Alice inspire une pièce sur l’amour et le deuil

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Les Aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir sont devenus des incontournables de notre culture dont l’héroïne a inspiré de nombreux films. Il n’est donc pas surprenant qu’une nouvelle pièce inspirée des classiques de Lewis Carroll, Alice and the World We Live In de la Montréalaise primée Alexandria Haber, sera présentée en première mondiale au Théâtre Centaur du 15 octobre au 3 novembre.

Haber a librement emprunté à l’univers déjanté d’Alice au pays des merveilles. Son Alice (Jane Wheeler) a vécu une bouleversante tragédie personnelle. Compte tenu de la prolifération d’attaques terroristes dans le monde, le décès de son mari dans un attentat pourrait être qualifié de « nouvelle normalité ». La directrice artistique du Centaur, Eda Holmes, décrit la pièce comme « une exploration active, sans pathos, du deuil ». L’Alice d’Haber vit une réalité qui « ne peut pas être vraie » lorsque son monde se brise. Celle de Carroll partage le même sentiment après être tombée dans le terrier du lapin.

Alice and the World We Live In a reçu le deuxième prix du concours Write-on-Q! 2017 d’Infinithéâtre. Le prix incluait une lecture publique. À la demande de Holmes, Haber a remanié le texte original écrit pour sept personnages afin d’en faire une pièce à deux personnages.

Au cours des deux dernières années, Playwrights’s Workshop Montréal a financé trois projets de création de cette pièce avec la directrice artistique, du théâtre Imago, Micheline Chevrier, comme dramaturge. Holmes, qui décrit Chevrier comme étant « très, très douée », note que la dramaturge « amène plus de clarté à l’histoire ». Le défunt mari d’Alice, qui apparaît dans la pièce, se nomme Ever (Daniel Brochu). Ce prénom à lui seul laisse croire qu’Alice est en réalité une allégorie, ce que confirme le matériel documentaire de l’œuvre.

Au début de la pièce, Alice est figée dans un dangereux col de montagne, incapable d’avancer ou de reculer. Selon les notes de production, elle est « suspendue entre les multiples possibilités de ce qui aurait pu être et ce qui est ». La directrice explique que l’imagination d’Alice se déferle probablement à cause de son chagrin intense. La production espère montrer un parallèle entre Alice et nous. Ouvrir notre cœur permettrait de sortir de l’impasse.

Haber a vu ses pièces de théâtre produites à travers le Canada et une fois à l’étranger. En 2010, elle a remporté le concours Write-on-Q! pour Life Here After. Une autre pièce, On This Day, jouait au Théâtre Centaur en 2016. Mouth to Mouth, coécrite par Haber et Ned Cox, a été vue au Festival Fringe de Montréal en 2017 et a ensuite été jouée à Londres au White Bear Theatre.

Holmes est devenue directrice artistique et administrative du Théâtre Centaur il y a deux ans, après avoir été directrice associée du Shaw Festival de Niagara-on-the-Lake de 2010 à 2017. Elle a remporté plusieurs prix de mise en scène, notamment les prix Dora pour la comédie musicale Little Mercy’s First Murder et pour la première adaptation en anglais de Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard. De même, Chevrier, qui travaille en anglais et en français et qui est à la fois metteure en scène, dramaturge et directrice artistique a également reçu de nombreux prix. De plus, elle enseigne régulièrement à l’École nationale de théâtre de Montréal.

Jane Wheeler a joué à plusieurs reprises au Centaur ainsi qu’à travers le Canada; sa filmographie inclut le film majeur de 2015, Brooklyn. De son côté, Brochu est un acteur chevronné qui a beaucoup voyagé dans sa carrière, y compris aux États-Unis.

L’équipe qui travaille sur Alice and the World We Live In inclut le couple formé par la compositrice-interprète et violoniste Anna Atkinson et le multi-instrumentaliste Alexander MacSween, qui s’occupent ensemble de la conception sonore. Holmes dit que le son et la musique d’Alice offrent une expérience descriptive ou émotive et que « la pièce traite du fonctionnement de nos esprits ». Gregory-Yves Fénélon est l’assistant réalisateur. La directrice dit « adorer entrer en relation avec une génération plus jeune » et précise qu’elle travaille côte à côte avec son assistant; elle garde toujours le contrôle de la direction. Fénélon, un Canadien d’origine haïtienne dans la vingtaine, a suivi une formation professionnelle en théâtre et en musique et s’est produit sur les scènes nationales canadiennes et américaines en tant qu’acteur et musicien solo. Il obtiendra son diplôme en théâtre de Concordia au printemps prochain.

Le conflit central dans Alice and the World We Live In réside dans le fait que la protagoniste doit apprendre à abandonner son bien-aimé défunt mari et à poursuivre sa vie. C’est évidemment une lutte universelle. Le ton de l’aperçu vidéo en ligne du Centaur est résolument optimiste, nous permettant de constater qu’Alice peut en fait être assez drôle.

Le Théâtre Centaur offre au grand public deux occasions d’en savoir plus sur l’univers théâtral d’Alice : une conversation avant-première et une discussion en tête-à-tête mettant en vedette la rédactrice en chef de la Gazette de Montréal, Lucinda Chodan, en discussion avec la dramaturge. Des rafraîchissements gratuits seront offerts lors de ce dernier événement, courtoisie du restaurant Bonaparte. Pour les détenteurs de billets, il y a deux causeries organisées après le spectacle, les 24 et 27 octobre, et un « salon du samedi ».

www.centaurtheatre.com

Traduction par Andréanne Venne

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