Opéra bouffe du Québec: Simon Fournier dirige sa 20e production

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Après deux ans d’attente, l’Opéra bouffe du Québec peut enfin présenter sa nouvelle production, La Belle de Cadix de Francis Lopez. Déjà prévue en 2020, la présentation de cette célèbre opérette avait dû être reportée pour cause de pandémie. Simon Fournier, directeur artistique et musical de l’OBQ depuis maintenant 22 ans, est très heureux de retrouver tous les artistes de cette production. « On a déjà beaucoup de plaisir à faire les répétitions, à se réunir avec tous les membres de l’équipe, dont notre très sympathique et amusant metteur en scène Alain Zouvi, avec qui on a la chance de travailler. On a très hâte d’enfin présenter cela devant un public en chair et en os. »

Simon Fournier

C’est la deuxième fois, après la production de la Fille du tambour major de Jacques Offenbach en 2019, que l’OBQ propose un spectacle mis en scène par Alain Zouvi. « On avait eu tellement de plaisir à le faire que je l’ai invité à se joindre à notre troupe encore une fois. Il a embarqué dans le projet et, d’ailleurs, je le remercie d’avoir tenu bon, malgré les deux ans de pandémie. On est chanceux de l’avoir à la mise en scène, tout comme Monick Vincent aux chorégraphies. Il y a une chimie qui s’est installée avec eux, en 2019, et on reprend l’expérience cette année. »

Parlant d’expérience, Alain Zouvi a eu aussi une longue carrière de comédien. Pour les solistes et les choristes, qui sont pour la plupart des artistes en début de carrière, l’apport de ce metteur en scène est inestimable. « Il excelle dans la direction d’acteurs et en plus, il a une affinité avec le genre de l’opérette. Lui-même, en tant qu’acteur, a joué dans des comédies et du théâtre de boulevard. »

Les décors de La Belle de Cadix évoqueront évidemment l’Espagne, plus particulièrement l’Andalousie, à une époque qui se situe à la fin des années 1950, précise Simon Fournier. Pour le directeur artistique de l’OBQ, ce qui prime avant tout dans le choix du répertoire, c’est le plaisir de retrouver des airs connus, à la fois pour la troupe, mais aussi pour le public. « Qui ne connaît pas La Belle de Cadix a des yeux de… velours ? » dit-il en fredonnant l’air de Carlos, popularisé par Luis Mariano. Rappelons aussi qu’en 2018, l’OBQ avait présenté Le Chanteur de Mexico du même compositeur, Francis Lopez. Le succès avait été au rendez-vous.

On oppose souvent l’opéra à l’opérette comme si l’un était noble et l’autre, vulgaire. Pour Simon Fournier, il n’en est rien. La nature humaine a besoin autant de rire que de pleurer. L’Opéra de Québec l’a très bien compris en mettant à l’affiche, en saison régulière, La vie parisienne d’Offenbach (2013) et La veuve joyeuse de Franz Lehár (2014) et, lors de l’édition 2022 de son festival, une adaptation de cette dernière opérette. Heureusement, dans la région montréalaise, l’OBQ règne encore et toujours sur ce répertoire. « Les Montréalais ont envie de rire. On le voit bien avec le succès des comédies musicales. Or l’opérette, c’est l’ancêtre de la comédie musicale. Les amateurs sont bien servis, je pense, en traversant le pont pour aller à Laval et voir nos belles productions avec un orchestre d’une douzaine de musiciens. »

Au total, depuis le début du mandat de Simon Fournier à la tête de l’OBQ, il y a eu 20 productions et, chaque fois, une opérette différente. Une source de grande fierté qui démontre, selon lui, toute la richesse qu’offre ce répertoire. Et il ne compte pas en rester là. L’an prochain, Simon Fournier prévoit déjà une autre œuvre de Jacques Offenbach encore jamais entendue à l’OBQ. « Quand le livret est intéressant, il y a toujours un moyen d’aborder une opérette avec des décors adaptés. Je suis de la génération de Sol et Gobelet [série télévisée jeunesse diffusée à Radio-Canada de 1968 à 1971]. Il n’y avait à peu près pas de décors, quelques accessoires et tout le reste était composé de murs noirs, comme en coulisses. On a eu quelques fois cette approche et ç’a toujours donné un résultat très heureux. C’est comme ça qu’on a pu présenter Les Brigands d’Offenbach (2015) dans une production qui n’avait rien à envier à celles, très coûteuses, de compagnies à gros budget. »

La Belle de Cadix, les 22, 23, 28, 29 et 30 octobre, au Théâtre des muses de la Maison des arts de Laval. Charlotte Vigneault (Maria-Luisa), Emmanuel Hasler (Carlos Medina), Samira Tou (Pepa), Rosalie-Lane Lépine (Cécilia), José Dufour (Manillon), Philippe Gobeille (Dany Clair) et Daniel Murphy (Ramirez); Alain Zouvi, mise en scène; Simon Fournier, direction. www.operabouffe.org

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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