Alanis Obomsawin: Le chemin de la guérison

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La grande cinéaste, artiste graveure, chanteuse et conteuse d’origine abénaquise Alanis Obomsawin est une artiste autochtone incontournable. Membre de l’Ordre du Canada, grande officière de l’Ordre national du Québec, titulaire de 22 doctorats honoris causa, Alanis Obomsawin est arrivée à l’ONF en 1967 comme consultante pour rapidement passer derrière la caméra et y rester, créant un corpus d’œuvres sans égal. Le chemin de la guérison, le 50e et plus récent film de la prolifique cinéaste, rend compte de l’enrichissement et de l’autonomisation d’une communauté crie du Manitoba grâce à un modèle d’éducation adapté aux jeunes de la communauté.

Alanis Obomsawin a milité toute sa vie pour mettre en lumière et défendre la culture des Premières Nations. L’éducation est un de ses chevaux de bataille; elle a d’ailleurs longtemps enseigné l’histoire des Premières Nations dans les écoles québécoises et canadiennes, afin de redresser directement l’information biaisée transmise dans la majorité des livres d’histoire. Le chemin de la guérison fait état de l’enrichissement de la communauté crie de Norway House, au nord de Winnipeg, où l’école Helen Betty Osborne, qui est dotée d’un financement dont jouissent peu d’établissements autochtones, encourage l’estime de soi et valorise la culture des jeunes autochtones. Les cours de musique sont obligatoires, les jeunes voyagent à l’étranger, mais font aussi des expéditions de canot, et les professeurs les traitent avec respect et s’intéressent à eux et à leurs rêves, ce qui fait parfois toute la différence. Le long métrage est le cinquième film d’un cycle que la cinéaste a réalisé sur le bien-être et les droits des enfants, amorcé avec Le peuple de la rivière Kattawapiskak, un documentaire qui a valu à la cinéaste le prix Donald-Brittain 2013 du meilleur documentaire social et politique, sur la Première Nation d’Attawapiskat, une communauté crie du nord de l’Ontario dont le terrible dénuement était devenu un scandale national. « Les changements auxquels nous assistons depuis quelques années me comblent de bonheur », constate simplement la cinéaste. Ravie, elle évoque pêle-mêle l’intérêt nouveau du grand public pour la culture des Premières Nations, les effets bénéfiques de la Commission de vérité et réconciliation et de ses 94 appels à l’action, les efforts que font de nombreuses nations pour améliorer l’enseignement des langues et des traditions autochtones sur leurs territoires et le leadership décisif du premier ministre Justin Trudeau.

Le film Le chemin de la guérison prend le parti du bonheur sans ignorer le passé. Il témoigne du confinement dans les réserves, de l’interdiction de toute cérémonie culturelle, dont la danse du Soleil, et des atrocités commises dans les pensionnats amérindiens. Mais l’œuvre souhaite d’abord transmettre un message d’espoir : avec un encadrement scolaire adéquat, qui intègre leur histoire, leur langue et leur culture, les jeunes Autochtones peuvent trouver leurs voies et réaliser leurs aspirations. Vibrante d’espoir, Alanis Obomsawin, qui a tant souffert des injustices infligées à son peuple, cherche les mots : « Les jeunes ont retrouvé la danse du Soleil, déclarée illégale par la Loi sur les Indiens de 1885 et j’en suis si heureuse que je n’ai pas encore trouvé le vocabulaire artistique adéquat pour exprimer ma joie » Plus de 20 projets de créateurs et de créatrices autochtones sont en cours de production dans les différents studios de l’ONF qui lance Cinéma autochtone et offre plus de 200 films de cinéastes autochtones, dont 20 nouveautés et ajouts récents, en lecture en transit gratuite. Profitez-en !

www.onf.ca

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