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Toronto Summer Music (TSM) s’est établi comme un pilier de la musique classique à Toronto depuis sa création par sa directrice artistique fondatrice Agnes Grossmann. Le festival offre quatre semaines de concerts de musique de chambre, de récitals de solistes, de conférences et de possibilités de formation pour les musiciens professionnels en début de carrière et pour les amateurs. Le violoniste canadien Jonathan Crow est actuellement à la barre du festival.
D’artiste invité à directeur artistique
Crow est bien connu des amateurs de musique classique de Toronto et d’ailleurs. Il est depuis 2011 violon solo de l’Orchestre symphonique de Toronto et le fut également à l’Orchestre symphonique de Montréal de 2002 à 2006.
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Jonathan Crow
En outre, il se produit régulièrement comme soliste avec de grands orchestres du monde entier et il est membre fondateur du Nouveau quatuor à cordes Orford, gagnant de prix Opus et d’un prix Juno. Crow mène également une carrière de professeur et il a enseigné tant à l’Université McGill qu’à l’Université de Toronto.
Ce mélange de lauriers professionnels et de curiosités indique à quel point l’engagement de Crow dans TSM était organique. Quel meilleur accord pour un festival qui marie musique de chambre de haut niveau et éducation musicale qu’un musicien qui a maintenu un ancrage dans les deux domaines tout au long de sa carrière ?
Crow a été invité au festival comme enseignant par Douglas McNabney, le directeur artistique précédent. « Avant de m’établir à Toronto, dit Crow, j’ai pu connaître le festival et l’académie. J’ai réellement embrassé la philosophie de Douglas. » Crow se souvient d’avoir été inspiré par les occasions pour les participants à l’Académie TSM – des musiciens en début de carrière – de se produire sur scène avec leurs professeurs et mentors. Peu après, Crow apprenait que McNabney entendait quitter ses fonctions et, à l’automne 2016, il devenait le troisième directeur artistique de TSM.
Combiner l’éducation, la sensibilisation et l’art
Sous sa direction, TSM s’est épanoui pour devenir un festival de quatre semaines et à trois volets. Au-delà des activités de concerts habituels d’un festival d’été, c’est l’Académie TSM qui en fait un événement unique. À travers ses deux programmes – Art of Song (pour pianistes et chanteurs) et Chamber Music Institute, pour instrumentistes intéressés par la musique de chambre –, l’académie agit comme « pont préprofessionnel », explique Crow, entre l’éducation musicale supérieure et le monde du travail comme musicien.
« Dans le monde professionnel, au lieu d’avoir six semaines de répétitions, on peut n’avoir que six heures. Cela requiert un différent niveau de préparation. Les étudiants ont l’opportunité de jouer sur scène avec leurs mentors, d’apprendre à interagir avec leurs collègues dans un cadre de répétition professionnel. »
TSM offre également au public la possibilité de monter sur scène grâce à son programme communautaire qui dure une semaine au cours du festival. « Ce sont des gens qui veulent simplement jouer, dit Crow. C’est fascinant de les voir prendre du temps dans leur vie, prendre des congés au travail, pour faire de la musique, pour faire ce que je fais moi-même tous les jours. Pour certains, de telles expériences sont infiniment précieuses. » Voir des membres de la communauté absolument enchantés de jouer le répertoire canonique que souvent les musiciens d’orchestre estiment avoir joué trop souvent, cela « ravive le même amour chez beaucoup des mentors et professionnels, dit Crow, et me rappelle ma chance. »
Les voix de l’intérieur
Chaque année, le festival adopte un thème. Cette année, le concept est Voices Within. Crow explique que le thème émane des choix de programmation et non l’inverse. « Nous amorçons la programmation, travaillons avec les artistes, et le thème émerge. » Cette méthode fait en sorte que le thème du festival sera quelque chose en quoi lui, le personnel artistique de TSM et les musiciens invités croient vraiment. « Cette année, nous avons beaucoup de musique vocale et de musique influencée par la musique vocale… J’ai parlé aux artistes de ce qu’ils et elles souhaitaient jouer et de quelle voix ils et elles voulaient s’exprimer sur scène. »
Dans son interprétation la plus littérale, le thème sera accentué en récital par la soprano Elisabeth St-Gelais, la chanteuse de gorge inuite Celina Kalluk, dame Sarah Connolly et des prestations d’artistes émergents du programme Art of Song.
Des implications plus subtiles du thème reviendront dans divers programmes instrumentaux, notamment le concert de Crow au sein du Nouveau quatuor à cordes Orford. Il évoque « les cris de labeur dans le deuxième mouvement » du Quatuor à cordes no 15 en ré mineur, K. 421 de Mozart comme l’une des voix du programme. Le quatuor interprétera également des œuvres de Schubert et du compositeur canadien Ian Cusson, deux compositeurs « connus pour leur musique vocale et influencés par la voix ».
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Le quatuor Dover au Festival Toronto Summer Music, a la salle Koerner
Le violoniste Kerson Leong, pour sa part, apportera sa voix unique au Concerto pour violon en ré majeur, op. 61, de Beethoven dans Beethoven Unleashed. « J’aime sa façon de jouer Beethoven, dit Crow. Il le joue comme personne d’autre. » Schmaltz & Pepper feront leurs débuts comme nouveau groupe, apportant pour la première fois leur voix vive et joyeuse aux publics de Toronto. Et le pianiste ukrainien Vadym Kholodenko présentera « un véritable programme d’artiste » de Haendel, Beethoven et Prokofiev. « Chaque note de Vadym Kholodenko est belle », dit Crow.
À travers toute l’organisation du festival, l’essentiel pour Crow demeure « l’interaction avec les publics » et « les salles remplies » de gens impatients d’entendre ce que TSM a à offrir. Quelle plus belle façon de passer les mois d’été que d’échanger les bruits de la ville pour l’excellence musicale novatrice orientée vers la communauté !
Toronto Summer Music, du 11 juillet au 3 août. www.torontosummermusic.com
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