Sorties jazz… pour la rentrée

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Après la traversée du désert des trois dernières années, tout augure bien cet automne pour la relance complète des activités musicales à Montréal, en espérant toutefois qu’un variant inédit ne vienne pas de nouveau brouiller les cartes. Dans le domaine du jazz, les amateurs seront bien servis par une brochette de spectacles de tous genres, quelques-uns mettant en vedette des musiciens de réputation internationale.

Parmi eux, signalons deux vétérans américains au statut « légendaire » : le saxophoniste alto Charles McPherson et le batteur Louis Hayes. De son lointain domicile à San Diego, le premier traversera le continent pour se produire  à la salle Bourgie le 27 octobre prochain. À 83 ans, cet émule de Charlie Parker a connu son heure de gloire dans les années 1960 aux côtés du bassiste Charles Mingus, lui qui aurait marqué son centenaire cette année. Le saxo sera accompagné par un trio piano de compatriotes, le batteur étant l’un de ses fils. Nous présenterons ce monsieur dans notre article vedette du moins prochain.

Louis Hayes, pour sa part, est un vétéran du hard bop, ayant accompagné, entre autres, Cannonball Adderley et Horace Silver. Il sera en ville comme artiste invité de l’Université McGill pour quatre jours, son séjour se clôturant par un concert final –, ô coïncidence ! – le 27 octobre. Si vous ne savez lequel choisir, Dame Chance vous sourit, car le même McPherson reviendra l’année prochaine, invité lui aussi de l’Université McGill.

Amateurs de guitare, prenez note que la salle Bourgie présentera le 17 novembre prochain un récital solo de Marc Ribot, l’un des enfants terribles de cet instrument et personnalité. marquante de la scène des musiques créatives à New York.

La scène locale, ne l’oublions pas,  sera présente sur une base quotidienne dans nos deux boîtes spécialisées : l’Upstairs Jazz Bar (1254, rue MacKay) et le Dièse Onze (4115, rue Saint-Denis). Leurs programmations sont tenues à jour sur  Internet. Ajoutons un nouveau venu, la Petite Marche, également rue Saint-Denis, tout juste au nord du boulevard Saint-Joseph. 

Pour la plus grande concentration d’événements jazz, l’Off Jazz Festival sera de retour du 6 au 15 octobre avec une programmation bien remplie d’une vingtaine de spectacles. On en reparlera également le mois prochain. (http://www.loffjazzfestival.com)

Autre festival, mais ambulant celui-là, Québec musiques parallèles se consacre davantage aux musiques dites contemporaines, mais compte néanmoins quelques spectacles dans le créneau du jazz et des musiques improvisées/actuelles. Plusieurs groupes locaux et quelques invités hors province sillonneront notre territoire entre le 30 septembre et le 17 octobre avec des arrêts dans 11 villes et communautés. Pour information sur la programmation, consultez la page Facebook au nom de cet événement.

Autre acteur dans la scène des musiques créatives, l’étiquette de disques Ambiances magnétiques vient d’annoncer la sortie d’un nouveau titre, soit l’ensemble Quartetski qui propose des extrapolations improvisées à partir de la musique de John Cage (curieux en quelque sorte, compte tenu du dédain du compositeur pour l’impro.) Présent sur scène, le duo Derome-Hétu (Nous perçons les oreilles) fera son numéro le 12 octobre alors que son grand ensemble SuperMusique présentera ses nouvelles créations le 1er décembre à la salle Gesù, prestation inscrite au programme de la saison de concerts du Vivier. 

Plus éloigné de la note bleue, mais néanmoins lié à elle par son sujet, le nouvel opéra Backstage at Carnegie Hall est une allégorie tramée par le guitariste et compositeur Tim Brady sur la vie du quasimythique premier soliste de cet instrument Charlie Christian. Pour en savoir davantage sur cette première, présentée au Théâtre Centaur les 24 et 25 septembre, voyez l’article qui paraît ailleurs dans ce numéro.

Pour revenir au jazz, l’étiquette Effendi ne tiendra pas son événement Jazz en Rafale cet automne, le remettant au printemps prochain. Toutefois, elle vient de publier un titre le mois dernier, soit Michel Donato et ses amis québécois (FND 166), dont le lancement officiel aura lieu au Upstairs le 12 novembre. Suivront dans les prochaines semaines RUMBA du pianiste cubano-québécois Rafael Zaldivar (FND 167) etr la sortie éventuelle du onzième album du quartette de François Bourassa, enregistré devant  en studio après sa prestation au Festival international de jazz de Montréal.

Chez Justin Time, signalons deux sorties, une toute récente de la chanteuse torontoise Carol Welsman simplement intitulée 14 et une autre du prolifique saxo de chez nous et transfuge new-yorkais Chet Doxas (Rich in Symbols).

