2020 : un bilan sur une note plus lumineuse

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Sans tomber dans un discours apocalyptique, je pense qu’on peut tous s’entendre pour dire que 2020 aura laissé une lourde empreinte. C’est sans compter le climat particulier d’insécurité et de division idéologique. Nous en sommes à nous demander ce que 2020 nous aura laissé (à part une prolifération de mèmes) et si 2021 sera l’année qui reléguera tout cela au passé.

N’empêche, la crise de COVID-19 aura eu quelque chose de salutaire, comme nous en faisaient part les chanteurs des Corona Sérénades dans la série d’entrevues menée pour notre projet destiné aux personnes les plus touchées par la pandémie.

Encore au fort de la deuxième vague, nous manquons certes de recul. Mais, il est intéressant de voir à travers leurs réflexions comment cette pandémie nous a laissé une chose clé : du temps. Le temps de s’arrêter pour remettre en perspective nos vies, le temps de repenser notre impact environnemental et de remarquer les différentes faces de la médaille humaine, le temps de prendre contact avec des proches, le temps de se remettre à des activités qu’on avait délaissées, le temps de porter attention à l’essentiel ou au moment présent.

Voici quelques variations sur une note plus positive par les artistes des Corona Sérénades :

Jonelle Sills, Soprano (Canada)

Durant cette période de distanciation physique, j’ai eu le privilège d’être entourée de ma famille. La COVID-19 m’a permis de ralentir, de prendre soin de moi et de voir de nouvelles perspectives dans tous les aspects de ma vie.

 

Bradley Christensen, baryton (Nouvelle-Zélande)

Ce fut intéressant de voir les discussions autour de la diffusion des créations artistiques, non seulement pour la durée de la pandémie, mais également pour l’avenir. Les conversations sur une variété de sujets ne peuvent qu’être enrichissantes pour notre forme d’art.

Cela étant dit, je me suis gardé occupé. Durant ma période de confinement, j’ai eu le temps de rédiger une proposition de thèse de doctorat en musique, qui a depuis été approuvée. Donc, j’ai eu beaucoup de lecture et d’écriture à faire.

Bruno Roy, Baryton (Canada)

Malgré la crise sanitaire, ce fut sans doute une bonne chose de pouvoir renouer avec les amis et d’avoir le temps de leur parler plus régulièrement, que ce soit au téléphone ou par visioconférence. J’ai également commencé à étudier la conception Web à la maison, en plus de me découvrir un ­penchant pour le disque-golf, avec distance physique

Philip Kalmanovitch, Baryton (Canada)

D’un côté positif, j’ai décidé de rentrer chez moi pour ­rester avec mes parents ­pendant la majeure partie du confinement. J’ai donc pu passer du temps de qualité avec eux pour la première fois depuis des années.

 

 

Naomi Rogers, Mezzo-soprano (Grande-Bretagne)

Pour voir le bon côté des choses, j’ai exploré comment on peut faire de la musique à l’aide de la technologie et cela me donne l’espoir que ce monde en évolution fera avancer l’industrie de la musique à son tour, de manière plus intéressante et créative.

 

Anne Marie Sheridan, Soprano (Irlande)

J’ai appris à être plus indulgente envers moi-même et à accepter que je ne peux pas faire grand-chose. J’ai plus de temps pour essayer des recettes que j’ai toujours voulu faire et j’apprécie un peu plus les petites choses de la vie.

 

Valérie Poisson, Soprano (Canada)

Avec tous ces bouleversements, on doit se questionner sur la gestion du temps et de notre patrimoine. Est-ce vraiment normal d’être si exténué par le travail qu’il n’y a plus ou que très peu d’énergie pour des activités personnelles qui offrent un apprentissage important ?

La diminution des heures de travail dans certains domaines nous permet d’approfondir nos intérêts et nos habiletés. C’est très bien d’encourager les artistes pour soutenir notre patrimoine culturel, mais tentez de comprendre leur passion et ainsi, cela vous permettra de découvrir un nouveau monde et de développer une autre dimension intellectuelle, moins traditionnelle.

Rebecca Louise Dale, Soprano (Grande-Bretagne)

Le temps passé seule pour réfléchir m’a, curieusement, fait sentir une connexion plus étroite avec les autres et m’a amenée à valoriser beaucoup plus mes relations. Je suppose que le fait de me reconnecter avec moi-même et de m’écouter a permis à des canaux normalement ignorés de s’ouvrir et ça m’a menée à plus de profondeur. J’ai une plus grande conscience et appréciation de la beauté de Mère Nature. Ça me revient quand je sors me promener. Les couleurs vives qui décorent les arbres, le ciel bleu vif, le brillant éventail de chants d’oiseaux… c’est comme si je voyais et entendais tout pour la première fois.

Rose Naggar-Tremblay, Mezzo-soprano (Canada)

Je réapprends à profiter des petites choses de la vie et à prendre soin de mon entourage immédiat.

 

 

 

Nadine Benjamin, Soprano (Grande-Bretagne)

Cela m’a vraiment permis de m’arrêter et de jeter un œil sur ma vie à un niveau spirituel plus profond et de chercher à voir comment me connecter aux autres. Je fais des vidéos Facebook en direct du lundi au vendredi, ce qui me permet de rester connectée avec les gens.

Les arts du spectacle ont été les plus durement touchés par les répercussions du confinement. L’année de la pandémie nous a mis face à l’importance de ce que nous allions perdre alors que les lieux de spectacle fermaient leurs portes.

Nous avons vu les concerts se tourner vers le virtuel. Après tout, ce n’était pas le temps de laisser tout le monde le cœur lourd. C’est la nature de l’art d’amener de la lumière dans les plis sombres de la vie. Ce fut une occasion d’explorer les possibilités technologiques de la représentation artistique dans le contexte d’un monde appelé à devenir de plus en plus immersif.

N’empêche, les résultats au test du concert ­virtuel se sont avérés négatifs. L’expérience virtuelle ne remplace pas le spectacle vivant. On peut au moins dire que l’expérience a été faite.

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