Salles de spectacle: un énième coup d’arrêt

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Les nouvelles vont vite, surtout en période de pandémie. Le 20 décembre dernier, le gouvernement de François Legault annonçait la fermeture des salles de spectacle, heurtant de plein fouet l’activité des diffuseurs spécialisés en musique. Le 30 décembre, le Québec atteignait un nouveau record avec plus 16 000 nouveaux cas de Covid-19. S’en était trop pour le Premier Ministre qui a annoncé la fermeture des salles de restaurants, et ce, pour une période indéterminée.

Reports, annulations, manque à gagner généralisé… c’est désormais une petite musique que les secteurs de la restauration et de la culture ne connaissent que trop bien. Depuis le 17 janvier, les mesures sanitaires se sont certes assouplies, mais l’incertitude demeure. À l’heure où nous écrivons, les guides de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) n’ont toujours pas été mis à jour, plus d’un mois après la fermeture des salles. Pour le bénéfice de toute la communauté, le Conseil québécois de la musique a résumé une fois encore les nouvelles dispositions mises en place pour les travailleurs du milieu, artistes, techniciens et musiciens. Voici ce qu’il en ressort.

Port du masque et distanciation

En répétition, le port du masque et la distanciation de 2 mètres continuent de s’appliquer pour toutes et tous et en tout temps. Toutefois, le masque peut être retiré pour un bref instant s’il empêche l’exécution des tâches liées à un emploi, notamment pour un chanteur ou un instrumentiste à vent.

Auparavant fixée à 25, il n’y a maintenant plus de limite au nombre de personnes pouvant être réunies dans un même lieu dans le cadre d’une activité liée au travail à condition que les mesures de distanciation soient respectées. 

En ce qui concerne la location de salles communautaires, incluant un lieu de culte, la capacité d’accueil de la salle est fixée à 50% ou à un maximum de 250 personnes (sans public).

L’arrivée en force de la 3e dose

D’autres assouplissements s’appliquent aux travailleurs faisant partie d’une équipe stable, c’est-à-dire d’un groupe engagé sur un seul numéro ou spectacle et composé de moins de dix personnes. Qu’elles aient reçu ou non leur troisième dose, ces personnes peuvent être à moins de 2 mètres de distance, sans masque de qualité, afin de faciliter les captations sans public.
En revanche, pour ne plus avoir de limite quant au nombre de personnes par équipe stable, les diffuseurs doivent compter sur des artistes ayant reçu une troisième dose et ainsi adéquatement protégés contre le virus au regard des autorités sanitaires. Dès lors qu’ils seront triplement vaccinés, ces artistes pourront en outre se joindre à plus d’une équipe stable comme c’est souvent le cas en temps normal.
N.B.: Une personne ayant reçu deux doses de vaccin et ayant été infectée à la COVID-19 est considérée comme étant adéquatement protégée pour une période de 3 mois suivant la date d’infection. Pour être reconnue, l’infection doit être documentée par un test PCR. Après la période de 3 mois, une troisième dose de vaccin est exigée. Enfin, une personne est reconnue adéquatement protégée immédiatement après avoir reçu la 3e dose de vaccination.

Cours de musique

Dans le domaine du sport, depuis le 31 décembre, les dyades professeur·e et élève sont permises dans les lieux publics intérieurs dans le respect des mesures sanitaires : distanciation de 2 mètres, port du masque et lavage des mains.

Le flou demeure autour des mesures qui se rapportent aux activités de loisirs culturels, incluant les cours de musique donnés par des musiciens professionnels. Lors du confinement précédent, les mesures à respecter dans le cadre de cours à domicile étaient les mêmes que celles concernant les rassemblements privés. Les résidents d’un même domicile pouvaient accueillir  un visiteur offrant un service rémunéré.

Ces directives restent à confirmer pour la période du mois de février et mars.

Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement élargie (PCTCC)

Cette nouvelle aide financière qui fait suite à la prestation canadienne de la relance économique (PCRE) offre aux travailleurs directement touchés par une mesure de confinement liée à la COVID-19 un soutien à hauteur de 300 $ par semaine. Pour être admissibles, ils doivent notamment avoir perdu au moins 50% de leur revenu par rapport à l’année précédente, du fait d’habiter dans une région de confinement désignée. Les résidents du Québec peuvent demander cette prestation dès maintenant, et ce, rétroactivement au 19 décembre 2021 et jusqu’au 12 février 2022

Mesure particulière à la diffusion de spectacles du CALQ

La méthode de calcul de la subvention a été revue en tenant compte du nouveau contexte sanitaire :

Pour chacune des salles utilisées (spectacles annulés admissibles), il faut multiplier le nombre moyen de billets vendus par représentation dans l’année de référence par le prix moyen du billet dans l’année de référence (ou celui de la saison en cours s’il est plus bas) puis le multiplier par 75%. La date limite pour se prévaloir de cette subvention est fixée au 14 février 2022.

Au cours du mois de janvier, l’Opéra de Montréal, l’Orchestre symphonique de Montréal et la salle Bourgie, entre autres, ont annoncé publiquement l’annulation de leurs événements respectifs, notamment La Traviata de Verdi qui devait avoir lieu à la fin du mois de janvier. L’intégrale des sonates pour piano de Beethoven par Louis Lortie qui avait déjà été reportée une première fois en 2021 est une nouvelle fois repoussée jusqu’en octobre 2022.

Pour suivre toute l’actualité autour des nouvelles mesures en vigueur, consulter le site Internet du Ministère de la Santé et des services sociaux: https://www.msss.gouv.qc.ca/

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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