Critique: Bach tout Bach (CMIM 2019)

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3 juin, Maison symphonique — Hier a eu lieu le concert prestige Bach tout Bach organisé par la Fondation Concours musical international de Montréal. C’est dans une ambiance intime que le public a pu assister aux prestations de la violoniste Ayana Tsuji, gagnante du Concours en 2016, et du trio composé de Dmitry Sitkovetsky au violon, de Kim Kashkashian à l’alto et de Matt Haimovitz au violoncelle.

Pour ouvrir la soirée, Ayana Tsuji a interprété la Chaconne de la Partita no. 2 en ré mineur, BWV 1004 de Jean-Sébastien Bach. Cette pièce pour violon seul d’une quinzaine de minutes est composée de plusieurs mélodies ainsi que de variations. Ayana Tsuji nous a transmis en quelques instants, par son jeu émouvant et son contrôle technique tout en sensibilité, la vision à la fois sombre, grandiose et gracieuse de la mort qu’avait le compositeur luthérien.

L’hommage à J.-S. Bach s’est poursuivi avec l’interprétation de la pièce maîtresse du concert, soit la célèbre transcription de ses Variations de Goldberg pour trio à cordes par Dmitry Sitkovetsky. À l’origine écrite pour clavecin, cette œuvre présente un Aria et ses 30 variations. Il a été intéressant de l’entendre sur cordes frottées et de constater dans certains passages une écriture à la construction et aux sonorités violonistiques. L’impressionnante technique contrapuntique, la progression harmonique ainsi que la rigueur même dans l’écriture de Bach ajoutent un défi d’interprétation pour 3 instruments à registres et à timbres différents. Le trio Sitkovetsky, Kashashian et Haimovitz a offert un jeu d’un contrôle technique fidèle au style baroque. S’il est arrivé par moments de ressentir que la direction musicale n’était pas toujours clairement définie et si l’intention d’interprétation semblait, à l’oreille, différente d’un musicien à l’autre et particulièrement dans les variations plus lentes, les interprètes ont toutefois su se retrouver dans une énergie partagée alors que la virtuosité technique et la complexité des voies atteignaient leur intensité. Le partage de la mélodie entre les voix a été réalisé avec une finesse et une intelligence musicale dignes de musiciens d’expérience. Cela témoigne d’un son d’ensemble remarquablement uni pour des interprètes qui n’ont pas l’habitude de partager la scène, même si un contraste entre le timbre clair et brillant du violoniste et le timbre plus sombre et rond de l’altiste ressortait dans une écoute globale.

Pour terminer la soirée, Ayana Tsuji s’est jointe aux musiciens pour un rappel.

La finale du Concours musical international de Montréal se déroule les 4 et 5 juin à 19h 30 à la Maison symphonique. Écoutez en direct ou en rediffusion les prestations des concurrents sur www.concoursmontreal.ca.

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