Nouvelles de l’industrie

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Mutter interrompt son interprétation de Beethoven

Anne-Sophie Mutter était sur le point d’atteindre ce que Janelle Gelfand, critique de Cincinnati Business Courier, a qualifié de « moment le plus sublime du larghetto dans le Concerto pour violon de Beethoven » quand elle s’est arrêtée de jouer pour pointer une spectatrice assise au premier rang. Cette dernière enregistrait la représentation avec son téléphone. Étrangement, au lieu de poser son téléphone, la jeune femme a plutôt essayé de raisonner Mutter. « Soit je m’en vais, soit vous rangez votre téléphone », a prévenu la violoniste allemande. Le président de l’Orchestre symphonique de Cincinnati, Jonathan Martin, est alors intervenu pour escorter l’indésirable. Mutter et le chef d’orchestre Eun Son Kim ont maîtrisé la situation. « En dépit de l’interruption, la qualité spirituelle du mouvement lent était indéniable », a commenté Gelfand dans son compte rendu du concert du 28 septembre. « En quelque sorte, Mutter a réussi à recapter l’attention nécessaire pour atteindre de nouveaux sommets. »

« Orquesta Sinfónica de Montreal: Excelente »

Kent Nagano et l’OSM ont été salués par le critique de Clarín, Federico Monjeau, pour un concert donné le 7 octobre au Teatro Colón de Buenos Aires. Dans le Concerto pour orchestre de Bartók, le chef a efficacement géré le « double défi » de souligner « la texture effervescente de la pièce » et en établissant « la continuité entre des moments musicaux variants » dans « l’une des présentations de ce chef-d’œuvre les plus parfaites ». Le critique argentin était aussi positif à l’égard de La Valse de Ravel, « une grande spécialité de cet orchestre franco-américain unique » et du Concerto pour violon de Brahms interprété par « l’intense et passionnée » Simone Lamsma.

La tournée de dix concerts de l’orchestre a pris fin le 15 octobre avec son unique arrêt en Amérique du Nord, à Chicago. « Dans les pages d’ouverture [de Bartók], on ne pouvait qu’être impressionné par la qualité sonore exceptionnelle de l’orchestre », a écrit Howard Reich dans le Chicago Tribune. « Tonalités profondes et sonores, mais jamais exagérées ni dures. » La Symphonie n° 1 de Prokofiev (« Classique ») était riche, mais « les fortissimos étaient trop impétueux » dans La Valse de Ravel, qui a été donnée en rappel. Lawrence B. Johnson dans le Chicago on the Aisle n’a eu rien à redire du « somptueux » Ravel et a parlé du Bartók comme d’une « interprétation qui respectait à la fois les grandes exigences techniques et la transparence rigoureuse de l’œuvre ». Si Prokofiev était imparfait dès le premier mouvement, c’est probablement en raison de la difficulté d’adaptation que peuvent éprouver les non-habitués du Symphony Hall.

L’Orchestre symphonique de Toronto empoche 10 millions de dollars

L’Orchestre symphonique de Toronto s’est enrichi de 10 millions de dollars grâce à un don de la succession H. Thomas et Mary Beck. Les Beck étaient des partisans de longue date de l’orchestre. Cathy Beck, leur fille, est présidente de l’orchestre. Le total des dons faits par les Beck à l’OST s’élève à plus de 20 millions de dollars. Ce dernier don – le plus important jamais reçu par l’orchestre – vise « à soutenir les principaux projets artistiques au cours des prochaines années, et les objectifs financiers importants, notamment la réduction du déficit accumulé et l’augmentation du fonds de dotation de la fondation de l’orchestre ». Un cadeau reconnu dans le programme imprimé de septembre/octobre de l’OSM provient de la Fondation de la famille Rossy, qui est répertoriée dans la catégorie « 1 million de dollars et plus ». Les fonds de Rossy sont destinés au programme d’artistes en résidence.

Zubin Mehta prend sa retraite de l’Orchestre philharmonique d’Israël

Zubin Mehta a quitté ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre philharmonique d’Israël le 20 octobre, après 50 ans de service. Le chef d’orchestre indien âgé de 83 ans a fait sa dernière apparition le 20 octobre à l’auditorium Charles-Bronfman à Tel-Aviv. Le programme d’adieu a été inauguré par le Concerto pour piano n° 2 de Liszt et par la Symphonie n° 2 de Mahler (« Résurrection »), où les solistes étaient la soprano Chen Reiss et la mezzo-soprano Okka von der Damerau. Mehta, qui a fait face au cancer l’année dernière, a marché jusqu’au podium avec une canne, mais ne semblait pas fragile. « Je peux à peine décrire tout ce que j’ai appris avec ces musiciens », a-t-il déclaré à l’auditoire lors de l’entracte, selon le Times d’Israël. Mehta, qui sera remplacé par Lahav Shani, 30 ans, est maintenant le directeur musical émérite de l’OPI. Il occupe également des postes émérites à l’OSM et à l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Une vidéo du chef d’orchestre Shani dirigeant Hatikva, l’hymne national israélien, est disponible sur le site Web de l’OPI à l’adresse www.ipo.co.il. L’ensemble du concert est archivé pour les abonnés de medici.tv. Allez sur www.medici.com.