Autre fleuron de notre scène, l’Orchestre national de jazz de Montréal entame sa neuvième saison le 15 septembre sous le signe du jazz vocal, commençant par le report d’un spectacle annulé en janvier dernier avec le tandem du pianiste François Bourassa et de sa compagne, la chanteuse Jeanne Rochette. Toujours dans cette lignée vocale, Laura Anglade se produira avec son partenaire guitariste Sam Kiermyer le 24 novembre prochain, nous offrant son tour de chant, tout en français, enrobé d’arrangements orchestraux. Entre ces deux rendez-vous, le 15 octobre, l’ONJ tiendra un concert à plus grand déploiement que d’habitude, dans un programme d’arrangements de Nelson Riddle, incluant une section de cordes et un assortiment de bois et de cuivres. Information : www.onjmtl.ca

Dernier, mais non le moindre, le Big Band de l’Université de Montréal poursuit sa tradition de greffer un musicien de calibre international pour le temps d’un concert. Cette fois-ci, le chef du groupe, Ron Di Lauro, a réussi son plus grand coup en engageant une véritable légende de la note bleue pour sa prestation du 1er décembre à la salle Claude-Champagne. Lequel ? Nous ne vendrons pas la mèche, mais pour le moment, un indice : il a jadis accompagné Miles Davis. Restez aux aguets, il fera même la une de notre livraison de novembre. 

Musiques et histoires à suivre…

Nouvelles ontariennes

Dans la province voisine, la plus forte concentration d’activités musicales se situe dans ses deux métropoles, Toronto et Ottawa. Au mois de septembre cependant, Guelph, à trois quarts d’heure de la Ville Reine, devient le point de mire sur les musiques créatives, tous genres confondus. Depuis 1994, cet événement s’est taillé une identité assez unique, plus audacieuse que les festivals de jazz d’été, mais pas tout à fait aussi radicale que les festivals de musiques improvisées ou actuelles, tel le FIMAV à Victoriaville.

Du 15 au 18 septembre, le Guelph Jazz Festival présentera un programme global de 11 concerts payants et trois événements gratuits en plein air comprenant plusieurs orchestres de cuivres, notamment la Fanfare Pourpour de Montréal. Le Québec sera du reste bien représenté par la participation du duo Derome/Tanguy, du guitariste Sam Shalabi, même du batteur américain récemment établi chez nous John Hollenbeck et son tout nouveau quartette au nom intrigant de George. 

Avant la pandémie, le festival avait attiré toute une brochette de noms d’outre-frontière et d’outre-Atlantique. Cette représentation internationale est toutefois réduite à deux ensembles, soit Natural Information Society (un collectif de Chicago) et le trio du saxo ténor montant James Brandon Lewis. Comme il se doit, des artistes venus de plusieurs coins de la province (incluant des autochtones) arrondissent très bien la programmation, donc une vitrine de choix pour les talents créatifs du territoire. 

Pour information : https://guelphjazzfestival.com/2022/schedule

 

Si vous comptez vous rendre dans la Ville Reine dans les semaines ou mois à venir, on vous recommande les sites   suivants pour savoir  où l’on jazze dans la métropole :

https://jazzintoronto.ca/listings

https://www.therex.ca

https://www.jazzbistro.ca

À lire aussi dans cette section : Au rayon du disque – deux trompettes et un cornet)

 

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A propos de l'auteur

Marc Chénard is a Montreal-based multilingual music journalist specialized in jazz and improvised music. In a career now spanning some 30 years, he has published a wide array of articles and essays, mainly in Canada, some in the United States and several in Europe (France, Belgium, Germany and Austria). He has travelled extensively to cover major festivals in cities as varied as Vancouver and Chicago, Paris and Berlin, Vienna and Copenhagen. He has been the jazz editor and a special features writer for La Scena Musicale since 2002; currently, he also contributes to Point of Departure, an American online journal devoted to creative musics. / / Marc Chénard est un journaliste multilingue de métier de Montréal spécialisé en jazz et en musiques improvisées. En plus de 30 ans de carrière, ses reportages, critiques et essais ont été publiés principalement au Canada, parfois aux États-Unis mais également dans plusieurs pays européens (France, Belgique, Allemagne, Autriche). De plus, il a été invité à couvrir plusieurs festivals étrangers de renom, tant en Amérique (Vancouver, Chicago) que Outre-Atlantique (Paris, Berlin, Vienne et Copenhangue). Depuis 2012, il agit comme rédacteur atitré de la section jazz de La Scena Musicale; en 2013, il entame une collabortion auprès de la publication américaine Point of Departure, celle-ci dédiée aux musiques créatives de notre temps.

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