Festival international Nuits d’Afrique 2019 a bien tenu ses promesses. Ce grand événement international qui se veut une rencontre des musiques du monde de tous horizons (Amérique du Nord, Afrique, Antilles, Amérique Latine, Europe, etc.) a, tout au long de son 33e édition, multiplié les rendez-vous qui n’ont pas manqué de punch pour attirer les foules, avec notamment, en ouverture officielle, la participation de la légende vivante de la musique africaine : Salif Keïta qui a fêté, avec ses nombreux fans en Amérique du Nord, au MTelus, ses 50 ans de carrières. À cette occasion, S. Keïta a reçu le Prix Nuits d’Afrique pour la Francophonie. Dans ce même esprit, la clôture du Festival a été marquée par le concert enflammée du mythique groupe haïtien Tabou Combo, qui a également célébré ses 50 ans de carrière.
L’édition 2019 du FINA s’est déroulée avec la participation de quelque 700 artistes d’une trentaine de pays 30. Durant les 13 jours de cette grande fête nord-américaine de la World Music, le public a eu droit à quelque 135 concerts et activités dont de nombreux concerts gratuits sur le site extérieur, situé au Parterre du Quartier de spectacle. Au total, 7 séries de concerts ont été présentés dans 6 salles ( MTELUS, Théâtre Fairmount, Le Gesù, Le Ministère, La Tulipe et Club Balattou).
« Il n’y a pas meilleur pont entre les gens, les peuples que celui de la musique. Et, cette année de nouveau le FINA l’a démontré avec sa programmation riche et authentique qui a permis au public de se réunir et de voyager sur plusieurs continents. »
Myriam Fehmiu, porte-parole du festival et animatrice à la station ICI Musique
La magie des métissages inspire !
Ainsi, de grands noms de la scène internationale et une nouvelle génération d’artistes se sont succédé en différentes salles de spectacles et sur la scène extérieure TD – RADIO-CANADA. Notamment, les superstars de la Colombie Systema Solar qui ont livré dans une salle comble un concert enflammé à grands coups de vibes electro-funk, de porro, champeta, bullerengue et cumbia; le groupe colombien Bazurto All Stars qui a offert un spectacle explosif devant un public, on ne peut plus, enchanté; Imarhan (Algérie) et Songhoy Blues (Mali) qui ont séduit le public aux rythmes entraînants et funky de leur blues du désert. Lorraine Klaasen (Afrique du Sud – ON) a, quant à elle, su touché le public avec un hommage émouvant au légendaire Johnny Clegg.
« Il y a tellement de moments magiques et mémorables à retenir, en commençant par la qualité et la générosité des artistes ou encore la symbiose entre le public et ces artistes de grand calibre que nous avons le privilège d’accueillir. »
Suzanne Rousseau, directrice générale du FINA
Prestige et nouveautés !
La Série Prestige au Gesù a été marquée par le concert La nuit de la kora avec les virtuoses Mamadou Diabaté (Mali) et Zal Sissokho (Sénégal-Qc) et le concert qui a réuni l’ensemble Constantinople et Ablaye Cissoko (Sénégal – Iran – Qc) pour la présentation de leur nouvel album Traversées, fruit d’un mariage très inspiré entre les sons cristallins de l’instrument mythique de l’Afrique, la kora et les sons envoûtants des sétar, tombak et viole de gambe.
« La diversification des horizons artistiques des Nuits d’Afrique fait de plus en plus la force et la richesse de ce festival dont la renommée internationale est déjà consacrée. »
Kiya Tabassian, directeur artistique de l’ensemble Constantinople
Vibrant hommage aux voix féminines !
C’est désormais une tradition. Pour une deuxième édition consecutive, le festival consacre la bonne pratique artistique qui consiste à dédier la série Voix du Monde à plusieurs artistes femmes qui, chacune à sa façon, « porte avec fierté une identité propre puisant dans un large éventail de couleurs et de rythmes », pour reprendre les termes des organisateurs du festival.
Élida Almeida (Cap-Vert) a souligné, avec ses funaná, batuque et tabanka festifs et dansants, la riche culture capverdienne. Okan (Cuba-Ont) a offert une lumineuse combinaison de rythmes afro-cubains, de jazz, de folk et de musiques du monde, travaillés d’une touche toute classique. Maya Kamaty (Île de la Réunion) a électrisé le Balattou en faisant découvrir son dernier album aux accents trip-hop, Pandiyé. Valérie Ékoumé (Cameroun) s’est imposée avec un afropop décomplexé alliant rumba, makossa, bikutsi et esséwé. Quant à Jah9, l’authentique prêtresse jamaïcaine a envoûté son public avec son reggae et ses messages de pleine conscience.
Révélations et coup de cœur
Parmi les révélations du FINA, à noter la bonne impression laissée par le groupe Le Benin International Musical qui a su charmé le public par le son « mélange jouissif de mélodies traditionnelles, urbaines et électriques ».
Cette année, le coup de cœur du festival est allé à la nouvelle génération afro urbaine du hip-hop made in Conakry : Banlieuz’Art, Degg J Force 3 et King Alasko. À grand renfort de rythmes mandingues perforés de reggae, ragga, rap, funk, ces derniers ont proposé une immersion dans le quotidien coloré et rempli d’espoir des jeunes guinéens.
Nouveau volet professionnel
À signaler que cette 33e édition du FINA a vu la mise en place d’un nouveau volet professionnel soutenu par la présence d’une délégation de programmateurs nationaux et internationaux provenant de la France, du Brésil, des États-Unis et de l’Ontario. Invités par le Festival, ils ont pu découvrir le talent de la scène locale, notamment celui de l’artiste montréalaise d’origine malienne Djely Tapa qui a ébloui par sa présence scénique et la qualité de sa performance.
« Les Nuits d’Afrique apportent un soutien énorme et inestimable tant sur le plan professionnel que humain pour la relève en World Music et notamment pour les artistes afro évoluant en Amérique du Nord. »
Djely Tapa, révélation Radio-Canada en musique du monde 2019-2020
Nous publierons prochainement une synthèse des propos d’artistes que nous avons rencontrés au FINA 2019 et notamment deux longs entretiens que nous avons eus avec Kiya Tabassian directeur artistique de l’ensemble Constantinople et du Centre des musiciens du monde et avec l’étoile montante de la World Music en Amérique du Nord Djely Tapa. À suivre. www.festivalnuitsdafrique.com