L’hebdo Lebrecht : Hilary Hahn – Paris (Deutsche Grammophon)

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Deutsche Grammophon
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Lorsqu’on entend parler de « multiples facteurs » en 2021, cela signifie généralement que la Covid n’est pas la seule cause de décès. Cet album a également des « multiples facteurs » qui causent sa perte.

Commençons avec le positif. Cet album marque le retour de la violoniste américaine Hilary Hahn après une année sabbatique dont la durée a été doublée par la pandémie. Hahn, 41 ans, est l’une des rares violonistes concertistes à jouir d’une large reconnaissance médiatique. Sa présence est essentielle sur nos scènes toujours vides.

Son jeu n’a rien perdu de son assurance et demeure toujours très convaincant. L’album, qui contient des œuvres composées par un Finlandais, un Russe et un Français s’intitule « Paris » parce que Hahn a longtemps rêvé d’y vivre. C’est tout.

L’orchestre qui l’accompagne est celui de Radio France, dirigé par son directeur musical finlandais Mikko Franck. Dans le premier concerto de Prokofiev, Hahn joue avec un émerveillement chuchoté égalé par les vents français. Je crains que ce ne soit là la fin des points positifs.

Le jeu de Hahn dans le Poème de Chausson manque de couleur, de passion et de séduction. En termes d’interprétation traditionnelle, il n’est pas neurotypique. Il n’est pas non plus parisien d’une manière que je puisse reconnaître, moi qui suis à moitié parisien.

La dernière paire de sérénades nous proviennent de Einojuhani Rautavaraa, un compositeur qui a lutté toute sa vie pour échapper à l’ombre de Sibelius en trouvant d’autres moyens d’exprimer l’immensité de la toundra nordique. La musique est d’un romantisme tardif, dont le ton et la durée conviennent parfaitement à une playlist de radio pour le petit déjeuner. Elle n’exige que peu des compétences finement aiguisées de Hahn. En tout, il y a à peine 50 minutes de musique sur cet album et je ne suis pas sûr que j’en voudrais plus. Quant au titre de l’album, j’ai mangé des croissants plus frais à Helsinki.