Jaap Nico Hamburger: Ariella – L’attente en valait la peine

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Lorsque le compositeur montréalais Jaap Nico Hamburger a lu le roman De Familie Goldwasser (La famille Goldwasser) de la Néerlandaise Ariëlla Kornmehl au début des années 1980, il s’est dit : « C’est de l’opéra ! » Aujourd’hui, plusieurs années après cette première inspiration et plus de dix ans après avoir commencé à composer, il voit sa vision se concrétiser.

Le 22 octobre (Koerner Hall), le 28 octobre (Maison symphonique) et le 29 octobre (salle Raoul-Jobin), GFN Productions présentera des extraits du premier opéra de Hamburger, Ariella, jumelés au Concerto pour piano no 2 de Rachmaninov. La tournée sera dirigée par Francis Choinière et mettra en vedette l’Ensemble Classico-Moderne et les chanteurs Aline Kutan, Myriam Leblanc, Eric Laporte et Enzo Sabbagha.

Si Ariella raconte le passage à l’âge adulte, selon Hamburger, l’opéra « aborde aussi toute une série de sujets universels qui, à mon avis, concernent la plupart des gens ». Le livret de Thomas Beijer suit le parcours d’une jeune femme juive orthodoxe qui doit faire le deuil de sa mère, tomber amoureuse au-delà des frontières culturelles et faire face aux problèmes de santé mentale de ses proches. L’histoire s’inspire d’une multitude de sources, dont l’œuvre de Kornmehl, les voyages de Hamburger et son travail comme médecin avec des militaires souffrant de stress post-traumatique.

Prolifique en tant que compositeur d’orchestre et de musique de chambre, c’est la première fois que le compositeur d’origine néerlandaise écrit pour l’opéra. « Écrire pour l’orchestre est une chose, mais écrire pour la voix humaine en est une autre », explique-t-il. Hamburger a pu travailler sur Ariella avec les artistes résidents de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Il se souvient de cette semaine exigeante passée à réviser l’écriture vocale pour mieux répondre aux besoins des chanteurs. Il est souvent resté éveillé toute la nuit pour réécrire les arias afin qu’elles soient prêtes pour la répétition du lendemain.

Bien qu’il s’engage dans un nouveau genre, Hamburger ne craint pas l’expérimentation. Plutôt qu’une aria traditionnelle, le frère adolescent d’Ariella interprète un rap à son moment clé sur scène. Pour Hamburger, ce choix musical correspondait mieux au personnage. « Un jeune homme de 18 ans en proie à la culpabilité ne chante pas un air de Puccini. »

Une version hybride cinéma-concert d’Ariella est prévue, dans laquelle certains personnages apparaissent à l’écran au-dessus de l’orchestre dans un film préenregistré tandis que d’autres chantent en direct sur scène. M. Hamburger espère que de telles innovations inciteront un public plus jeune à tenter l’expérience d’une soirée à l’opéra.

Après des années d’écriture et de retards dus à une certaine pandémie, Ariella est enfin là. Lorsqu’on lui demande ce qu’il ressent, sachant que le public entendra bientôt sa partition pour la première fois, Hamburger rit. « Qu’est-ce qu’un compositeur veut de plus que sa musique soit jouée ? Je suis tellement reconnaissant, tellement heureux ! »

Ariella
Le 22 octobre (Toronto)
Le 28 octobre (Montréal)
Le 29 octobre (Québec)
www.jaaphamburger.com
www.gfnproductions.ca

Traduction par Mélissa Brien

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