Critique du Messie de Haendel

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Lundi 22 novembre 2021
Concert du dimanche 21 novembre 2021, 15 heures.
Sorel-Tracy, Église Enfant Jésus.
Le Festival Classica en collaboration avec la Maison de la Musique de Sorel-Tracy.
Avec l’Ensemble Caprice et l’Ensemble Art-Québec.
Direction Matthias Maute.

C’était toute une première que ce Messie de Haendel présenté par une remarquable collaboration. Elle se déplacera dans 7 autres villes. Le prochain sera présenté à Saint-Camille : 9 décembre, puis suivront Saint-Lambert : 10 décembre, Saint-Constant : 11 décembre, Montréal : 12 décembre, Québec : 17 décembre, Cowansville : 18 décembre et Boucherville : 19 décembre.

Cette œuvre magistrale, qui dure 2 heures 30, en est une du genre oratorio et est la plus produite à travers le monde durant la période de Noël. La majorité des concerts présentés à cette période ne programme que la première section en regard à l’Annonce de la venue du Christ et sa naissance, ainsi que le chœur de l’Alléluia. Six des huit concerts proposent une formule de 75 minutes sans entracte. Ceux de Montréal et Québec  programment un temps de 100 minutes avec entracte.

Prendre une telle pierre précieuse, déjà parfaitement taillée, et de lui redéfinir de nouvelles facettes, de revoir et d’y apporter ses arrangements et d’en faire un bijou unique, avec une identité propre à une collaboration, est tout un défi pour un chef. Matthias Maute l’a relevé avec brio et le bijou est parfait. L’idée du bijou est venue à mes oreilles par les mots d’une auditrice, aussi chanteuse lyrique, spectatrice bien avertie : « Il en a fait un bijou unique et exceptionnel ». Maestro M. Maute, par sa direction dynamique d’envolées gestuelles, donne l’impression d’exprimer un élan de joies appropriées à l’œuvre, comme l’émerveillement d’une toute nouvelle découverte et il la disperse avec conviction. Soudainement, on dirait qu’il accélère le mouvement des battements cœurs de tous à l’unisson, puis ralentit pour reprendre avec plus de vigueur, sans qu’on puisse apercevoir aucun signe de fatigue de sa part et de ses complices du moment. Ça donne des résultats remarquables qui s’accompagnent de crescendos –  decrescendos qui exigent une vive concentration et une présence de tous les instants. Les jeux de volumes sont mordants et la balance instruments-voix est étudiée avec la minutie d’un horloger.

J’aurais tendance à croire que ses collaborateurs y sont pour quelque chose. Il est assez bien entouré. D’abord les solistes, Myriam Leblanc, soprano, Florence Bourget, mezzo-soprano, Antonio Figueroa, ténor et Marc Boucher, baryton et directeur général et artistique du festival,  sont toutes des voix exceptionnelles et d’une inspiration qui respire le bonheur d’être alliés par cette heureuse collaboration.

L’Ensemble Caprice en est à sa trentième année d’expériences musicales qui a touché à de multiples forment de tous genres et de tous styles. Pour six concerts, dont celui de Sorel-Tarcy, l’ensemble se compose de 13 musiciens et pour les deux, Montréal et Québec, ils seront 19. Du côté de l’Ensemble vocal Arts–Québec, c’est 40 ans de persévérance. Ils seront 20 à Montréal, 19 à Québec et 12 pour les six autres salles. Matthias Maute est le directeur artistique des deux ensembles qui, comme plusieurs ensembles et au fil des ans se transforment selon les besoins des programmations et les disponibilités de chacun. Pour ce Festival Classica, la majorité voire tous les choristes évoluent à travers une carrière de soliste, ce qui accentue la qualité de la proposition artistique. Une pandémie n’a pas que des effets négatifs. Plusieurs d’entre eux seraient probablement pris par des engagements dispersés ici et là dans le monde par cette période normalement très généreuse en concerts, en opéras et en récitals.

Dans la petite église Saint-Enfant Jésus, à vue de nez, on pouvait compter autour de 300 personnes. Toutes et tous ont été enchantés, aux anges, debout après quelques secondes à s’extirper du choc de la dernière note, et pendant plus de cinq minutes, avec des applaudissements nourris. On pouvait lire la surprise des artistes sur scène, qui se félicitaient les uns les autres du regard, et le bonheur d’un chef ému par l’accueil du public. J’espère qu’ils, musiciens et choristes, seront tous bien occupés en attendant impatiemment la prochaine date à Saint-Camille.

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A propos de l'auteur

Depuis 2017, Dino Spaziani occupe un poste dans la vente de publicité à La Scena Musicale. Dino est également réviseur pour les articles en français. Il lui arrive d'écrire des comptes rendus de concerts au gré de l’inspiration du moment. Dino est détenteur de deux certificats, l'un en administration et l'autre en gestion des technologies de l'information, de l'UQAM. Il a également passé du temps à se produire dans les rues et les métros de Montréal pour joindre les deux bouts et s'amuser. // Since 2017, Dino Spaziani has held a position in advertising sales at La Scena Musicale. Dino is also a reviewer for articles in French. He sometimes writes concert reports depending on the inspiration of the moment. Dino holds two certificates, one in administration and the other in IT management, from UQAM. He has spent some time performing in the streets and metro of Montreal to make ends meet and have fun.

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