Cabaret Tollé

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CABARET TOLLÉ – Artistes et pauvreté
Animation: Sasha Van Bon Bon
Alexis O’Hara – Colour Outside the Lines – Jean-François Boisvenue – Marc-André Casavant + Benoît Lachambre – Odaya – Sandy Bridges – Tammy Forsythe + Randy Peters – DJ Tay

Pour une 5e édition, le Cabaret Tollé revient en force et présente une soirée non conventionnelle pleine de rage visionnaire, le 7 décembre à La Sala Rossa. Née pendant le règne d’Harper et en réponse au climat d’austérité au Québec, Canada et ailleurs, le Cabaret Tollé est devenu une place de joyeux défoulements pour la communauté du Studio 303.

Cette année, notre soirée d’indignation artistique traitera du thème des artistes et de la pauvreté.

À l’ère des 375èmes et 150èmes anniversaires, on profite largement du talent artistique local pour faire rayonner métropoles et pays, mais combien d’artistes qui y participent vont économiser les montants obtenus dans ce cadre pour les réinvestir dans leur projet de création futur qui eux ne seront pas financés? Combien d’entre eux.elles vont simplement pouvoir se dire en novembre 2017 qu’enfin, ils ont remboursé leur carte de crédit? Combien d’entre eux.elles se sont senti.es utilisé.es et souillé.es par la machine du divertissement, mais se disaient, si ce n’est pas ça, quoi d’autre? Les revenus moyens d’emploi des artistes en arts visuels, des artisans, des danseurs, des musiciens et des chanteurs notamment sont de moins de 15 000 $ par année. (…) De plus, près du tiers de la main-d’oeuvre des professions culturelles se compose de travailleurs autonomes. Pendant ce temps, on vante les arts et la culture comme « moteur » pilier de développement durable… mais sur le dos de qui?*. Mais le gouvernement continue de favoriser l’investissement dans d’autres secteurs, par exemple le secteur forestier (45 M$) et celui du développement du manufacturier innovant (48 M$), et semble oublier les 40 M$ réclamés depuis bientôt 10 ans par le CALQ**. Les artistes continuent à être instrumentalisé.es et subissent la pression de servir un but social, mettre en valeur les « nouvelles technologies », l’identité nationale ou « d’animer » l’espace public.

Malgré la précarité des artistes, la créativité est toujours présente. En optant pour une approche DIY (Do-It-Yourself), les artistes questionnent les notions traditionnelles de croissance et de viabilité, ainsi que les politiques culturelles politisées. Vous en verrez des exemples au Cabaret Tollé :

L’artiste néo-burlesque Sasha Van Bon Bon, chassée de Toronto par des loyers inabordables, animera la soirée avec son nouveau personnage Aude Suivante, l’incarnation vivante de la prostituée dans la chanson de Jacques Brel « Au Suivant », une femme que Brel fustige pour son manque de tendresse, mais qui est clairement une femme d’affaires pointue.

Au menu pour la soirée, Tammy Forsythe, chorégraphe et artiste multidisciplinaire, en duo avec l’artiste multi-instrumentaliste Randy Peters, présenteront Pay The Rent, autour de la gentrification de deux quartiers montréalais; projection vidéo et une vieille table tournante complèteront leur présence sur scène. L’artiste spoken-noise Alexis O’Hara, récipiendaire du prix Powerhouse de la galerie La Centrale en 2016 et pilier de la scène cabaret de Montréal, présentera sans porter le masque de son alter ego Guizo LaNuit, un stand-up comique sur la pauvreté des artistes. Sandy Bridges (le personnage de Lenore Claire Herrem), bimbo corporatiste présentera Montreal Queer Artist made EASY EASY EASY! – un pitch de vente pyramidale dynamique. Jean-François Boisvenue, diplômé en théâtre de l’UQAM et artiste aux multiples facettes, performera un extrait de La dette de dieu autour de la notion de l’endettement personnelle sous une forme poétique et documentaire. That Choreographs Us, performance en duo des artistes Marc-André Casavant et Benoît Lachambre, propose la liaison d’une débauche poétique étrange et rageuse et de liberté chorégraphique. Colour Outside the Lines, ensemble diversifié et antiraciste montréalais, sera aussi de la partie avec une improvisation performative mettant en lumière des expériences marginalisées, autour des thématiques de la soirée. Groupe de jeunes femmes autochtones dynamiques, engagées et créatives, Odaya est animé par des valeurs de partage et de compassion, elles puisent leur force à travers l’héritage de leurs aînées tout en souhaitant inspirer la jeunesse autochtone et créer des ponts entre les différents peuples. Elles réinterprèteront des chansons classiques qui ne font pas partie du répertoire autochtone, à propos de la pauvreté.

La soirée se termine en plancher de danse endiablée avec le fabuleux DJ Tay!

Avant d’assister à plusieurs courtes performances indisciplinées, un délicieux repas bio, local, sans gluten et végane sera servi à partir de 20h. Cette soupe populaire préparée avec amour par les membres du Conseil d’Administration du 303 supervisés par la coordonnatrice des services aux artistes à pour but de nourrir les artistes, renverser/questionner les dynamiques de pouvoir traditionnel et de faire encore une fois la démonstration qu’ensemble on peut accomplir de grandes choses! Apportez votre fourchette et vos contenants!

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Jeudi 7 décembre 2017
20h – Ouverture des portes, soupe populaire (inclut dans le prix d’entrée)
*Amener votre fourchette et un contenant pour le service
21h – Performances
22h30 – DJ
La Sala Rossa (4848 boulevard Saint-Laurent)
10$ à 20$ selon vos moyens (comptant à la porte)

Contact pour les médias: [email protected]

* Provenance des données: https://www.mal.qc.ca/actions.php .Selon des données publiées en 2010 par l’Observatoire de la culture et des communications du Québec
** Provenance des données: http://www.quebecdanse.org/actualite/nouvelle/rever-mieux-480 . Lettre ouverte de Fabienne Cabado, nouvelle directrice générale du RDQ.

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A propos de l'auteur

Depuis 1989, le Studio 303 travaille à promouvoir l’art vivant en donnant la priorité au développement des pratiques émergentes en danse contemporaine et en création interdisciplinaire. Ce mandat est constamment défendu par de nouvelles initiatives afin de s’adapter aux besoins des artistes, comme aux appétits de découverte des spectateurs. À la fois incubateur d’artistes émergents et de nouvelles pratiques, et catalyseur de l’énergie de la jeune création, le Studio 303 suit trois axes d’action : 1. Création/production : résidences de création (à Montréal et à l’étranger), services de coproduction, accueil de productions indépendantes ; 2. Développement professionel : ateliers professionnels pour créateurs, Labos-soutien personnalisés, ressources en ligne (PrendreSonElan.org & Re-tours), activités de réseautage, mentorat et stages en milieu professionnel ; 3. Diffusion : festival annuel et saison dans le Studio, dans d’autres salles, ou in situ – souvent dans des lieux ou contextes non conventionnels. Par le biais de ces axes, le 303 participe au rayonnement des artistes émergeants québécois et encourage la mobilité des idées et des projets. Ces échanges renforcent la qualité du travail des artistes locaux et multiplient les occasions de créer et présenter de nouveaux projets. Notre rôle au sein de la communauté des arts de la scène a évolué au fil des années et des métamorphoses du secteur. Plus qu’une simple porte d’entrée au milieu professionnel, le Studio 303 est aujourd’hui devenu l’un des centres artistiques les plus créatif, polyvalent, abordable et accueillant du Canada.

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