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Subduction
Julie Thériault, Audiogramme 19075801072
Inspirée par les mouvements géologiques, la pianiste, compositrice et arrangeuse Julie Thériault lançait en novembre dernier son deuxième album intitulé Subduction. Ce terme désigne le mouvement lent et inexorable de deux plaques tectoniques qui se chevauchent. En apparence bénins, ces mouvements souterrains peuvent avoir des répercussions dramatiques à la surface. Cette métaphore semble tout à fait appropriée pour décrire la musique de Thériault dans Subduction : les onze morceaux se déploient et s’enchaînent avec lenteur et constance, tout en augmentant graduellement en intensité dramatique pour finalement atteindre le paroxysme cataclysmique de la dernière plage, Magma.
Sans être timide, le doigté délicat et sobre de Thériault mène les mélodies principales alors que des instruments d’accompagnement font leur apparition ici et là, densifiant la masse sonore au besoin. On peut notamment entendre la violoniste Nuné Melik ou l’orchestre à cordes et la chorale d’hommes de l’Orchestre symphonique de Bratislava. Dans l’ensemble, les pièces présentent une certaine homogénéité de l’écriture : le matériel mélodique et harmonique demeure similaire tout au long de l’album, sans être redondant pour autant. Au contraire, la cohérence générale de l’écriture de Thériault permet à l’auditeur de pénétrer facilement son univers musical, d’y trouver des repères sans se perdre.
À la fois inquiétant et envoûtant, Subduction rappelle parfois le pathos de compositeurs postromantiques comme Gustav Mahler et Samuel Barber, tout en évoquant également les brumes impressionnistes de Debussy ou Ravel. AGV
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