Carissa Klopoushak, collaboratrice et interprète passionnée

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a théorie des six degrés de séparation ne s’applique ni aux communautés ethniques ni aux communautés musicales. La dernière fois que j’ai rencontré Carissa Klopoushak, c’était il y a presque huit ans, lorsque je l’ai interviewée avec les membres de son orchestre, Tyt i Tam. Ce groupe turbofolk ukrainien a été établi en 2003, a enregistré quatre albums et a fait des tournées au Canada, en Ukraine et en Australie. Cette fois-ci, nous nous sommes rencontrés dans un de ses lieux favoris du Mile End, alors qu’elle travaillait à McGill sur son doctorat ayant comme sujet l’interprétation d’œuvres pour violon.

J’ai demandé à Klopoushak de me parler de ses années formatrices. « Cela a commencé lorsque j’avais à peu près quatre ans. Dans les Prairies, en plein hiver, il y avait toujours beaucoup de musique dans notre maison, surtout de la musique ukrainienne traditionnelle. La musique de chambre a commencé à faire partie de ma vie seulement à l’école secondaire à Saskatoon, même si les deux genres restent extrêmement importants pour mon être profond. »

Klopoushak considère maintenant qu’Ottawa est sa maison après avoir remporté une place dans l’Orchestre du Centre national des arts en 2014. « Même si je me suis rangée pour l’instant, j’aime que mes collègues et ceux qui suivent mon parcours me voient comme une violoniste curieuse et polyvalente ainsi qu’une exploratrice. »

Pendant les cinq années précédant son arrivée à l’OCNA, Klopoushak semblait se déplacer constamment. Après avoir gagné le Concours de musique national Eckhard-Gramatté en 2009, qui l’a menée à une tournée, elle a aussi été occupée en tant que cofondatrice et directrice artistique du Festival Ritornello dans sa ville natale cette même année.

« Avec Ritornello, nous avons compris que nous voulions alimenter notre communauté, explique Klopoushak. Saskatoon est un endroit que de nombreuses personnes quittent, incluant des musiciens talentueux. Nous voulions faire revenir les gens à la maison en créant quelque chose. Avril est un bon mois pour faire cela. » C’est avec enthousiasme qu’elle ajoute : « Je suis tellement excitée de revenir à la maison pour Ritornello cette année, puisqu’il s’agit de notre 11e saison. »

 

Photo: Courtoisie de l’artiste

Construire la personnalité tout en étant très occupée

Klopoushak est lauréate du concours de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada de 2018, pour lequel elle a reçu un violon 1851 Jean Baptiste Vuillaume, le Maggini. Il ne s’agissait pas de son premier succès dans ce concours. En 2012, elle avait gagné un emprunt de trois ans d’un violon et d’un archet 1869 de Vuillaume.

Comment compare-t-elle de tels instruments anciens à des instruments contemporains ? « Chacun de ces instruments a vécu différentes vies. Je ressens que plus ces vieux instruments sont joués avec respect et passion, plus ils développent une tonalité et une personnalité particulières. »

« J’ai eu de la chance de jouer ces deux violons Vuillaume. Les instruments devraient être joués. Je travaille avec ceux à qui on a loué ces violons avant moi et qui ont fait leur contribution. Je suis toujours en train de former la personnalité du plus vieux Vuillaume. »

Étant moi-même d’origine ukrainienne, je comprends l’attrait magnétique de l’héritage culturel. Alors, j’ai demandé à Klopoushak de me parler de sa thèse de doctorat de 2013. « Cela m’a permis d’explorer ma culture ukrainienne un peu plus profondément que la musique folk à laquelle j’avais été exposée pendant de nombreuses années. J’ai analysé des répertoires pour violon des compositeurs ukrainiens Maxym Berezovskyj, Mykola Lysenko, Borys Lyatoshynskyj, Valentyn Silvestrov et Myroslav Skoryk. Cette enquête m’a donné un aperçu plus profond ainsi qu’une raison d’explorer plus loin l’univers classique de mes racines ethniques. »

Avant d’accepter son poste actuel à l’OCNA, elle a passé une année en tournée en Australie et aux États-Unis avec l’Australian Chamber Orchestra. Une fois que Klopoushak s’est établie, une alchimie musicale intéressante a eu lieu entre elle et trois autres membres de l’ACO.

Photo: Bo Huang

Avec la violoniste Jessica Linnebach, l’altiste David Marks et la violoncelliste Julia MacLaine, Klopoushak a formé l’Ironwood Quartet en 2014. « Ce projet est né de notre passion pour la musique de chambre, dit-elle avec enthousiasme. Nos horaires sont avantageux, fixés par la plus grande entité dont nous faisons tous partie. L’Ironwood Quartet est un petit cadeau. Cet arrangement nous permet de jouer au Centre culturel canadien alors que nous sommes en tournée ce printemps avec l’OCNA.

« Les membres d’Ironwood vont certainement être actifs une fois que nous allons être de retour à la maison, dit Klopoushak. Nous allons jouer régulièrement au New Hampshire, puis, le 14 juillet, nous allons être au festival d’Indian River à l’Île-du-Prince-Édouard. Ensuite, nous allons nous rendre dans le comté de Prince Edward en Ontario. Ironwood Quartet assure la direction artistique du festival Classical Unbound cette année et nous sommes tous très contents du programme de trois jours que nous avons assemblé. »

Avant de partir, Klopoushak revient sur un projet important pour elle. « On m’a demandé de coécrire la partition d’un ballet pour la production collaborative indigène ukrainienne Ancestors & Elders de la troupe Ukrainian Shumka Dancers, dont la première mondiale a eu lieu en avril 2018. J’ai aimé ce genre de collaboration et je veux vraiment travailler encore plus à mélanger le folk et le classique. »

« J’espère poursuivre un tel projet avec Alexandru Sura, qui joue du cymbalum. J’aime explorer les aspects sociaux de la création musicale. Je suis ouverte à essayer de nouvelles choses et à explorer, des projets et encore des projets. »

Natasha Gauthier a résumé le talent artistique de Klopoushak sur artsfile.ca : « Le son qu’elle produit est substantiel, riche, guidé par le rythme, et l’honnêteté brute de sa musicalité est modérée par une virtuosité confiante et légère. »

www.carissaklopoushak.com

 

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A propos de l'auteur

Vasyl Pawlowsky holds a B.A. in Slavic Languages and Literartures from the University of Waterloo, an M.A. in the same, specializing in 20th century Ukrainian literature from the University of Ottawa, and a Masters in Library and Information Studies from McGill University. He has worked in the aerospace, educational and legal sectors as an information specialist, in both Canada and Ukraine. He has also experience in both print and broadcast journalism, as a copy writer, editor, producer and program host. He has published in the Eastern Economist, The Kyiv Post, The Kyiv Weekly, The Ukrainian Weekly, FreePint and Maclean's Magazine.

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