Critique CD: Carte mère de Catherine Major (Audiogram, 2020)

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Compositrice de l’opéra Albertine, Catherine Major est d’abord et avant tout chanteuse et pianiste de musique pop québécoise. Son dernier album, sorti au début de la pandémie, est le cinquième de sa carrière, après Par-dessus bord (2004), Rose Sang (2008), Le Désert des solitudes (2011) et La Maison du monde (2015).

Comme dans ses précédents enregistrements, on retrouve des textures riches et un souci d’orchestration qui donnent une vraie valeur ajoutée aux chansons de Catherine Major. On retrouve aussi des textes très poétiques, que l’auteure a coécrits avec Jeff Moran. Et comme on peut s’y attendre en poésie, le sens de ces textes est souvent caché. De quoi rendre perplexe la plupart des auditeurs qui entendraient Catherine Major pour la première fois.

Sur son dernier opus, l’artiste délaisse le piano acoustique – son instrument de prédilection, qu’elle avait célébré notamment dans sa chanson Le piano ivre – et opte plutôt pour un synthétiseur, des sons électros, de la distorsion et, en toile de fond, un orchestre symphonique. Celui-ci ressort plus clairement lors d’intros et de finales instrumentaux, en plus d’une courte pièce intitulée Sanglot orchestral, mais sans plus.

Parmi nos coups de cœur, mentionnons La bouteille pour ses paroles inspirées et son style assez éloigné de l’habituelle Catherine Major, un style plus parlé que chanté. Coup de cœur également pour Ma sœur, Tableau glacé et Claustrophobe, trois chansons qui s’enchaînent et offrent à chaque fois des thèmes mélancoliques, très riches sur le plan musical. Enfin, toujours en explorant des sonorités et des textures nouvelles, Catherine Major conclut Carte mère avec Unique survivant, où l’on retrouve le phrasé et la prosodie qui font d’elle une artiste originale sur la scène québécoise et francophone.

Carte mère
Catherine Major, voix, musique et textes; 
Jeff Moran, textes; 
Orchestre symphonique de Bratislava
Audiogram ADCD 10424

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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