Prom Queen: The Musical

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La toute nouvelle comédie musicale du Centre Segal célèbre l’adolescence, la famille et un moment marquant de l’histoire des droits des homosexuels au Canada.

En 2002, Marc Hall, un adolescent de 17 ans, demande la permission d’inviter son petit ami à son bal de finissants. Sous prétexte que l’homosexualité est incompatible avec l’enseignement catholique de son école à Oshawa, en Ontario, sa demande est refusée. Avec le soutien de ses parents et amis, Marc décide alors de poursuivre la Commission scolaire catholique de Durham devant les tribunaux, soulevant un débat controversé qui remet en question la façon dont la liberté de religion garantie par la Charte canadienne devrait être exercée par une école subventionnée par l’État et qui met de l’avant les droits des homosexuels à une époque où le mariage entre personnes de même sexe n’est pas encore accepté au pays.

Après deux jours d’audiences, le juge Robert MacKinnon ordonne la levée de l’interdiction à M. Hall de participer à son bal accompagné de son ami. « Marc Hall, écrit le juge, est un Canadien catholique qui tente d’affirmer son identité homosexuelle. Sur cette base et en vertu de ses droits dans l’article 15 de la Charte, il n’est donc pas valable de lui interdire de prendre part à un événement scolaire avec ses camarades pour célébrer la fin de ses études secondaires. »

Cette bataille juridique et ses répercussions ont donné lieu à un documentaire (Prom Fight: The Marc Hall Story), un téléfilm (Prom Queen: The Marc Hall Story) et maintenant Prom Queen: The Musical.

La productrice Mary Young Leckie se consacre depuis toujours aux enjeux liés à la justice sociale, abordant autant la conservation de l’environnement que les pensionnats canadiens. « C’est une question qui anime beaucoup mon engagement professionnel, explique-t-elle, mais outre cet aspect, l’histoire de Marc regorge d’aspects amusants. »

Peu de temps après l’arrêt du tribunal, Mme Leckie a été contactée pour adapter l’histoire de Marc au cinéma. Elle s’est d’abord intéressée au sujet parce que tout en connaissant bien la position morale de l’Église catholique contre l’homosexualité, elle était « stupéfaite de constater que rien n’avait changé en 2002, alors qu’elle croyait que le monde avait évolué. Mais l’homme aussi m’a charmée – Marc est un jeune inspirant ». Ressentant un attachement envers la famille Hall, elle s’est mise à étudier l’histoire de Marc et la façon dont elle pourrait la raconter. « J’ai d’abord songé à une sorte de critique sociale très sérieuse avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un univers d’adolescents. En dernière année de secondaire, la seule chose qui compte pour eux, c’est de s’amuser au bal de finissants. Pour [le scénariste]Kent Staines et moi, il fallait donc intégrer des moments de joie. »

Au lieu de s’inspirer directement du film, Kent et elle se sont appliqués à tisser une nouvelle trame pour la comédie musicale. « Même si l’histoire est la même, les épisodes mis en valeur diffèrent nécessairement de ceux d’un [documentaire]ou d’un long métrage. » Puis ils sont partis à la recherche du tandem parfait de parolier et compositeur, auditionnant près d’une douzaine d’équipes sur une période de trois ans.

« Nous avons cogné à toutes les portes », confie Mme Leckie, donnant la parole autant à des scénaristes chevronnés qu’à des musiciens de pop, avant de choisir les jeunes artistes de la relève Akiva Romer-Segal (paroles) et Colleen Dauncy (musique). « Outre le fait que les études secondaires de Colleen et Akiva remontent à un passé encore récent, explique-t-elle, les deux ont une grande expérience de la musique pop et du théâtre musical et se souviennent assez bien de leur propre bal pour pouvoir traduire la joie et l’enthousiasme qu’il suscite. »

La distribution les rôles d’une comédie musicale dont l’action se déroule dans une école secondaire leur a aussi permis de découvrir de jeunes nouveaux talents. Dans cette optique, les producteurs se sont adjoint les services du chorégraphe et juge Shawn Cheesman de l’émission So You Think You Can Dance? « Nous avions besoin d’un groupe solide de choristes, mais [Shawn Cheesman] cherchait aussi des danseurs, confirme Mary Young Leckie, des individus pouvant interpréter des personnages capables à la fois de chanter, de danser et d’émouvoir le public. »

Cette grandiose comédie musicale sera bientôt à l’affiche à Montréal. « Le Centre Segal a investi beaucoup d’argent dans les décors, les costumes, la musique, les artistes. C’est une importante distribution accompagnée d’un groupe rock et pop – un rendez-vous à ne pas manquer ! »

La version cinématographique est sortie en 2004, mais il a fallu 12 ans pour assurer l’adaptation scénique. « Étant donné que le spectacle a pris tellement de temps à préparer, Kent et moi craignions que l’histoire ait perdu de sa pertinence, avoue-t-elle. Je crois que nous vivons en vase clos dans l’industrie du divertissement, nous imaginant que le reste du monde prend exemple sur nous. Lorsque la fusillade est survenue à Orlando, j’ai compris que le monde n’avait pas changé ou pas encore suffisamment. Espérons que cette comédie musicale change la donne. »

Quel public Mary Young Leckie imagine-t-elle pour Prom Queen ? « Je souhaite que le spectacle plaise à tout le monde, s’exclame-t-elle en riant. C’est une très belle histoire d’amour familial et d’acceptation de sa différence. Les moments où Marc révèle son homosexualité à ses parents et où ceux-ci doivent accepter cette réalité en plus de le voir quitter le domicile pour aller à l’université sont particulièrement émouvants. Que dire encore du drame romantique et des épisodes de la vie de Marc occultés dans le film, que nous exposons dans la comédie musicale ? Enfin, un peu comme dans le film Grease, ce sont des adolescents qui veulent plaire à tout prix et s’éclater à leur bal de finissants en compagnie de leur petit(e) ami(e). »

Traduction : Véronique Frenette

Prom Queen: The Musical sera à l’affiche au Centre Segal, du 27 octobre au 20 novembre. www.segalcentre.org/fr/

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A propos de l'auteur

A lover of words, literature, music, and culture, Clark makes her home in Montréal where she enjoys going to libraries and museums, playing flute, guitar, and ukulele, and sewing and DIY projects. She is currently a freelance writer and translator. / Passionnée de la culture et surtout des mots, de la littérature et de la musique, Rebecca Anne Clark habite à Montréal où elle aime aller aux bibliothèques et aux musées, jouer la flûte traversière, la guitare, et l'ukulélé, et aussi la couture et le bricolage. Elle est actuellement écrivaine et traductrice pigiste.

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