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La communauté chorale canadienne est vaste et dynamique, d’innombrables organisations chorales professionnelles ou non de tailles diverses étant disséminées dans tout le pays. L’un des endroits les plus intéressants pour les chanteurs de chorale, les chefs de chœur et les amateurs d’art choral est Toronto, en Ontario.
Rien d’étonnant à ce que la plus grande ville du pays soit en pleine effervescence chorale. Jamie Hillman, responsable des études chorales à l’Université de Toronto, la décrit comme « une plaque tournante internationale pour le travail artistique et culturel ». Toronto abrite certaines des plus anciennes organisations chorales du pays, telles que le Toronto Mendelssohn Choir. Fondé en 1894 par Augustus Vogt, ce chœur, lauréat d’un prix Juno et nommé aux prix Grammy, offre depuis plus de 125 ans aux choristes bénévoles et professionnels une expérience de grande qualité. À la fois soucieux de programmer des chefs-d’œuvre canoniques et de la musique nouvelle, le chœur, actuellement dirigé par Jean-Sébastien Vallée, a récemment inauguré les TMSingers, un ensemble de chambre de 24 chanteurs professionnels distinct du grand chœur (qui compte une centaine de membres bénévoles auditionnés) pour quelques concerts par an.
Le désir de combiner les configurations et les répertoires traditionnels de la musique chorale à des présentations et des œuvres inédites et novatrices est le fil conducteur des organisations chorales de la ville, telles que les Exultate Chamber Singers et l’Amadeus Choir of Greater Toronto.
Dirigé par Kathleen Allan, avec la cheffe associée Nila Rajagopal, l’Amadeus Choir se fait un devoir de présenter des concerts expérimentaux de répertoire nouveau et existant. Parmi les concerts de cette année figure une interprétation spéciale de la partition d’Andrew Downing pour le film muet Nosferatu de 1922. La cheffe d’orchestre associée Rajagopal déclare qu’il s’agit de l’un des concerts qu’elle attend avec le plus d’impatience. « Le projet est encore un peu mystérieux, ce qui le rend captivant », dit-elle. Plus tard dans l’année, la chorale présentera la deuxième édition de l’événement annuel Song Walk: Braiding Voices. Cette expérience immersive en plein air est le fruit d’une collaboration avec la chanteuse, compositrice et gardienne du savoir inuk Deantha Edmunds. Mme Rajagopal se souvient avec émotion de l’édition de l’an dernier : « C’était un grand événement, imprévisible, mais nous avions une vision qui s’est finalement concrétisée et c’était fantastique », ajoute-t-elle.
Rajagopal est l’une des cinq chefs d’orchestre d’une autre chorale torontoise passionnante, le tout nouveau Modern Sound Collective (MSC, anciennement connu sous le nom de Mississauga Summer Chorale). Entièrement dédié à la promotion et à l’interprétation de la musique chorale contemporaine (le plus souvent canadienne), le groupe a été fondé en 2015 par le chef d’orchestre et directeur artistique Kai Leung. Leung, ainsi que les chefs Meredith Wanstall, Nathan Gritter, Emily Parker, Tyrese Walters, Katie Hatanka et Rajagopal, dirigent les cinq groupes de l’organisation, qui offrent des possibilités de faire de la musique dans diverses configurations, à différents niveaux, principalement à de jeunes artistes et professionnels. Avec une équipe artistique aussi étoffée, l’existence même du groupe met l’accent sur ce que Rajagopal appelle la « magie de la collaboration ».
