Critique CD | La Flambeau (Atma Classique, 2024)

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La Flambeau
Suzanne Taffot, soprano, Catherine Daniel, mezzo-soprano, Paul Williamson, ténor, Brandon Coleman, baryton-basse; Orchestre classique de Montréal; David Bontemps, compositeur
Atma Classique, 12 avril 2024

L’opéra de chambre La Flambeau, paru chez ATMA, a été enregistré le lendemain de sa première montréalaise (8 février 2023). David Bontemps, qui est né en Haïti et s’est établi à Montréal, a composé cette œuvre d’après la pièce primée de son compatriote Flaubert Bolivar. Son sujet est tiré d’une riche mythologie fondée sur des traditions vaudoues haïtiennes. Au centre de l’opéra se trouvent un couple dysfonctionnel (Monsieur et Madame), leur servante Mademoiselle et – comme un clin d’œil au Don Giovanni de Mozart – un homme vengeur, semblable à la statue du Commandeur, qui transforme l’hypocrite Monsieur en zombie à la fin de l’opéra.

L’univers sonore de Bontemps est résolument tonal. Il s’appuie sur un accompagnement régulier de cordes en ostinato, complété de manière intéressante par des maracas percutantes. L’écriture vocale est principalement un récitatif accompagné, avec quelques excursions dans des mélodies soutenues. On remarque une certaine tendance à l’uniformité lorsqu’il s’agit d’adapter les lignes vocales au drame. Par exemple, lorsque Mademoiselle arrive en retard à son premier jour de travail, l’agacement de Monsieur est signalé par la même pulsation régulière que celle utilisée dans la scène d’ouverture avec sa femme. Même dans ce cas, Madame ne montre que peu d’agitation lorsqu’elle raconte ses visions de parents morts et de son parrain vaudou.

Le cadre musical est limité, mais on y trouve quelques prestations distinctives. La mezzo-soprano canadienne Catherine Daniel donne aux divagations hantées de Madame les couleurs vocales et les tons nécessaires. La soprano Suzanne Taffot offre une diction claire et un ton pointu. Dans le rôle de Monsieur, le ténor canadien Paul Williamson n’est pas aidé par les lignes courtes et saccadées qui ne parviennent pas à capturer sa véritable nature diabolique, y compris son viol de Mademoiselle. Le baryton-basse américain Brandon Coleman possède le ton sombre et inquiétant parfait pour entonner les proclamations de l’Homme, mais il n’a pas le français idiomatique de ses collègues.

L’Orchestre classique de Montréal joue bien sous la direction d’Alain Trudel dans l’acoustique claire et bien équilibrée de la salle Pierre-Mercure de Montréal.

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