Un baryton du Met termine deuxième à Jeopardy!

Question : Quel habitué du Metropolitan Opera est sur le point de devenir un champion de Jeopardy! ? Réponse : Qui est John Hancock ? Le baryton de Tenafly, dans le New Jersey, qui approche de sa 100e représentation au Met, a terminé la ronde du Double Jeopardy le 16 octobre avec au total la somme considérable de 18 600 $, suivi d’Ed Condon, directeur retraité de l’intelligence économique de Hastings-on-Hudson, New York, qui est reparti avec 4000 $ de moins. La catégorie finale était « les dirigeants du monde ». Réponse : « Cet homme qui a gouverné de 1949 à 1976 était parfois appelé “le soleil rouge”. » Ed a avancé Mao Zedong, John a tenté Nikita Khrouchtchev. Ed avait raison. John, dont la voix résonnante de baryton s’est bien fait entendre tout au long du jeu, a déclaré lors de la séquence entrevue avec Alex Trebek que son rôle préféré avait été Sharpless dans Madama Butterfly de Puccini. La troisième participante, Jackie Schulte, une enseignante de Scranton, en Pennsylvanie, a quant à elle, empoché beaucoup moins.

Marcello Giordani, 1963-2019

Marcello Giordani, l’un des ténors les plus actifs du milieu, est décédé dans sa ville natale d’Augusta, en Sicile, le 15 octobre à 56 ans. La cause : une crise cardiaque. Impressionnant dans un éventail de rôles de Verdi et de Puccini, Giordani a fait ses débuts professionnels dans le rôle du duc dans Rigoletto de Verdi à Spolète, en Italie, en 1986 et a chanté Rodolfo dans La Bohème de Puccini à La Scala en 1988. Il était mieux connu des Nord-Américains pour ses plus de 240 représentations au Metropolitan Opera. Le directeur général du Met, Peter Gelb, l’a surnommé « l’homme de fer des ténors » après ses deux prestations dans La Damnation de Faust de Berlioz et dans Madama Butterfly de Puccini, le 22 novembre 2008. Ayant surmonté des difficultés vocales au début de sa carrière, Giordani a créé une fondation dédiée au soutien des jeunes chanteurs d’opéra. Il laisse dans le deuil son épouse Wilma et ses deux fils.

Giya Kancheli, 1934-2019

Le compositeur géorgien établi en Belgique, Giya Kancheli, est décédé des suites d’insuffisance cardiaque le 2 octobre dans sa ville natale de Tbilissi. Il avait 84 ans. Souvent associé aux compositeurs du « minimalisme sacré » provenant d’Europe orientale à la fin du XXe siècle, Kancheli a produit sept symphonies ainsi que de nombreuses autres œuvres pour orchestre, plus de 40 musiques de film et un grand corpus de musique de chambre et chorale. La plus grande part de ses œuvres de concert frôlait l’inaudible. Un disque produit par l’étiquette affiliée à Sony, St. Petersburg Classics, en 1995 comprenait l’avertissement suivant : « Attention : fluctuations sonores extrêmes ! » Ancien directeur musical du théâtre Rustaveli à Tbilissi, Kancheli a composé un opéra, Music for the Living. Plus tard dans sa carrière, il a été associé à la maison de disque ECM, qui a annoncé sa mort. « La musique profondément sincère de Giya Kancheli nous rappellera toujours que, malgré les tragédies qui nous entourent, nous devons tous préserver notre nature humaine, nos sentiments et notre honnêteté », a écrit le violoniste Gidon Kremer sur le site Web Slipped Disc.

Ping, Pang et Pong bannis du Turandot de Toronto

La Canadian Opera Company a ouvert sa saison à Toronto avec la première Nord-Américaine de la production de Robert Wilson, Turandot – et la première mondiale de Jim, Bob et Bill dans cet opéra de Puccini. Les amateurs d’opéra qui ne reconnaissent pas ces rôles sont peut-être plus familiers avec Ping, Pang et Pong, les bureaucrates de la cour qui ajoutent un soulagement comique au récit de l’amour et de la mort dans l’ancien Pékin. Leurs noms ont été jugés potentiellement blessants par le comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion de la COC, et en particulier par le membre du comité Richard Lee, nommé dans le générique en tant que consultant en production.

