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« Je suis à moitié crie et à moitié mennonite, explique Cris Derksen. Je pense qu’il est important de le dire. » Cris Derksen est une jeune compositrice et violoncelliste novatrice et très demandée, qui se produira au Chamberfest d’Ottawa le 2 août.
Chevaucher deux mondes
Se décrivant elle-même comme une « autochtone urbaine », elle a passé ses années de formation partagée entre la culture autochtone de son père, dans la réserve de North Tallcree, dans le nord de l’Alberta, et le milieu métropolitain plus mixte d’Edmonton, où elle était scolarisée.
« Ce fut une éducation assez dichotomique », dit Derksen. C’est son exposition à l’expression culturelle autochtone qui est à l’origine de son style d’interprétation distinctif et de son catalogue varié de compositions de genres différents.
Elle joue du piano depuis l’âge de cinq ans, mais c’est la découverte fortuite du violoncelle, à l’âge de dix ans, qui est à l’origine de son véritable amour instrumental.
« Je voulais jouer de la contrebasse, se souvient-elle. Mais la voiture de ma mère était trop petite. Alors elle m’a dit : “Choisis le prochain instrument le plus grand”, c’est-à-dire, bien sûr, le violoncelle. Un heureux hasard, en effet. »
« L’étendue du violoncelle est tellement vaste, explique Derksen. Et ce que je fais – l’associer à l’électronique – élargit vraiment la palette des possibilités. »
Suivre le rythme
Derksen fait partie de l’avant-garde croissante de compositeurs et d’interprètes qui repoussent les limites des fusions musicales classiques et autochtones – des compositeurs tels que Jerod Impichchaachaaha’ Tate, Raven Chacon, Dawn Avery et Tanya Tagaq. Dans le cas de Derksen, les paysages sonores qu’elle crée sont rehaussés par un sens aigu de la théâtralité et de la nouveauté. Orchestral Powwow, par exemple (qui a évolué de l’album de Derksen, en nomination pour un prix Juno en 2015, à ce qui est maintenant un spectacle de 45 minutes), intègre un authentique ensemble de tambours autochtones à un orchestre de chambre traditionnel – ce dernier sans chef d’orchestre, dirigé plutôt par le rythme primaire des tambours. « Il est grand temps de commencer à suivre le rythme autochtone en premier », remarque Derksen.
Parmi les commandes en cours de Derksen figurent un duo violon-violoncelle de 10 minutes qui sera présenté pour la première fois à Edmonton et la partition d’un documentaire de 90 minutes du National Geographic intitulé Pristine Seas, qui mettra en lumière les splendeurs intactes et la diversité de l’écosystème de la baie d’Hudson.
Collection de pierres précieuses
« J’ai souvent l’impression d’être une joaillière, dit Mme Derksen à propos de son processus de création. Je prends de petits morceaux de ce que je connais et aime, comme un corbeau qui collectionne des objets brillants, et je les tresse ensemble pour en faire une pièce que je suis la seule à pouvoir créer. »
Pour son spectacle Chamberfest du 2 août, Derksen fera équipe avec des membres du Quatuor Despax pour interpréter une soirée de musique originale pour quatuor à cordes, combinant la technologie des boucles électroniques avec un style d’interprétation aux accents plus classiques.
Traduction par Mélissa Brien
Cris Derksen & Friends a lieu dans le cadre de la
30e saison de l’Ottawa Chamberfest, Chamberfest30. www.chamberfest.com
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