COVID-19 guide pour le public de concert

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Si la question des dispositions de sécurité et de santé au travail se pose pour les musiciens professionnels et le milieu musical dans son ensemble, il en est de même pour le public qui assiste aux concerts ou à des événements similaires. Les autorités fédérales et provinciales se sont déjà exprimées sur ce sujet. Elles ont notamment donné leur accord pour des rassemblements de 50 personnes au maximum lors d’événements intérieurs et extérieurs, une information relayée par le Conseil québécois de la musique dans un communiqué. Voici ce qu’il faut retenir de leurs principales annonces.

Questions de distance

Le 15 juin dernier, au cours d’un point de presse, le directeur national de la santé publique le Dr  Horacio Arruda a indiqué les comportements et précautions à adopter dans un contexte de déconfinement progressif lié à la COVID-19. Il a cité quelques exemples de lieux critiques où ces règles doivent être respectées : locaux de classe, salles de spectacle et de cinéma. Cela inclut les salles de concert qui peuvent accueillir un grand nombre de personnes, comme la salle Wilfrid-Pelletier, avec près de 3000 places assises, la Maison symphonique de Montréal, qui en compte 2100, ou encore la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm de Québec, qui avoisine les 1000 places. Sur ce point, le Dr Arruda a déclaré qu’une distance de 1,5 mètre devrait être respectée. À noter qu’il s’agit là d’une exception : la distance de 2 mètres demeure dans d’autres rassemblements publics et d’autres contextes, comme dans les restaurants. « Il faut que ce soit des lieux où les personnes seront assises et qu’elles ne parlent pas entre elles », a précisé celui qui, depuis le début de la crise, s’est attiré la sympathie de la population.

À compter du 22 juin, donc, seuls les rassemblements dans des lieux où les personnes demeurent assises, sans bouger, parler, s’exclamer ni chanter, bénéficient d’une exemption à la règle des 2 mètres. À noter, toutefois, que le retour aux normes de distanciation physique s’applique dès lors que ces mêmes personnes sont à l’extérieur de la salle, attendent en ligne, se déplacent dans les couloirs ou se dirigent vers la sortie.

Le silence est d’or

Le silence, qui est toujours de mise lors des concerts classiques, sera donc encore davantage scruté. C’est d’ailleurs pour cette raison que les bars ne peuvent pas rouvrir : « C’est quand on parle qu’on émet des gouttelettes », explique le Dr Richard Massé, conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Le « risque zéro » n’existe pas, mais, ajoute-t-il, « il faut doser le risque, et il faut vivre aussi ».

Mise au point CONCERNANT les plus jeunes

Pour les enfants de 16 ans et moins, la distanciation recommandée hors concert est maintenant tombée à 1 mètre. En effet, contrairement à ce que la plupart des scientifiques annonçaient au début de l’épidémie, les plus jeunes courraient moins le risque de contagion que le reste de la population. C’est notamment le cas à l’école et, prochainement durant l’été, dans les camps de jour. En revanche, la distance de 2 mètres continue de s’appliquer en présence des adultes, dont les enseignants. Ces nouvelles dispositions présagent, espérons-le, d’un retour à la normale d’ici au semestre d’automne.

La réponse du premier ministre

Lors de sa propre conférence de presse, marquée notamment par l’annonce de la création d’un groupe d’action pour lutter contre le racisme au Québec, le premier ministre François Legault est revenu sur la question du nombre de personnes autorisées dans une salle de spectacle ou un lieu de culte. Il invite les Québécois à être patients et à faire preuve de prudence : « Je sais qu’il y a des gens qui vont se dire : “Est-ce que c’est cohérent d’ouvrir un espace à tel groupe de 50 personnes et pas un autre à plus de personnes ?” Je pense que l’idée de la santé publique – et comme je l’ai dit depuis le début où on suit les recommandations de la santé publique –, c’est d’y aller graduellement sans vouloir créer de faux espoirs. J’ai l’impression – c’est une impression personnelle – que la santé publique devrait être capable de déconfiner à peu près tous les espaces prochainement. » Il précise que les autorités veulent voir si le déconfinement qui a été fait jusqu’à maintenant aura une incidence sur le nombre d’hospitalisations. Et de conclure : « Je pense que c’est un peu normal d’en faire une partie, de regarder les résultats, puis d’en faire une autre partie. Moi, je suis le premier à souhaiter qu’on revienne le plus vite possible à une vie normale, y compris pour ce qui est des lieux de culte. » 

Réactions mitigées de la communauté scientifique

La réouverture progressive des salles de spectacle s’inscrit dans le cadre d’un long processus de déconfinement qui pourrait prendre encore quelques mois. Mais pour la Dre Caroline Quach, microbiologiste et infectiologue au CHU de Sainte-Justine, la multiplication des règles engendre une certaine confusion au sein de la population. « Soit on demande aux gens de se placer à un mètre de distance, ou à deux mètres, mais avoir des groupes à un mètre, d’autres à 2 mètres et encore d’autres à 1,5 mètre, ça devient de plus en plus difficile à suivre. »

Lors de son point de presse, la santé publique a déclaré évaluer la possibilité d’augmenter la capacité maximale à 250 spectateurs d’ici à la mi-juillet.

Pour suivre les dernières annonces du gouvernement, et notamment du ministère de la Culture, visitez le www.mcc.gouv.qc.ca

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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