Cette semaine, l’OSM accueillait le violoncelliste norvégien Truls Mørk et le chef américain James Feddeck autour d’un programme où se côtoyaient deux géants de la musique russe, Prokofiev et Rimski-Korsakov.
La Symphonie Concertante de Prokofiev est une œuvre assez peu jouée, d’une grande virtuosité dans la partie de violoncelle notamment due à la participation de son premier créateur, Mstislav Rostropovitch, dans l’écriture de certains passages. Mørk connaît bien cette œuvre qu’il a jouée à plusieurs reprises dans le passé. Au fil de ces trois mouvements, il tire de son instrument chaleur, lyrisme et explosivité, jusqu’à en échapper son archet après la série de traits virtuoses qui débute le deuxième mouvement. L’orchestre est très clair, s’équilibre habilement avec le soliste, même si certains passages semblent manquer de direction précise.
La deuxième partie est un véritable régal. Shéhérazade, librement inspirée des Mille et une nuits, retentit avec éclat dans la Maison Symphonique. Andrew Wan incarne avec perfection une Shéhérazade passionnée, tandis que James Feddeck, très impliqué dans sa direction, utilise toute la superficie de son podium pour guider les musiciens au fil des quatre mouvements d’une écriture dense et virevoltante. L’orchestre allie une précision d’orfèvre et un son lumineux pour mettre en valeur ce monument de la musique symphonique. Un joyau pour les oreilles.
Quel dommage que la salle soit aussi peu remplie… Montréal compte un orchestre de renommée mondiale proposant des lectures édifiantes du répertoire musical, il serait intéressant que les salles remplies par l’OSM ne soient pas seulement à l’étranger ! Prochain concert le 11 octobre avec Maestro Kent Nagano et Charles-Richard Hamelin.