Des femmes aux instruments à cordes : Julie Triquet et Yukari Cousineau

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Julie Triquet

Julie Triquet

Peu importe où elle va, Julie Triquet a ce désir d’aller à la rencontre de l’autre et de partager ce qui l’anime quotidiennement : la musique. Retour sur un parcours à la fois classique et extraordinaire de celle qui est devenue violon solo de l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal en 2012.

Originaire de Québec, Julie Triquet s’initie à l’étude du violon dès l’âge de 3 ans sous la direction du professeur Claude Létourneau. « Ma mère avait vu une entrevue avec lui à la télévision et elle avait été en quelque sorte convaincue. » Julie Triquet tombe amoureuse du violon dès les premiers instants. Elle poursuit par la suite son apprentissage au Conservatoire de musique de Québec avant d’être admise au légendaire Curtis Institute de Philadelphie avec David Cerone et Aaron Rosand, deux grands maîtres de l’instrument.

Primée à plus d’une reprise par le Conseil des arts du Canada, gagnante du premier prix du Concours OSM en 1982, Julie Triquet a un talent indéniable, et la rigueur nécessaire pour parvenir à un succès à la hauteur de ses ambitions. « À 13 ans, je savais que je deviendrais violoniste professionnelle. Ça faisait quand même 10 ans que je jouais de cet instrument. Je crois que la vie choisit un peu pour nous. Mes études ont toujours été concentrées vers le violon, alors c’était tout naturel pour moi de poursuivre dans cette voie », explique-t-elle.

Tout au long de sa carrière, Julie Triquet se signale comme chef de file en matière de musique de chambre. Elle sera premier violon du Quatuor Arthur-Leblanc, puis assistante violon solo aux Violons du Roy de 1993 à 1998. Maintenant violon solo d’I Musici, son rôle consiste selon elle à être le lien entre le chef d’orchestre et les musiciens. « Je dois donner l’exemple et je dois être là pour les musiciens. »

Julie Triquet éprouve un amour inconditionnel pour la musique et pour son violon. Son compositeur de prédilection : Jean-Sébastien Bach. Elle mentionne qu’elle s’attache beaucoup aux œuvres qu’elle travaille. « Je m’investis lorsque j’apprends une nouvelle pièce. Par exemple, j’aime découvrir tous les aspects du contexte de création. »

Ce qui intéresse Julie Triquet, outre la musique ? « J’aimerais beaucoup faire du travail humanitaire dans les pays sous-développés. » Une femme généreuse qui embellit notre quotidien par sa musique.

Yukari Cousineau

Yukari Cousineau

Cousineau. Le nom résonne aux oreilles de plus d’un mélomane. Fille de Jean Cousineau, éminent violoniste, compositeur et fondateur de l’école Les Petits Violons, Yukari est devenue une figure phare de la musique au Québec. Rencontre avec une violoniste de premier plan.

Yukari Cousineau le dit d’emblée, la musique est dans son ADN. « Je suis comme Obélix, je suis tombée dedans quand j’étais petite », explique-t-elle en riant. Cette immersion précoce est source de précieux souvenirs pour la musicienne. L’un de ses premiers contacts avec cet art se fera par l’entremise du film Mon oncle Antoine, de Claude Jutra, dont son père signait la trame musicale. « J’ai ce souvenir très précis d’être assise sur ses genoux et de l’écouter parler du film et des séances d’enregistrement. »

Puis, à cinq ans, elle pose l’archet sur les cordes d’un violon. Depuis, ce compagnon la suit de près. Les années passées aux Petits Violons en furent de très belles. « Je préférais être à l’orchestre la fin de semaine plutôt que de faire du ski avec mes amies. » Puis, début vingtaine, tiraillée par certains doutes, elle bifurque en philosophie et en littérature. « Je jouais du violon depuis toujours et je ne m’étais jamais interrogée sur mon avenir. Aussi, j’ai toujours été ouverte à autre chose. » Deux années de flottement qu’elle décrit comme ayant été nécessaires et révélatrices. Pourtant, l’appel du violon était toujours présent. « Un matin, je répétais et je n’ai pas vu le temps passer. J’avais manqué mon cours. C’est à ce moment que j’ai décidé de m’inscrire en musique à l’université. »

Elle terminera ses études au département de musique de l’UQAM avec Martin Foster qui deviendra un mentor et surtout un ami. Yukari obtiendra à la fin de ses études la meilleure note d’examen final jamais octroyée à ce jour dans l’histoire du département, tous instruments confondus.

En janvier 2010, Yukari est nommée violon solo de l’Orchestre Métropolitain, dont elle est membre depuis 1998. Elle a occupé le poste de violon assistant jusqu’en 2003, puis celui d’alto solo associé de 2003 à 2009. Un rôle qu’elle aborde avec rigueur et discipline, mais aussi avec beaucoup d’humanité.

« Être violon solo est un grand défi, et ce, à plusieurs niveaux. On doit avoir une lecture conséquente du chef d’orchestre et une concentration hors pair. Il faut aussi trouver l’étincelle qui va donner l’envie aux musiciens de te suivre. C’est un peu le 2e chef après le maestro. »

Que ce soit comme soliste, chambriste ou musicienne d’orchestre, Yukari Cousineau a ce désir continuel de transmettre son amour passionné de la musique. Elle croit profondément à la musique comme formidable vecteur de communication et moyen d’expression. Yukari est une femme inspirante. Une musicienne d’exception.

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