Critique de disque : Yannick Nézet-Séguin, Introspection: Solo Piano Sessions

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Introspection: Solo Piano Sessions

Musique de Bach, Mozart, Haydn, Rachmaninoff, Chostakovitch, etc.

Yannick Nézet-Séguin, piano

Deutsche Grammophon DG 289 48606184

★★★★★

Les confinements et les restrictions ont été éprouvants pour tous. Pour ceux qui se soucient de la musique classique, il a été frustrant de ne pouvoir écouter de la musique en direct. Pour ceux qui font de la musique pour gagner leur vie, c’est dévastateur pour l’être et même pour la carrière. Yannick Nézet-Séguin a vu son habituel tourbillon de concerts à Montréal, New York, Philadelphie et ailleurs se réduire à un filet. L’été dernier, alors qu’il ne pouvait presque plus diriger, il s’est remis au piano et le résultat est ce fascinant album solo enregistré dans la salle de concert du Domaine Forget, dans Charlevoix. De fait, Yannick a été contraint de faire de la musique tout seul. Mais il avait une autre motivation. Son professeur de piano de longue date, Anisia Campos (1928-2020) venait de décéder. Madame Campos est née au Brésil et a ensuite étudié avec Cortot et Arrau. Yannick a étudié avec elle à Montréal pendant près de 10 ans.

Yannick s’est récemment produit avec l’Orchestre Métropolitain jouant Mozart, mais ses prestations solos sont rares. Mais comme on pouvait s’y attendre avec un musicien aussi doué, lorsqu’il s’assoit au piano, il a quelque chose à dire. Dans cet album, le répertoire a été soigneusement choisi pour se rapporter à la mélancolie que beaucoup d’entre nous ont ressentie au cours de l’année écoulée. Aucune des pièces choisies ne parle de virtuosité technique. Même les œuvres de Scarlatti (Sonate K. 87 en si mineur), Haydn (Sonate n°33 en ut mineur) et Mozart (Adagio K. 540 en si mineur) sont teintées de tristesse et, oui, d’introspection. Yannick les joue toutes avec soin et conviction et résiste à la tentation de les faire exprimer plus que leurs compositeurs ne l’ont voulu.

Parmi les faits saillants, il y a une lecture réfléchie de Prélude et fugue en ut mineur op. 87 de Chostakovitch et une interprétation sombre et puissante de la Rhapsodie en sol mineur op. 79 n° 2 de Brahms. L’ensemble comprend également D’après Hopper, une courte pièce d’Éric Champagne (1980-) écrite expressément pour Yannick. Champagne a été compositeur en résidence de l’OM entre 2012 et 2014. L’excellence du son de l’enregistrement reflète la qualité exemplaire de la salle de concert de 600 places du Domaine Forget. Yannick et des membres de l’OM offriront un programme 100 % Mozart au Domaine Forget le 23 juillet.

 

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A propos de l'auteur

Former conductor and broadcaster, Paul E. Robinson, is the author of four books on conductors, Digital Editor for Classical Voice America, and a regular contributor to La Scena Musicale.

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