Critique concert | Trio Fibonacci joue Russie clair-obscur

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Ne craignez pas l’obscurité… il y a toujours des éclaircies qui percent les plus grandes noirceurs.

« Jouez avec vos armes. Oubliez la perfection. Il y a une fissure en chaque chose, c’est ainsi que la lumière peut rentrer ». – Leonard Cohen 1992.

Pourquoi craindre l’obscurité quand elle est inévitable. On y pénètre et nos yeux, ainsi que tous nos sens, s’y familiarisent. On s’y habitue et on y découvre des connaissances et des inspirations qui ne pourraient exister autrement.

Photo par Trio Fibonacci

Cette année encore à la salle Bourgie, pour la première de sa série de concerts qui lance la saison 2023-24, le Trio Fibonnacci nous invite dans l’univers d’une Russie clair-obscur. Comme première œuvre au programme, composée à ses 18 ans, c’est le ténébreux Sergei Rachmaninov (1873-1943) avec son Trio élégiaque No 1 en sol mineur (1892) qui amorce le concert dans une interprétation grandiose et bouleversante. D’ores et déjà, on peut sentir la complicité de Julie-Anne Derome et Gabriel Prynn, et les connexions grandissantes avec un pianiste tout récemment arrivé et qui a quitté sa Russie natale, Maxim Shatalkin. Depuis qu’il a rejoint le trio son français s’améliore à chaque représentation et malgré les difficultés il n’hésite pas à prendre le micro et à exprimer ses connaissances et ses émotions, souvent la gorge serrée. Un « On vous aime » a été entendu en provenance de la salle.

Deux autres compositeurs étaient programmés à ce concert : Anton Arenski (1861-1906) avec Trio No 1, Op. 32 (1894) et Dmitri Chostakovitch (1906-1975) avec son Trio No 2 (1944). Ce dernier arrivera après un entracte et sera suivi d’un rappel. Les applaudissements d’une salle entière en redemandent, tous debout. Nous avons donc eu droit à un invité surprise en marge du programme. Alfred Schnittke (1934-1998) et son Tango tiré du Concerto Grosso No 1 (1976-1977) « adapté par le Trio » nous précise madame Derome.

Photo par Trio Fibonacci

Les rappels, les habitués le savent dans le cas du Trio Fibonacci, nous mettent la puce à l’oreille pour un prochain concert. Il faudra attendre, pour Du tango à la bossa nova et des œuvres de Piazzolla, Villa-Lobos, Ponce, Carreño et Jobim, le vendredi 23 février 2024 à la salle Bourgie.

Ils seront à l’extérieur du Québec pour un moment et de retour avec Les grands romantiques Œuvres de Chopin, Cécile Chaminade et Brahms, le vendredi 24 novembre 2023 à Montréal. Les géants du minimalisme parcourront par ailleurs aussi quelques Maisons de la culture.  Pour tout savoir : https://www.triofibonacci.com/concerts.

Notez aussi que le trio a récemment lancé son dernier disque rassemblant des pièces enregistrées au cours de l’année passée. Disponible lors des concerts ou à la vente en ligne.

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A propos de l'auteur

Musicien-Gestionnaire, Gestionnaire-Musicien, selon les besoins.

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