Critique de disque : Chamber Works by Dmitri Klebanov

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Dmitri Klebanov: String Quartets
Nos. 4 and 5; Piano Trio No. 2

ARC Ensemble (Erika Raum et Marie Bérard, violons; Steven Dann, alto; Thomas Wiebe, violoncelle; Kevin Ahfat, piano)

Chandos 20231 – ★★★★★

Dmitri Klebanov (1907-1987) est né et décédé à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, où il a travaillé assez régulièrement au conservatoire local. Il peut sembler un candidat douteux pour la série Music in Exile de l’Ensemble ARC sur Chandos. Dans sa note de livret substantielle, le directeur artistique de l’ARC, Simon Wynberg, soutient que Klebanov était en « exil intérieur » en raison de la censure stalinienne. En tout cas, sa musique mérite éminemment d’être sauvée de son long exil du répertoire actif. Personne ne manquerait de reconnaître l’ouverture du Quatuor n° 4 (1946) comme Chtchedryk (« Petite hirondelle ») de Mykola Leontovych, une pièce connue des consommateurs de Noël du monde entier sous le nom de Sonnent les cloches. Ce délicieux pot-pourri d’Ukraine comprend un air utilisé avec brio dans la Symphonie n° 2 de Tchaïkovski. Il y a cependant des récompenses musicales plus profondes à tirer du Trio pour piano n° 2 de 1958, une pièce habilement dessinée qui rappelle Ravel dans son premier mouvement raffiné, mais tournant en roue libre. Il y a une mélodie luxuriante à la troisième minute qui rappelle Amazing Grace; après un scherzo entraînant, le solennel adagio explore diverses nuances de gris avant de s’éclaircir gentiment vers la fin. Le finale dramatique, teinté de mélancolie, atteint également une conclusion calmement positive alors que le piano flotte lyriquement sur une mer de cordes. Plus rhapsodique qu’architectural, ce morceau bénéficie d’une écoute répétée.

Le Quatuor n° 5 (1965) est écrit dans un idiome plus acerbe lié à Chostakovitch; le meilleur est le premier mouvement, dont le thème d’ouverture sans prétention devient captivant et frénétique dans le développement. Que la musique soit lyrique ou dissonante, dense ou dépouillée, les musiciens de l’ARC (tous liés au Royal Conservatory of Music de Toronto) rendent assez clair avec leur travail souple que les quatuors à cordes permanents et les trios avec piano n’ont pas l’exclusivité des éloges dans ce répertoire. Si la justice prévaut, ces premiers enregistrements conduiront à un réexamen plus large de Klebanov, un compositeur qui a beaucoup à offrir.

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A propos de l'auteur

Arthur Kaptainis has been a classical music critic since 1986. His articles have appeared in Classical Voice North America and La Scena Musicale as well as Musical Toronto. Arthur holds an MA in musicology from the University of Toronto. From 2019-2021, Arthur was co-editor of La Scena Musicale.

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