Budget du Québec : des investissements additionnels de 147 M$ sur deux ans pour la culture

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Le budget du Québec 2021-2022 du ministre des Finances Eric Girard a été dévoilé hier. Le milieu culturel québécois bénéficiera d’un prolongement du plan de relance post-COVID à hauteur de 147 M$, qui s’ajoutent au demi-milliard de dollars déjà annoncés. Il s’agit d’une bonification du Plan de relance économique du milieu culturel créé en juin dernier.

Suite à l’annonce, le Conseil québécois de la musique a publié le communiqué de presse suivant :

Le Conseil québécois de la musique accueille fort positivement les annonces du ministre des Finances Éric Girard concernant la culture faites lors de la lecture du budget 2021-2022, hier, le 25 mars. La culture, considérée comme un moteur économique important et comme le fondement même de l’identité québécoise, est citée parmi les priorités prépondérantes du gouvernement.


Rappelons d’entrée de jeu que le budget de l’an dernier présenté le 10 mars 2020, tout juste avant que le monde bascule en confinement, se démarquait de ceux des dernières années avec une véritable croissance des dépenses consacrées aux arts et à la culture. À ce budget, 200 M$ supplémentaires ont été investis au cours de l’année 20-21 pour amenuiser les effets de la pandémie sur le secteur culturel. 


Avec des dépenses pour soutenir le milieu artistique totalisant 483 M$, le budget 2021-2022 maintient l’engagement du gouvernement envers les arts et la culture et reconnaît les efforts que doit déployer un milieu cultuel fragilisé par la pandémie pour reprendre ses activités.

Soutien à la reprise des activités culturelles

392 M$ répartis sur 5 ans s’ajoutent à ce qui a déjà été annoncé (18 M$ pour la mesure particulière d’aide aux spectacles québécois d’avril à juin), incluant 214 M$ pour sortir le secteur culturel de la crise et 147 M$ pour prolonger le plan de relance économique de deux ans. Ainsi, entre autres initiatives, le prolongement de mesures exceptionnelles visant la reprise des activités est assuré alors que la lancée numérique pourra se poursuivre. Les détails de ces initiatives seront annoncés ultérieurement par la ministre de la Culture et des Communications.

La continuité des actions du CALQ et de la SODEC

Au moment d’écrire ces lignes, nous ne savons pas exactement quels sont les budgets alloués au Conseil des arts et des lettres du Québec et à la Société de développement des entreprises culturelles. Toutefois, l’augmentation du budget (passant de 400 M$ en 2020-2021 à 483 M$ en 2021-2022) nous laisse présager que les sociétés d’État consacrées aux arts et à la culture pourront inscrire leur mandat dans la continuité, notamment en ce qui a trait :

  • à la diffusion du contenu culturel québécois;
  • au soutien à la production cinématographique et télévisuelle;
  • à l’appui aux entreprises et aux organismes culturels dans la reprise de leurs activités pour assurer leur pérennité;
  • au soutien à l’innovation et la création dans le domaine des arts de la scène (théâtre, danse, cirque, musique, humour, etc.);
  • à la réalisation des ambitions numériques du secteur culturel;
  • au soutien des artistes et des écrivains dans leur création;
  • à la relance des festivals et évènements artistiques et culturels;
  • au soutien des producteurs et des diffuseurs de spectacles québécois dans toutes les régions du Québec.
     

Des crédits d’impôt additionnels 

Le régime fiscal québécois prévoit deux crédits d’impôt qui visent à soutenir l’industrie dans le processus de productions musicales, soit le crédit d’impôt pour la production d’enregistrements sonores, qui accorde une aide de 35 % applicable aux frais de main-d’ouvre engagés dans la production d’enregistrements sonores par les maisons de disques, ainsi que le crédit d’impôt pour la production de spectacles, qui offre un appui correspondant à 35 % des frais de main-d’ouvre engagés dans la production de spectacles, notamment les spectacles musicaux. Le gouvernement envisage, dans le cadre du budget 2020-2021, de majorer ces deux crédits d’impôt à 65 %.

L’accès numérique partout au Québec

Le budget affirme aussi la volonté de rendre accessible l’Internet haute vitesse sur tout le territoire québécois avec un investissement massif de 1,255 milliard $ d’ici la fin de 2022. Tous les Québécois auront ainsi accès aux productions artistiques numérisées.

Notons, en conclusion, que le lent retour à l’équilibre budgétaire qui s’échelonnera sur 7 ans ne prévoit pas de réduction des dépenses avant les élections de 2022. Le milieu dispose donc de deux années budgétaires pour effectuer un retour à la normale sans craindre de devoir composer avec des restrictions financières qu’un déficit budgétaire aussi important pourrait entraîner.

Voici également le communiqué de presse partagé par la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) :

MONTRÉAL, le 26 mars 2021 /CNW Telbec/ – L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC-CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent les efforts pour soutenir la culture, grâce à une enveloppe de 100 millions de dollars d’aide ponctuelle. Bien que temporaire, il s’agit d’un message positif envoyé par le gouvernement du Québec aux artistes, créateurs et professionnels de la culture. Une étude plus approfondie du budget permettra sans doute de mieux comprendre le détail des sommes indispensables annoncées jeudi.

En effet, il faut placer cette aide dans le contexte dramatique qui afflige le secteur de la culture, sans doute l’un des plus touchés par la pandémie. Rappelons que l’on assiste à une chute inédite du PIB pour les arts et spectacles au Québec. En comparant les périodes de mars à juin 2019 etde mars à juin 2020, nous constatons une baisse de 54 % du PIB sur l’année. Les emplois ont été perdus par dizaines de milliers, plus de 40 % de nos membres songent à quitter le métier et leur état psychologique est alarmant, comme nous l’avons détaillé dans un plaidoyer publié à la mi-mars.

Depuis maintenant un an, et pour de nombreux mois encore, les artistes, créateurs et professionnels de la culture risquent d’être sans travail et pour plusieurs sans revenu ni filet social. L’été s’annonce difficile, malgré la réouverture graduelle des salles de spectacle. Nous serons donc également attentifs aux orientations des sommes annoncées pour la santé mentale afin que cette aide soit accessible aux travailleuses et travailleurs autonomes de la culture.

Les huit associations qui regroupent quelque 26 000 membres font désormais de l’amélioration des conditions socioéconomiques des artistes, créateurs et artisans, la pierre angulaire de la relance en culture, car sans eux, celle-ci n’existe pas. Il faut marteler l’importance d’une réforme en profondeur des structures de financement du secteur culturel pour que l’argent « ruisselle » davantage jusqu’aux artistes.

En ce sens, une révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste afin d’améliorer la situation socioéconomique, des conditions de vie et de pratique des artistes, devient urgente.

Le secteur de la culture doit résister à la crise pour le rayonnement et la pérennité de la culture québécoise, sans quoi, c’est toute notre société qui en sortira perdante.

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