Tous les masques ne sont pas égaux, mais il est important d’en porter un

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À quelques exceptions près, la ville de Toronto exige le port du masque dans les espaces publics intérieurs, tout comme l’arrondissement de Côte Saint-Luc à Montréal. La ville de Montréal adoptera une mesure similaire à la fin du mois de juillet.

Précédemment, malgré la pratique obligatoire en Asie, les experts canadiens de la santé ont affirmé que les masques n’étaient pas utiles pour endiguer la propagation du virus, en invoquant un manque de preuves scientifiques. La question se pose à savoir si le gouvernement agissait stratégiquement pour empêcher le public d’acheter des masques médicaux destinés en priorité aux travailleurs de première ligne, qui sont exposés aux particules du virus à des niveaux bien plus élevés.

Début juin, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que « compte tenu de l’évolution des preuves, l’OMS conseille aux gouvernements d’encourager le grand public à porter des masques là où la transmission est répandue et où la distanciation physique est difficile, comme dans les transports publics, les magasins ou d’autres environnements clos ou très fréquentés ».

Cependant, les informations fournies aujourd’hui par les experts mondiaux de la santé indiquent qu’il existe une hiérarchie de l’efficacité de filtration des masques pour prévenir la propagation de la COVID-19. Le grand public a été encouragé à porter des masques non médicaux qui peuvent être fabriqués à domicile ou achetés chez différents détaillants.

Le N95 est le masque bucconasal le plus efficace contre la propagation du coronavirus. « N95 » est une désignation donnée aux masques qui filtrent au moins 95 % des particules virales et qui sont approuvés par Santé Canada pour être utilisés par les travailleurs de la santé. Ils présentent toutefois un inconvénient : ils sont difficiles à fabriquer et ont une date de péremption. Selon un article du site web Healthline, les masques N95 munis de valves frontales qui agissent comme des ventilateurs pour augmenter la respirabilité du masque pour le porteur font plus de mal que de bien en permettant l’expiration d’air non filtré, ce qui va à l’encontre du but du port d’un masque. « Le virus peut être transmis par les valves, qui n’offrent aucune filtration », déclare le Dr Ali Raja, professeur associé à la Harvard Medical School.

Les masques chirurgicaux représentent la meilleure solution de rechange au N95. Ils sont peu serrés, mais filtrent tout de même entre 62 et 80 % des particules respiratoires, suivant le fabricant. Une étude scientifique sur l’efficacité des masques publiée en 2016 dans le Canadian Medical Association Journal a montré que les masques chirurgicaux étaient presque aussi efficaces que les respirateurs N95.

Les masques non médicaux sont une autre solution peu coûteuse, en plus d’être respectueux de l’environnement. L’OMS et le gouvernement du Canada ont même publié des exigences minimales pour les masques artisanaux fabriqués à la maison. Le gouvernement du Canada recommande notamment que les masques non médicaux comportent au moins deux couches de tissu (coton ou lin) tissé serré et qu’ils « ne soient pas faits de plastique ou d’autres matériaux non respirants, qu’ils ne soient pas fixés avec du ruban adhésif ou d’autres matériaux inappropriés, qu’ils ne soient pas faits exclusivement de matériaux qui se désagrègent facilement, comme des mouchoirs en papier ».

Les recommandations provisoires de l’OMS publiées début juin précisent que « la combinaison idéale de matériaux pour les masques non médicaux devrait comprendre trois épaisseurs : 1) une couche interne en matière hydrophile (par exemple, en coton ou en un mélange de coton); 2) une couche externe en matière hydrophobe (par exemple, en polypropylène, en polyester ou en un mélange de ceux-ci) qui peut limiter la contamination externe pénétrant par le nez et la bouche du porteur; et 3) une couche hydrophobe moyenne en matière synthétique non tissée comme le polypropylène ou une couche de coton qui peut améliorer la filtration ou retenir les gouttelettes ».

Les lignes directrices de l’OMS indiquent en outre qu’« il est préférable de ne pas choisir de tissu élastique pour la fabrication des masques; pendant le port, le tissu du masque peut être étiré sur le visage, ce qui augmente la taille des pores et diminue l’efficacité de la filtration pendant l’utilisation. […] Les tissus qui peuvent supporter des températures élevées (15,5°C ou plus) sont préférables ».

Les bandanas sont une des pires options de masques artisanaux et ne devraient être utilisés qu’en dernier recours par quiconque cherche à se protéger, car l’efficacité d’un bandana plié n’est que de 9,65 %. Selon Santé publique Ontario, « certains tissus (par exemple, les serviettes et les foulards) ont une pénétration légèrement inférieure (environ 20-80 % pour les serviettes, augmentant avec le diamètre des particules), comparable, selon les auteurs, à d’autres études sur les niveaux de pénétration des masques chirurgicaux (mesurés dans les études citées allant de 51-89 %) ».

Selon une étude américaine du Wake Forest Baptist Medical Center, « les meilleurs masques artisanaux ont obtenu une filtration de 79 %, contre 62 % à 65 % pour les masques chirurgicaux et 97 % pour les masques N95. Mais d’autres masques faits maison testés ont eu des résultats nettement inférieurs, n’offrant parfois qu’une filtration de 1 % ».

Le modèle le plus efficace était constitué de deux couches de « coton à courtepointe de haute qualité et de poids élevé, comptant au minimum 180 fils au pouce, et d’autres à tissage particulièrement serré et à fils plus épais, comme les batiks. Un masque à double couche avec une simple couche extérieure de coton et une couche intérieure de flanelle a également donné de bons résultats », selon l’étude.

Il existe autant d’options de masques artisanaux que de tissus, mais il est essentiel de tenir compte de l’efficacité des tissus lors de la fabrication ou du choix des masques. « Nous ne voulons pas que la population pense qu’un simple morceau de tissu suffit et qu’elle éprouve un faux sentiment de sécurité », conclut l’étude.

Vérification du prix des masques faciaux

Les prix des masques ont évolué au fil du temps et des détaillants. En avril, les masques médicaux jetables coûtaient environ 60 $ par boîte de 50 en pharmacie. En mai, chez Costco, les masques non médicaux coûtaient environ 30 $ la boîte de 50 et en juin, ils sont tombés à 25 $ la boîte de 50. Chez Canadian Tire, les masques non médicaux coûtaient 40 $ par boîte de 50 et chez Réno-Dépôt, 38 $ par boîte de 50. N’oubliez pas que la partie métallique est sur le dessus et appuyez sur l’arête de votre nez pour ajuster le masque sur votre visage.

Un masque bucconasal individuel de TakeCare Supply coûtait 9,50 $ en mars, mais coûte maintenant 37,50 $ pour un lot de trois. Roots Canada propose actuellement des masques individuels en coton à 22 $, tandis qu’ils se vendent 15 $ à La Baie.

Traduction par Mélissa Brien

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