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Liszt et Thalberg : transcriptions d’opéras et fantaisies

Marc-André Hamelin, piano.

Hyperion CDA68320.

Durée : 75 min

De nombreux airs d’opéra ont été salués au XIXe siècle grâce aux transcriptions pour piano de grande qualité, Liszt étant le maître le plus connu et le plus accompli en la matière. Ici, Marc-André Hamelin, toujours plus aventureux, propose des transcriptions de Liszt et de son rival Sigismond Thalberg ainsi que Hexaméron, un ensemble de variations monumentales virtuoses sur la Marche des puritains de l’opéra I puritani de Bellini. Cette œuvre a été écrite par six compositeurs (Chopin, Czerny, Liszt, Pixis, Herz et Thalberg) sous la direction générale de Liszt, qui a assuré les transitions d’une composition à l’autre. Une prestation de ce « monstre » de 20 minutes – c’est ainsi que Liszt appelait l’œuvre – est offerte sur YouTube, par Hamelin lui-même; je peux recommander ce nouvel enregistrement paru chez Hyperion à la fois pour ses élans virtuoses et pour la chaleur et le réalisme du son. Hamelin maintient merveilleusement la tension dans l’introduction « extrêmement lente ». Toutes les variations sont bien rendues – sinon plus que bien rendues ! On ne peut guère demander davantage quant à l’exécution des compositions scintillantes de Thalberg et Czerny. La large variation de Chopin se distingue par ses harmonies obscures et son esprit de romance. Thalberg se révèle un adepte du Don Pasquale de Bellini. Les contrastes de lumière et d’ombre dans sa Fantaisie sur des thèmes de Moïse (référence à Mosè in Egitto) poussent l’auditeur à remettre en question l’idée préconçue selon laquelle les opéras moins connus de Rossini puiseraient trop dans des formules éculées pour être appréciées par l’auditoire moderne. Comme l’observe le rédacteur des notes du disque, certains passages donnent l’impression d’avoir été composés pour quatre mains.

La seconde des deux citations d’Ernani de Liszt a une sonorité merveilleusement bien construite; son seul défaut est de ne durer que sept minutes et demie. Il est curieux que Hamelin ne nous donne pas la première citation de l’opéra de Verdi qui, je suppose, reprend l’air célèbre Ernani, Ernani, involami. Quant aux Réminiscences de Norma de Bellini, celles-ci nous livrent la totale sur plus de 17 minutes, mais excluent étonnamment Casta diva. J’aurais préféré entendre le traitement plus réussi de Rigoletto par Liszt. Néanmoins, ce disque permet à un brillant pianiste de s’illustrer pleinement. Personne ne sait faire aussi bien dans le monde. À ne pas manquer.

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A propos de l'auteur

Arthur Kaptainis has been a classical music critic since 1986. His articles have appeared in Classical Voice North America and La Scena Musicale as well as Musical Toronto. Arthur holds an MA in musicology from the University of Toronto. From 2019-2021, Arthur was co-editor of La Scena Musicale.

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