« Ce changement de nom amène Turandot dans un espace nouveau », écrit Lee, dans une note de programme, « reconnaissant l’urgence et le potentiel créatif d’une conversation qui nous pousse à une plus grande prise de conscience culturelle et à l’inclusion sur nos scènes ». Son texte est disponible en ligne. On pouvait voir les nouveaux noms dans les surtitres d’ouverture au Four Seasons Centre. Les chanteurs – Adrian Timpau, Jim/Ping; Julius Ahn, Bob/Pang; et Joseph Hu, Bill/Pong – s’adressaient les uns aux autres sur scène avec les noms originaux.

Au lieu des costumes traditionnels, le trio portait des vestes de smoking noires très ajustées. Ils étaient également les seules figures actives dans une présentation autrement abstraite. La directrice des relations publiques de la COC, Avril Sequeira, a déclaré en réponse à des questions que « les noms des ministres de Turandot figuraient certainement dans les notes que [Lee] fournissait à l’équipe artistique », mais que « tous les choix nés de cette conversation auraient été faits par M. Wilson, le metteur en scène. » Wilson indique clairement dans sa propre note de programme qu’il a consenti aux changements : « À nos oreilles, ces noms sont datés et offensants, et ils détournent maintenant l’attention de la place des personnages dans le travail en tant que commentateurs sarcastiques et comiques des affaires à la cour. »

Les prix Gramophone 2019

Un enregistrement d’Erato des Concertos pour piano nos 2 et 5 de Saint-Saëns par le pianiste français Bertrand Chamayou, âgé de 38 ans, avec l’Orchestre National de France dirigé par Emmanuel Krivine a été récompensé du prix de l’enregistrement de l’année 2019 du magazine Gramophone. Un autre pianiste moins connu en Amérique du Nord, Víkingur Ólafsson, 35 ans, d’Islande, a été nommé Artiste de l’année. La soprano britannique Emma Kirkby a remporté le prix pour l’ensemble de son œuvre. En opéra, le prix a été attribué à un enregistrement de La Reine de Chypre de Halévy au Palazzetto Bru Zane, avec Étienne Dupuis de Montréal dans la distribution. Pour une liste complète des gagnants, visitez www.gramophone.co.uk.

Nagano nommé chef honoraire de Concerto Köln

Le Concerto Köln a nommé Kent Nagano chef honoraire. « Kent est un musicien qui ne cesse de poser des questions et dont les idées ne tiennent jamais en place », a déclaré Alexander Scherf, directeur artistique de l’ensemble. « Grâce à notre sympathie l’un envers l’autre et notre respect mutuels, chacune de nos rencontres a été une véritable source d’inspiration. » Mieux connu en tant que collectif de musique ancienne, Concerto Köln a progressé de manière chronologique. Le 20 octobre, à Cologne, un concert dirigé par Nagano incluait l’ouverture du Tannhäuser de Wagner, les Nocturnes de Debussy et l’acte « Antonia » des Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Nagano et Concerto Köln prévoient une interprétation de l’Anneau de Wagner avec instruments originaux en 2021.

Claire Guimond d’Arion remporte le prix Betty Webster

Claire Guimond, directrice artistique de l’Orchestre baroque Arion, est lauréate du prix Betty Webster 2019 d’Orchestres Canada. Quatuor fondé en 1981, Arion est rapidement devenu un ensemble de taille variable interprétant un vaste répertoire de musique ancienne à Montréal et en tournée. Flûtiste, Guimond a été directrice artistique et directrice générale au sein d’Arion. Elle est également professeure. Le prix Betty Webster, qui doit son nom à la regrettée fondatrice d’Orchestres Canada, est remis chaque année à une personne ou à une organisation qui a « apporté une contribution importante et soutenue à la communauté orchestrale canadienne pendant plusieurs années ». La saison 2019-2020 sera la 39e et dernière de Guimond avec Arion.

Jean-François Lapointe à l’Opéra de Québec en 2020

Jean-François Lapointe, un baryton du Saguenay–Lac-Saint-Jean dont la carrière s’est principalement développée en Europe, assumera la direction de l’Opéra de Québec en septembre 2020. Il succède à Grégoire Legendre, à la barre depuis 25 ans. Legendre est particulièrement reconnu pour avoir créé le Festival d’opéra de Québec, un rendez-vous estival qui sert souvent de tremplin pour de nouvelles productions destinées au Metropolitan Opera. Dans une déclaration, Lapointe a parlé de son prochain mandat comme d’« un désir de continuité ».

Traduction par Andréanne Venne

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A propos de l'auteur

Arthur Kaptainis has been a classical music critic since 1986. His articles have appeared in Classical Voice North America and La Scena Musicale as well as Musical Toronto. Arthur holds an MA in musicology from the University of Toronto. From 2019-2021, Arthur was co-editor of La Scena Musicale.

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