Critique CD | Il ponte di Leonardo (Glossa, 2023)

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Il ponte di Leonardo
Tabassian, M. Beasley et Constantinople
Glossa, 2023

Rencontre au sommet enregistrée en concert entre Kiya Tabassian (direction artistique, sitar et voix) et les solistes virtuoses de son ensemble Constantinople avec le ténor Marco Beasley, grand spécialiste des musiques de la Renaissance.

Ce programme immersif dans les répertoires des grands centres culturels de l’époque (Perse, Empire ottoman et Italie de la Renaissance) met en musique le projet fou de Leonardo da Vinci : un pont reliant l’Occident et l’Orient à travers le Bosphore et qui aurait pu être l’une des merveilles du monde à l’époque.

Les différentes parties s’inspirent d’œuvres musicales manuscrites des 16e et 17e siècles conservées aux bibliothèques de Florence et d’Istanbul.

Le mérite de cette production est double. Indéniablement, la symbolique de sa proposition interculturelle est d’une grande actualité, mais il faut saluer l’impressionnant travail de recherche historique et musicologique d’interprétation et de déchiffrage dans des documents historiques et musicaux codifiés qui sont souvent de simples notations de mélodies. Cela exige de la patience et beaucoup d’imagination pour tirer de cette matière des compositions et des arrangements au goût de l’auditoire du 21e siècle. Le succès du programme est largement tributaire des talents des musiciens : Tanya LaPerrière (violon baroque, viole d’amour), Didem Başar (kanoun), Stefano Rocco (archiluth, guitare baroque), Fabio Accurso (luth), Marco Ferrari (flûte) et Patrick Graham (percussions).

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