Festival International Nuits d’Afrique 2017 : Moments forts et faits marquants

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Pléthore de spectacles en salles et sur divers sites extérieurs et toute une série d’ateliers et de rencontres des plus festifs, Montréal vit au rythme des Nuits d’Afrique dans sa 31e édition, avec la participation de grands noms des musiques du monde. Voici un aperçu de quelques moments forts de la première partie de cette célébration haute en couleur de la diversité artistique montréalaise et un entretien avec l’une des vedettes de la Nuit de la kora.

Amadou & Mariam, superstars de l’afro-disco

Le jeudi, 13 juillet, le duo Amadou et Mariam connu notamment pour son tube à succès planétaire : Dimanche à Bamako ont donné officiellement le coup d’envoi de ce festival. Les deux stars de l’afro-disco ont enflammé le Métropolis avec des hits tirés de leur nouvel album Bofou Safou. Plutôt dans la matinée, ils étaient ravis de recevoir le prix Nuits d’Afrique de la Francophonie pour leur rayonnement international et leur vision rassembleuse de la diversité culturelle. La soirée de cette même journée a été également marquée par une prestation très poétique de l’artiste Tété dans l’ambiance intimiste du Club Balattou. À noter que les festivités avaient commencé deux jours auparavant avec des rendez-vous enivrant mettant en vedette notamment le trio Delgres qui a offert une prestation marquée par les sonorités du blues créole, l’artiste Colombien Ramon Chicharron et ses mélodies entraînantes à l’afro-cumbia et le groupe Ziskakan, illustre représentant du Maloya.

Canicule Tropicale !

Le samedi, 15 Juillet, les DJ de Canicule Tropicale, ont accueilli Quantic, DJ, musicien et producteur anglais aux influences du sud : un DJ set, pour une soirée endiablée au Théâtre Fairmount au sons des musiques : cumbia, afrobeat, calypso, rumba congolaise et autres salsas de la 2e moitié du 20e siècle. Dimanche, 16 juillet, les passionnés des percussions africaines avaient rendez-vous avec le groupe Benkadi pour une soirée mandingue au sons des djembés, doundouns et autre balafon. Ce détenteur du bronze aux Syli d’or des musiques du monde en 2012 a offert une expérience immersive haute en couleur dans les traditions ouest-africaines avec toute la richesse de ses rythmes percussifs et ses danses entraînantes.

Un crooner et une diva

Dans la série Grands Événements, le Festival Nuits d’Afrique 2017 est marquée par la participation de grands artistes des métissages sans frontières, tel que le crooner Ben l’Oncle Soul reconnu pour ses reprises fort agréables de Frank Sinatra sur des beats reggae, hip-hop et soul (le 17 juillet, au National). Mais, la grande visite pour cette édition est celle de la diva Emel Mathlouthi qui a célébré ses retrouvailles avec ses fans Montréalais en présentant son deuxième album Ensen (humain) qui consacre la fougue avant-gardiste de cette artiste iconique. Elle n’a cessé de pousser les limites de sa recherche musicale novatrice depuis la sortie en 2007 en France de sa chanson emblématique Kelmti Horra (Ma parole est libre) devenue un hymne à la liberté dans son pays d’origine la Tunisie et ailleurs. www.festivalnuitsdafrique.com

Entretien avec l’une des vedettes de la Nuit de la Kora


Yamoussa Bangoura : « la persévérance dans la recherche artistique finit par payer »

Rendez-vous original des Nuits d’Afrique, la Nuit de la kora (19 juillet, au Lion d’Or) met en vedette deux virtuoses de cet instrument emblématique de l’Afrique de l’Ouest Yamoussa Bangoura et Kandia Kora. Rencontre.

« Mes compositions s’inspirent des traditions africaines et embrassent plusieurs couleurs musicaux : musiques latino-africaines, afro-jazz et new-age, entre autres tendances », dit Yamoussa Bangoura en entretien avec La Scena Musicale. La thématique de l’enfance inspire grandement cet artiste multidisciplinaire (cirque, chant, musique et danse) qui a fondé en 2007 à Montréal la compagnie de cirque Kalabanté (enfant fonceur) dont il assume la direction artistique. La musique de Yamoussa Bangoura traduit bel et bien sa passion pour les acrobaties et les sangles aériennes qui remonte à son enfance en Guinée. Son installation à Montréal, capitale internationale du cirque, a été la suite logique à de nombreuses années d’expérience dans de grands spectacles à travers le monde (avec le Circus Baobab, le Cirque Éloize et Cavalia). Mais, le lien avec les origines demeure. Les productions Kalabanté sont à l’origine de nombreux projets humanitaires et initient des échanges culturels entre le Canada et la Guinée où Yamoussa a fondé une école de cirque.

Afrique en cirque, l’album

La conjugaison cirque et musique a donné lieu en 2017 à un album qui regroupe les compositions de cet artiste pour le spectacle Afrique en cirque.

« Ce sont des compositions faites sur mesure pour accompagner les différents rythmes des acrobaties, danses, théâtre, contorsions et sangles aériennes de ce spectacle », indique Yamoussa.

L’artiste croit avec beaucoup de conviction que la persévérance dans la recherche de nouveaux horizons musicaux finit par payer. C’est là d’ailleurs le principe directeur qui guide le travail du groupe de musique qu’il a fondé en 2014, Yamoussa Kora & Thousand Colors dans l’exploration des métissages créatifs : Afro fusion, Afrobeat, Afrojazz et reggae, etc. En 2015, Yamoussa Kora & Thousand Colors remporte le Syli de bronze des musiques du monde, et en 2016, Yamoussa est nommé ambassadeur des Syli d’or.

Mais…sérieuses embûches

Cependant, notre jeune artiste ne cache pas son amertume face au manque inexplicable de visibilité médiatique des spectacles des musiques du monde.

« Les spectacles des musiques africaines ou autres ne bénéficient pas d’une bonne publicisation. Les coûts de la publicité via les chaînes TV, par exemple, sont exorbitants », constate-t-il.

Il souligne ô combien cela empêche sérieusement de rejoindre un large public, autre que celui des habitués et des initiés. Autre embûche : les complications administratives énormes pour avoir les documents nécessaires (permis de travail et autre paperasse) pour le voyage à l’étranger des membres de la troupe Kalabanté. C’est un sérieux bémol qui limite la fougue de cette troupe de rayonner à l’international et faire connaître dans d’autres contrées son art multidisciplinaire qui pourtant célèbre le vivre ensemble et l’échange entre les cultures. Yamoussa Bangoura se croise les doigts pour que la préparation de la très prochaine tournée en Amérique et en Australie se passe sans entraves insurmontables.

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