Cette communauté de musiciens, professionnels et amateurs, est soutenue par les programmes de formation chorale de haut niveau de la ville. Chez les plus jeunes, des groupes tels que le Toronto Children’s Chorus et Young Voices Toronto offrent aux enfants, dès l’âge de six ans, la possibilité d’explorer leur voix, de se produire sur scène, de collaborer avec d’autres groupes musicaux et d’acquérir des compétences en matière de chant à vue et de théorie de la musique. Hillman décrit les chœurs d’enfants de la ville comme étant particulièrement inspirants. Le Toronto Children’s Chorus, fondé en 1978, fait ce travail depuis plus de 40 ans. Dirigé par la directrice artistique Zimfira Poloz, le Toronto Children’s Chorus compte trois divisions : quatre chœurs de formation (pour les enfants de 6 à 12 ans), trois chœurs principaux (12 ans et plus) et le Toronto Youth Choir. Mme Rajagopal participe aux activités de l’organisation depuis de nombreuses années et a dirigé deux de ses chœurs de formation jusqu’à la saison 2022-23. « Il est très spécial de faire partie de la première expérience chorale d’un enfant », dit-elle, en soulignant la responsabilité qu’elle ressent pour faire de cette expérience une expérience positive. « À cet âge, leur esprit est si frais et ils se transforment au cours de l’année. Ma priorité est qu’ils l’adorent et qu’ils veuillent revenir. »
La plupart d’entre eux le font, certains poursuivant des études musicales au niveau secondaire et postsecondaire. Heureusement, l’Université York et l’Université de Toronto proposent toutes deux des programmes de classe mondiale en matière d’études vocales et de direction de chorale. Le département d’études chorales de l’Université de Toronto, dirigé par le chef d’orchestre et pédagogue Jamie Hillman, invite les étudiants à participer à l’une ou plusieurs de ses quatre chorales : les MacMillan Singers, le Chamber Choir, le Soprano/Alto Chorus et le Tenor/Bass Chorus.
En matière d’activités chorales, Toronto a de quoi plaire à tous. Ceux qui souhaitent chanter dans un chœur de voix aiguës peuvent se tourner vers l’Echo Women’s Choir ou l’Oriana Women’s Choir, tandis que les ténors et les basses peuvent se tourner vers le Toronto Welsh Male Voice Choir. « Cette année, l’Université de Toronto se réjouit d’accueillir Kathleen Allan, qui dirigera notre chœur de sopranos et d’alto », explique M. Hillman. Le Vesnivka Choir, quant à lui, est le principal chœur de femmes ukrainiennes du pays. Pour les nouveaux choristes qui souhaitent se joindre à une chorale pour la première fois, des groupes communautaires tels que le Harbourfront Chorus ou le West Toronto Community Choir seront probablement un bon choix. Quant aux jeunes professionnels, ils trouveront, aux répétitions des Exultate Chamber Singers ou de l’Orpheus Choir of Toronto, une communauté de passionnés déterminés à continuer à faire de la musique de haut niveau. La liste semble presque infinie. Le succès de tous ces organismes repose sur leur capacité d’atteindre de nouveaux publics et de recruter de nouveaux chanteurs. « Il est important que les gens se sentent inclus et invités, dit Mme Rajagopal, par le biais de concerts gratuits et d’événements communautaires. »
Ces groupes sont unis par bien plus qu’une géographie commune. Mme Rajagopal, qui participe activement à la scène chorale de Toronto en tant que chanteuse, cheffe de chœur et éducatrice, note que l’une des joies de la musique chorale à Toronto est son ampleur. « À certaines périodes de l’année, il est possible d’assister à un concert choral captivant tous les soirs de la semaine. De nombreux chœurs de la ville font preuve d’innovation et reconnaissent leur histoire tout en préparant un avenir passionnant », explique M. Hillman. « L’échelle de la ville est unique, renchérit Mme Rajagopal, il s’y passe tellement de choses. Il peut y avoir six concerts extraordinaires un soir donné, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des villes. » Elle ajoute que derrière la musique se cache une certaine gentillesse : « Tout le monde est d’une grande aide et d’un grand soutien; il n’y a pas de compétition. C’est un espace et un milieu vraiment positifs. » Comme toujours, la chorale nous rappelle à quel point le tout peut être plus grand que la somme de ses parties Traduction par Mélissa Brien
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