Critique : Spectacle « Fracas », dans le cadre du festival Montréal Complètement Cirque, vendredi 8 juillet 2016

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S’il y a bien un spectacle à ne pas manquer ces jours-ci à Montréal, c’est la dernière création du Festival Montréal Complètement Cirque, « Fracas » donné gratuitement dans la rue Saint-Denis (départ au niveau de la rue Emery) puis au parc Émilie Gamelin. Les artistes de cirque sont excellents et la mise en scène régale les yeux et les oreilles.

Fracas, Renald Laurin

Fracas, Renald Laurin

C’est tout d’abord une troupe de jeunes artistes, certains costumés et d’autres non, qui se mêlent à vous dans la rue, n’hésitant pas à vous faire participer à leurs mouvements afin de vous enrôler dans leur spectacle. Ce sont leurs voix qui constituent la musique de cette première partie. Puis, après avoir amené le public à la place Pasteur, la deuxième partie du show commence. Les artistes sont divisés par groupes, à droite, à gauche, devant, derrière, et performent leurs numéros chacun à leur tour au son d’une musique très entraînante interprétée en direct (chant, accordéon, violon et piano entre autres). Il y a d’abord deux acrobates dans des rubans-hamacs rouge vif puis de l’autre côté, deux funambules s’animent dont l’un nous offrira un salto arrière parfaitement réceptionné.

Nous sommes ensuite invités à suivre les « Parapluies rouges » qui nous emmènent jusqu’à la place Émilie Gamelin où nous attend la plus grosse partie du spectacle. Des centaines de personnes prennent alors place sur les pelouses du parc, face à l’échafaudage de cirque installé pour l’occasion. Nous proposant un monde entre l’apocalypse et la magie, rythmé par des coups de tonnerre, la musique de la Danse Macabre de Saint-Saëns ou encore le thème original de cette création interprété par un violoniste qui guide le public, le spectacle « Fracas » nous emmène dans un univers à part et pose un décor original. Les numéros sont présentés isolés ou mélangés entre eux, incitant le spectateur à regarder de tous côtés sans jamais s’ennuyer. De très haute qualité (on saluera notamment le premier main-à-main balancé de deux jeunes hommes, impressionnant, mais également celui d’équilibriste de quatre artistes synchronisés), ils sont liés aux passages dansés par les nombreux figurants, qui n’hésitent pas à se mêler au public et à intervenir à travers celui-ci, et émerveillent les petits comme les grands. Le spectacle se termine dans une apothéose acrobatique et une pluie de parapluies rouges, l’énergie croissante communiquée au public tout le long du spectacle explosant comme un feu d’artifice.

Fracas, Andrew Miller

Fracas, Andrew Miller

C’est une belle réussite pour le Festival que cette nouvelle création portée par de solides artistes circassiens en passe de devenir professionnels (Plusieurs d’entre eux sont présentement étudiants ou diplômés de l’École Nationale de Cirque). Elle est à découvrir jusqu’au 17 juillet 2016.

Plus d’informations sur le site de l’évènement ici.

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A propos de l'auteur

Jeune pianiste de la scène française, Jeanne est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes de George Pludermacher, Haruko Ueda et Frank Braley, et de l'Université de Montréal dans la classe de Dang Thai Son. Elle a reçu les conseils de grands maîtres tels Michel Merlet, Jean-Claude Pennetier, Jacques Rouvier et Stephen Kovacevich entre autres. Elle a été récompensée dans plusieurs concours : Premier Grand Prix au concours Flame (2007), au concours d'Aix-en-Provence, au concours Alain Marinaro (2015), lauréate du concours de l'OPMEM à Montréal. Elle apprécie l'enseignement et la musique de chambre qu'elle partage avec d'autres musiciens en différentes formations et suit actuellement une licence de littérature française à Montréal afin d’orienter une partie de sa carrière vers la critique musicale.

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