Lise Davidsen/Renée Fleming (Decca)

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Une soprano en début de parcours livre un premier album tandis qu’une autre sort ce qui devrait être son dernier en carrière. Les contrastes sont trop criants pour être passés sous silence.

Lise Davidsen, originaire de Norvège, a capté l’attention au Concours Kathleen Ferrier il y a quatre ans, bien que sa voix sonne plus Flagstad que Ferrier. C’est un véritable instrument wagnérien, pleinement formé à 32 ans et comparable à un puissant orchestre. Deux arias de Tannhäuser sont relevées ici avec quelque chose comme de la nonchalance, une promenade dans le parc de Bayreuth sous une brise agréable.

Les défauts sont évidents dans la série de mélodies de Richard Strauss, culminant dans Vier Letzte Lieder, où Davidsen, malgré tout le charme de sa voix, n’a rien à ajouter à notre appréciation de ces adieux de Strauss. Ce n’est pas qu’elle est trop jeune, mais plutôt que sa voix doit encore développer les inflexions pour traduire les joies et les heurts d’une vie pleinement vécue. Davidsen n’est pas aidée par la direction lente d’Esa-Pekka Salonen d’un Orchestre Philharmonia indifférent. Je ne voudrais pas réentendre ces morceaux de sitôt, sinon interprétés par Flagstad, Lisa Della Casa, Schwarzkopf ou Nina Stemme.

Fleming, qui a enregistré un cycle des Vier Letzte Lieder plus que satisfaisant au sommet de sa carrière avec Christoph Eschenbach, applique les mêmes compétences aux Rückert Lieder de Gustav Mahler, presque comme s’il s’agissait d’un seul et même compositeur. Fleming passe à côté de toute l’ironie chez Mahler et la direction rigide de Christian Thielemann n’aide en rien. Une série de mélodies de Brahms, accompagnée par un Helmut Höll terne, est gâchée par la faible articulation en allemand et par les occasionnels ratés (voyez l’opus 84/4). Le plus merveilleux ici est la technique, perfectionnée au fil des ans pour masquer les failles et tirer le meilleur parti de ses capacités vocales. Quand elle tirera sa révérence, Mme Fleming fera un excellent professeur de chant.

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Traduction : Andréanne Venne

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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