Petra Lang – Dire Wagner

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Par DANIEL SAMSON-LEGAULT

Ses parents étaient à peine musiciens. On lui a « permis » d’apprendre le violon et l’alto, pour ensuite l’enseigner. Du temps perdu pour une future chanteuse ? Petra Lang ne le croit pas du tout. « La pratique d’un instrument amène la rigueur. » Elle est trop diplomate pour tirer la conclusion. Je la propose : « Une chanteuse qui n’a pas de passé instrumental risque de manquer de rigueur et de discipline ? » « Effectivement. »

Après les compositeurs italiens et Mahler, Petra Lang a abordé Wagner, à 32 ans, avec le rôle de Waltraute dans La Walkyrie. On l’appelle maintenant, de plus en plus, la « Reine de Wagner ». La blonde allemande s’est spécialisée et se déclare pleinement comblée avec Wagner, et ce n’est pas qu’une question de culture commune. N’est-il pas lassant de reprendre souvent les mêmes rôles ? « J’y découvre toujours des nouveautés, de nouvelles perspectives, de nouveaux points de vue sur le personnage à chanter. » Elle peut en outre compter sur les visions variées des metteurs en scène.

Son passage des rôles de mezzo à des rôles de soprano apporte son lot de questions. Elle rappelle alors l’extrême importance de stabiliser ses aigus, de les soutenir sur de longs passages. Ce qu’elle a travaillé avec son illustre prédécesseure Astrid Varnay. Elle apprécie, d’ailleurs, le travail des Brunhilde du passé. « Je les aime toutes : Birgit Nilsson pour sa clarté, Kirsten Flagstad pour son gros son, Astrid Varnay pour son interprétation très soigneuse du texte. » Pour le reste, les voix de mezzo et de soprano, chez Wagner du moins, diffèrent moins en tessiture qu’en couleurs, soutient-elle.

Aux chanteuses qui craignent Wagner et ses exigences vocales, elle répète souvent qu’il faut s’appuyer sur le texte. Chez ce compositeur, plus que quiconque, il faut d’abord dire le texte. « Wagner écrit ses voix pour la déclamation. » Elle rappelle qu’à Bayreuth, le théâtre conçu par le compositeur est « construit pour ça ». « L’orchestre est en retrait pour donner la préséance au texte chanté. » Voilà peut-être ce qui rend le Wagner opératique plus difficile d’accès à qui ne comprend pas l’allemand…

Passionnée, Petra Lang est au service de sa voix, qu’elle repose au besoin, quitte à dire non à plusieurs propositions. Et elle adopte un mode de vie à l’avenant. « Je pense avoir un mode de vie plutôt sain », dit-elle en souriant. La journée d’un concert, le matin ou l’après-midi, sa gymnastique est d’abord pour le corps, ensuite pour la voix, car l’un ne va pas sans l’autre…

Il y a bien longtemps qu’elle est venue à Toronto et Montréal. On l’attend à Québec en septembre, avec l’Orchestre symphonique de Québec.

L’Orchestre symphonique de Québec présente Petra Lang, reine de Wagner le 18 septembre à 20 h au Grand Théatre de Québec.

www.osq.org

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