Corona Sérénades: Questions-réponses avec Yara Zeitoun, soprano (Liban), habitant à Vienne

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Rencontrez la soprano Yara Zeitoun, chanteuse pour les CORONA sérénades.


Élevée par un père libanais et une mère marocaine au Moyen-Orient et au Canada, Yara Zeitoun a été prénommée d’après une célèbre chanson arabe du chanteur classique libanais Fairuz. Elle est titulaire d’un diplôme de troisième cycle en Voix et Opéra du Royal Northern College of Music de Manchester, qu’elle a obtenu avec l’aide du Fonds Waverley. Yara a joué aux Kensington Palace Gardens avec le Peace and Prosperity Trust et a été acceptée à l’Institut international des arts vocaux sous la direction de Joan Dornemann à l’été 2018. Elle a joué Giulia (La Scala di Seta, Rossini) avec Raucous Rossini, a joué dans le Requiem de Fauré et dans La Messe solennelle de sainte Cécile de Gounod avec United Strings of Europe. Yara a chanté Despina, (Così fan tutte), Musetta (La Bohème) et Lauretta (Gianni Schicchi), la dernière au Greco Teatro de Palazzolo, en Sicile. Élevée dans un environnement multilingue, Yara parle arabe, français, italien et a des notions de japonais. Maintenant installée à Vienne, Yara apprend l’allemand et étudie avec Evelyn Schoerkhuber. Elle est fière de faire partie des jeunes artistes du Peace and Prosperity Trust, une fondation qui œuvre à favoriser les relations entre le Moyen-Orient et l’Occident à travers la musique.

En quoi la crise sanitaire vous a-t-elle affectée? 

Heureusement, cela n’a pas affecté ma santé ni celle de mes proches. Cela m’a obligé à ralentir mon rythme de vie et m’a donné l’occasion de me recentrer sur des choses essentielles comme mon bien-être physique et mentale. J’améliore aussi mon japonais! Un autre aspect positif est que j’améliore considérablement mes talents de cuisinière. En même temps, j’ai bel et bien perdu des contrats enthousiasmants à cause de cette crise.

Quels sont vos cinq opéras préférés?

Yara Zeitoun

La Bohème (Puccini): il fait partie des opéras les plus populaires et les plus représentés dans le monde, mais, bon sang, il n’y a pas un seul moment où je m’ennuie, même un peu.  C’est toujours excitant, rapide et fou et tellement beau à la fois. J’ADORE la version de 1979 de Carlos Kleiber avec Ileana Cotrubas – respect : elle est sans doute la plus sous-estimée et la meilleure Mimi de tous les temps. Tellement pure et enfantine, exactement comme je me l’imagine et exactement comme le texte nous la dépeint. Elle ne sonne pas comme une Elektra, ce qui est le problème de la plupart des productions modernes, selon moi (désolée !).

Le Nozze di Figaro (Mozart): L’ouverture est si magique, l’opéra est drôle, léger, magnifique, plein de sous-entendus sexuels et on a vraiment l’impression de connaître Mozart grâce à ça. Sans oublier que c’est un opéra très féministe, car Susanna contrôle littéralement tout ce qui se passe. Mention spéciale au baryton-basse Ildebrando D’Arcangelo qui s’illustre parfaitement à mon avis.

Lucia di Lammermoor (Donizetti): exaltant musicalement et différent des autres opéras. Les airs de soprano sont beaux, à vous donner le frisson. Lisette Oropesa est éblouissante en Lucia moderne, tout comme la Callas dans un tout autre style.

Madama Butterfly (Puccini): Puccini était un maître incontestable, cet opéra est l’un des rares opéras que je connaisse qui montre la culture japonaise et même asiatique dans l’ensemble ainsi que son interaction avec l’Occident. Je suis une amoureuse inconditionnelle du Japon et je trouve ça fascinant qu’un homme venu d’Italie ait écrit une histoire d’amour entre une Japonaise et un Américain. L’œuvre est féministe, elle traite du sentiment colonialiste et c’est fait de manière géniale. Il y a, dans cet opéra, tant de sentiments et de sujets qui sont encore très d’actualité aujourd’hui. L’association entre Placido Domingo et Renata Scotto est un incontournable sur disque.

L’Elisir d’amore (Donizetti): Je trouve aussi que cette œuvre est féministe. Adina est propriétaire de terres, elle lit des textes anciens, elle est indépendante. Pour quelque chose qui a été écrit dans les années 1800, c’est absolument en avance sur son époque. C’est un opéra où l’on se sent bien, où le gars finit par conquérir la fille. Le duo final entre Dulcamara et Adina est mon duo préféré. En plus, Adina lit l’un de mes livres préférés aussi (la légende de Tristan et Isolde, ndlr) !

Quels films, séries télé et livres nous conseillez-vous? 

Si vous avez un livre à lire en 2020, je vous recommande Why We Sleep de Matthew Walker. Rendez-vous service et prioriser votre sommeil, toujours. Plain Coeur et Family Business sur Netfllix sont des séries hilarantes à regarder.

Pourquoi avez-vous rejoint les Corona Sérénades?

Pour moi, chanter est quelque chose de spécial et ça se concrétise vraiment lorsque je partage avec les autres. Difficile de le faire durant cette période. C’est aussi une superbe initiative pour des travailleurs indépendants qui ont perdu tout emploi et l’incertitude entourant leurs emplois futurs est quelque peu décourageante. Enfin, c’est une superbe initiative qui est gratuite pour celles et ceux infecté(e)s par le coronavirus et les merveilleux employés qui sont en première ligne!

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