Critique CD | William Bolcom: The Complete Rags (Hyperion, 2022)

0
Advertisement / Publicité

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

96%
96%
  • Hyperion
    4.8
  • User Ratings (0 Votes)
    0

William Bolcom: The Complete Rags
Marc-André Hamelin, piano
Hyperion, 2022

Le pianiste virtuose Marc-André Hamelin nous avait habitués à dénicher des perles rares des XIXe et XXe siècles, toujours avec la brillance qu’on lui connaît. Ce n’est plus Leopold Godowsky, Nikolaï Medtner ou Samuel Feinberg, mais cette fois le compositeur américain William Bolcom, né en 1938, qui a droit aux honneurs.

Paru chez la maison indépendante britannique Hyperion, le nouvel album d’Hamelin fait, de plus, entendre un répertoire jamais entendu jusqu’alors chez le musicien, celui des rags typiquement associés au compositeur afro-américain Scott Joplin. Ce dernier est aujourd’hui bien connu pour The Entertainer, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Avant 1967, William Bolcom, alors âgé de 29 ans, n’en avait jamais entendu parler. Le revivalisme du ragtime dans les années 1970 a fait redécouvrir tout un pan de la musique américaine et le jeune compositeur, en compagnie d’autres de ses amis comme Bill Albright, s’est engouffré dans la brèche.

En proposant l’intégrale de la musique ragtime de Bolcom, Hamelin nous plonge dans une ambiance aux antipodes des concerts de musique guindés. Place au plaisir et à la décon- traction ! Cela dit, le pianiste canadien reste à tout moment irréprochable. Son jeu est virevoltant, tout en subtilités et en vagues abondantes. Certains rags ont de quoi étonner, comme Tabby Cat Walk et ses longs silences dramatiques. D’autres sont loin d’être festifs : The Serpent’s Kiss, par exemple, a quelque chose d’angoissant. En plus du piano, on croirait entendre des os qui s’entrechoquent, ajoutant à l’impression de danse macabre.

C’est tout un univers rempli de joies, de coups durs et de moments mélancoliques dans lequel on aime se perdre. Avis aux amateurs, les deux CD totalisent ensemble près de deux heures et quart de musique !

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Partager:

A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

Laissez une réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.