André Gagnon, 1936-2020

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André Gagnon, le compositeur et pianiste québécois dont la fusion singulière des idiomes pop et classiques le rendit populaire à l’international, est décédé le 3 décembre à 84 ans. Une déclaration sur le site Web de la maison Audiogram attribuait la cause du décès à la démence à corps de Lewy.

Originaire de Saint-Pacôme dans la région de Kamouraska au Québec, Gagnon étudie le piano (Germaine Malépart) et la composition (Clermont Pépin) au Conservatoire de Montréal de 1957 à 1961 et suit même des cours à Paris avec la pianiste française Yvonne Loriod.

Dans une interview de 1989, Gagnon a déclaré qu’un spectacle de la danseuse française Zizi Jeanmaire à Paris l’avait amené à penser à diriger sa carrière vers la musique populaire. 

« Ce n’était pas seulement du ballet, c’était quelque chose de complet, à la Shirley MacLaine », a déclaré Gagnon. Alors j’en ai parlé à Loriod et elle m’a dit : « Oh, peut-être as-tu raison, c’est peut-être ce que tu devrais faire. » Quand elle a accepté si facilement, je me suis dit que je n’avais peut-être pas ce qu’il faut pour être pianiste de concert. »

Néanmoins, Gagnon a trouvé un travail stable à Montréal comme accompagnateur. Et de fait, il a continué de jouer du répertoire classique (dont Mozart avec l’Orchestre symphonique de Montréal) à un niveau professionnel.

Mais la carrière de Gagnon en tant qu’artiste de tournée prenait son envol et son style lyrique avait un grand attrait, en particulier au Japon. 

Gagnon a également connu du succès en tant que compositeur de cinéma et artiste de studio. Parmi ses albums populaires dans les années 1970, on trouve Neiges, Surprise, Le Saint-Laurent et Mouvements.

Son projet le plus ambitieux a peut-être été l’opéra Nelligan, une rétrospective sur la vie du poète québécois Émile Nelligan sur un livret de Michel Tremblay. De manière caractéristique, la partition occupait un terrain intermédiaire évocateur entre la pop et le classique.

« C’est chanté par des chanteurs pop reconvertis en chanteurs classiques, avait expliqué Gagnon avant la première de 1990 à l’Opéra de Montréal. Ils travaillent avec un coach vocal depuis quelques mois. Bien sûr, ces chanteurs restent des chanteurs pop. Nous n’avons pas Mirella Freni ou Plácido Domingo dans la distribution. Mais en même temps, il n’y a pas de connotation pop dans la façon dont ils chantent. Du moins j’espère que non. » Dans la même interview, il avait commenté son style personnel : « Je peux dire que c’est assez différent d’Andrew Lloyd Webber. Ce n’est pas éloigné dans l’approche globale, je suppose, mais l’écriture est très différente de celle d’Evita ou de toute autre œuvre de lui que je connais. Pourtant, en même temps, ce n’est pas du bel canto, ce n’est pas Verdi, ce n’est pas Puccini. Verdi a arrêté d’écrire il y a plus de 100 ans. Je dois écrire à mon époque. »

Gagnon fut pendant de nombreuses années le propriétaire de l’ancienne maison familiale de Nelligan sur la place Saint-Louis. Alors que son horaire de tournées avait ralenti après les années 1990, Gagnon a continué de composer. En 2013, il collabore de nouveau avec Tremblay dans le cycle de chansons Lettres de Madame Roy à sa fille Gabrielle. Les interprètes classiques étaient la contralto Marie-Nicole Lemieux et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières sous Jacques Lacombe.

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