Quatuor Brentano : une collaboration de cohesion intense

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Le film de 2012 A Late Quartet est en grande partie construit autour de la ­préparation et de l’interprétation du Quatuor en do mineur, op. 131 de Beethoven. Le film a été salué à tous les chapitres – le jeu en particulier. Les acteurs ne sont cependant pas des musiciens ! Le Quatuor Brentano a fourni le son de manière particulièrement efficace du fictif Fugue String Quartet du film.

Dans la scène finale du film, le violoncelliste de l’ensemble (l’acteur Christopher Walken) arrête le concert et explique au public qu’il n’est plus capable de relever les défis de la musique (il est atteint de la maladie de Parkinson). Anticipant qu’il pourrait ne pas être en mesure d’achever le concert, ses ­collègues et lui ont engagé une remplaçante, une violoncelliste interprétée à l’écran par la vraie violoncelliste du Brentano, Nina Lee. Quand les musiciens reprennent, Lee plonge vraiment, ce qui rend la tenue des autres joueurs plus sérieuse en comparaison.

J’ai demandé au premier violoniste du Brentano Mark Steinberg si Lee est toujours aussi animée. « Oh oui, elle l’est certainement, répondit-il, même si je crois que nous le sommes tous dans une certaine mesure. »

En plus de Steinberg et Lee, la violoniste Serena Canin et l’altiste Misha Amory forment le Quatuor Brentano. Tous, sauf Lee, sont membres depuis son début en 1992. Lee a rejoint la formation en 1997, en remplacement du violoncelliste Michael Kannen qui est parti lorsque sa femme a été blessée dans un
accident d’automobile. Kannen joue occasionnellement avec le quatuor depuis, dans des œuvres qui nécessitent un deuxième violoncelle, le Quintette en do majeur de Schubert par exemple. Il a également remplacé Lee pendant ses grossesses.

L’ensemble est établi à New York et ses membres font souvent du travail individuel à moins d’une journée de route de la ville. Lee, par exemple, a joué dans les festivals de Marlboro et de Tanglewood. Titulaire d’une  maîtrise de Juilliard (les quatre musiciens de Brentano sont diplômés de Juilliard), elle enseigne à Princeton et à Columbia. Elle a travaillé avec de nombreux musiciens éminents, dont le violoniste et chef d’orchestre Jaime Laredo et la pianiste Mitsuko Uchida.

Ses collègues ont des CV aussi impressionnants. Le premier violoniste Steinberg a ­participé à des festivals de musique de chambre en Hollande, en Allemagne, en Autriche et en France. Ses apparitions en solo avec plusieurs orchestres, dont l’Orchestre Philharmonia de Londres et l’Orchestre ­philharmonique de Los Angeles, ont été ­chaleureusement accueillies. Partisan de la musique contemporaine, Steinberg a travaillé avec de nombreux compositeurs et a joué avec des ensembles musicaux du XXe siècle comme la Guild of Composers, le Da Chamber Chamber Orchestra, Speculum Musicae et Continuum, avec lesquels il a ­enregistré et fait de nombreuses tournées aux États-Unis et en Europe.

Misha Amory a remporté le Naumburg Viola Award de 1991 et il est depuis actif en tant que soliste et chambriste. Ses ­nombreuses prestations prestigieuses incluent le festival de Marlboro, le Seattle Chamber Music Festival, le festival de Vancouver et la Chamber Music Society du Lincoln Center. Il a enregistré les sonates pour alto de Hindemith pour la Musical Heritage Society et fait partie des facultés de Juilliard et du Curtis Institute de Philadelphie.

La deuxième violoniste Serena Canin est née dans une famille de musiciens professionnels à New York. Elle a fait des tournées aux États-Unis avec Music From Marlboro, le Brandenburg Ensemble et Goliard Concerts. Canin a enseigné la musique de chambre à de jeunes musiciens à la Chamber Music Society du Lincoln Center et enseigne également aux universités de Princeton et de New York. Elle vit à Manhattan avec son mari, le pianiste Thomas Sauer.

Bien que le Brentano joue les grands classiques du répertoire habituel, il accorde une attention considérable au très ancien et au tout nouveau – par exemple, des transcriptions de madrigaux de Monteverdi ou de ­nouvelles pièces de compositeurs vivants, comme Steve Mackey et Charles Wuorinen.

Indépendamment de ce que les musiciens choisissent de jouer, le Quatuor Brentano est très estimé pour ce que le New York Times appelle « un son luxueusement chaleureux, un lyrisme ardent et un frisson palpable d’excitation ». Le Cleveland Plain Dealer opine : « La perfection peut être impossible, dans l’art comme dans la vie, mais les Brentano s’en rapprochent… L’interprétation était souple et inclusive… une collaboration d’une cohésion intense, qui a ­permis à la musique de planer et de chanter comme si elle était jouée pour la première fois. »

Depuis 2014, le Quatuor Brentano est l’artiste en résidence à l’Université Yale et occupait précédemment un poste similaire à Princeton. Sa vaste discographie comprend de la musique à la fois nouvelle et ancienne sur des étiquettes telles que Aeon et Naxos.

Cette saison, le quatuor se produira dans plusieurs villes de l’État de New York et traversera l’Atlantique pour apparaître également à Paris, Berlin, Londres, Amsterdam et dans une demi-douzaine d’autres villes européennes. Il y aura aussi deux concerts au Canada, le premier au Théâtre Maisonneuve à Montréal le 4 décembre, puis à Toronto le 11 janvier au Théâtre Jane Mallett du St. Lawrence Centre for the Arts.

Les programmes canadiens promettent d’être particulièrement intéressants. Ils ­comprennent les Bagatelles de Webern entrecoupées des Menuets (D. 89) de Schubert, Il Tramonto de Respighi et le Quatuor à cordes no 2 de Schoenberg pour soprano et quatuor à cordes. Dans les deux cas, la soprano Dawn Upshaw chantera la ligne vocale.

Le Respighi, un poème de Shelley en italien, est romantique à souhait. Le quatuor de Schoenberg est écrit dans un langage harmonique plus moderne, mais il est aussi ­émotionnellement romantique et plus accessible que d’autres œuvres du compositeur.

Le programme de Toronto comprendra ­également le Quatuor à cordes no 4 de Mario Davidovsky. C’est une œuvre qui, selon Steinberg, est intrigante et originale sans être excessivement exigeante de l’auditeur. Le public montréalais n’entendra pas le Davidovsky. Au lieu, les musiciens joueront le Quatuor K. 465 « Dissonance » de Mozart – ce qui n’est pas, à vrai dire, un mauvais prix de consolation.

Le quatuor Brentano et Dawn Upshaw se produiront le 4 décembre au Théâtre Maisonneuve de Montréal, www.placedesarts.com, puis à Toronto au Jane Mallett Theatre du St. Lawrence Centre le 11 janvier, www.stlc.com.

Traduit par Mélissa Brien

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